Le pays a récemment modifié sa loi sur l’avortement. Le nouveau texte, qui doit remplacer celui de 2003, a été voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale, le 21 octobre dernier. Il prévoit la possibilité d’un accès à l’avortement dans un délai de 12 semaines, sur prescription médicale, quand la grossesse est la conséquence d’un viol, mais aussi quand elle occasionne une situation de détresse matérielle, professionnelle ou morale pour la femme. Ce nouveau texte a suscité de nombreux débats au sein de la société béninoise et la colère de l’Église catholique. Le ministre de la Santé, lui, a insisté sur ses bienfaits pour sauver des vies, en luttant contre l’avortement clandestin. Les médecins eux-mêmes sont partagés.
De notre envoyée spéciale à Cotonou, Magali Lagrange,
En ce milieu de matinée, plusieurs personnes attendent dans un salon extérieur. C'est ici, à Akpakpa, que se trouve le cabinet du docteur Mohamed Chakirou Latoundji. Ce médecin, spécialiste en gynécologie et obstétrique, exerce depuis 27 ans. Il a déjà été confronté à des complications liées à des avortements clandestins.