Semaine décisive pour les deux candidats recalés aux dernières présidentielles, incarcérés depuis plusieurs mois pour différents chefs d’accusation. Le premier, le Professeur des universités et constitutionnaliste Joël Aïvo est désormais fixé sur son sort ainsi que ses co-accusés. Au terme d’un procès tenu le lundi 06 décembre dernier qui s’est terminé tard dans la nuit, les juges de la Cour de répression des infractions économiques et de la lutte contre le terrorisme (Criet) l’ont condamné à une peine de 10 ans de prison ferme et à une amende 45 millions de FCFA. Poursuivi pour «blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État» à l’occasion desdites présidentielles, Joël Aïvo l’un des opposants farouches au pouvoir Talon retourne ainsi à la prison civile de Missrété où il était en détention pour plusieurs années encore. A la barre, il a déclaré ne pas reconnaitre tous les faits qui lui sont reprochés et dit «faire don de sa personne » pour son pays.
Ce vendredi 10 décembre, une autre personnalité sera également à la barre dans les locaux de la Criet. Il s’agit de Reckya Madougou, ancienne ministre de Boni Yayi et candidate recalée du parti de l’opposition, Les Démocrates, toujours aux dernières présidentielles du 11 avril 2021. Elle est accusée de « financement du terrorisme » et devra, aux côtés du collège d’avocats nationaux et internationaux mobilisés pour sa défense, apporter sa part de vérité aux juges. Cette audience s’annonce également électrique ce vendredi et devrait aboutir sur un verdict vivement attendu de part et d’autre.
Reckya Madougou a été incarcérée depuis le 5 mars dernier, avant même la tenue des présidentielles du 11 avril. A l’occasion d’une sortie médiatique, le procureur spécial près la Criet Metonou l’avait accusée d’avoir tenté de déstabiliser le processus électoral de la dernière présidentielle. Comme le Joël Aïvo, elle a essuyé dans le temps, deux rejets de demande de mise en liberté provisoire, formulés par ses avocats.