Le rapport 2021 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) publié le mercredi 8 décembre révèle que la pauvreté et les inégalités se sont intensifiées sur le continent africain depuis 2020. Ceci, à cause de la pandémie de la Covid-19. Pour pallier ce problème, la Zone de libre échange africaine (Zlecaf) s’avère être la solution. Elle permettra de créer des emplois aux femmes et aux jeunes à travers les petites entreprises.
La pauvreté s’accentue et les échanges entre les pays africains ne sont pas encore à la hauteur des attentes. Ainsi se résume le rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) rendu public dans la soirée du mercredi 8 décembre 2021. Ce rapport fait sur la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf) mise en vigueur le 1er janvier 2021 révèle qu’environ 40% de la richesse totale de l’Afrique est détenue par un petit nombre de personnes qui représentent à peine 0,0001% de la population du continent. Le fossé entre riches et pauvres s’est ainsi élargi dans la plupart des pays africains. Ainsi, le taux de pauvreté a augmenté de 2,7% en 2020 en raison de la pandémie. Le continent africain abrite toujours la majorité des pauvres de la planète, a souligné le rapport. Selon la Cnuced, la pandémie de Covid-19 a exacerbé les inégalités et les vulnérabilités des groupes marginalisés, de sorte que 37 millions de personnes supplémentaires en Afrique subsaharienne vivent désormais dans l’extrême pauvreté (au seuil de pauvreté de 1,9 dollar par jour). Cette pauvreté frappe encore plus les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Par contre, elle est faible dans l’Union du Maghreb arabe. « La pauvreté et les inégalités ne sont pas inéluctables. Elles sont le produit de choix politiques et de politiques publiques. Ce rapport aidera les gouvernements africains et les partenaires au développement à mieux tirer parti de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour lutter à la fois contre la pauvreté et les inégalités », a fait savoir Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Cnuced.
Selon les experts de la Cnuced, la croissance n’a été inclusive que dans 17 des 49 pays que compte le continent africain pour lesquels des données suffisantes sur les ménages entre 2000 et 2020 sont disponibles. Ainsi, moins de la moitié des pays africains a enregistré une croissance inclusive au cours des 20 dernières années, laissant 34% des ménages sur le continent vivant en dessous du seuil de pauvreté. La croissance donc inclusive est hors de portée pour la plupart des pays africains.
La Zlecaf, la solution aux problèmes…
Face à ce tableau peu reluisant, la Cnuced estime que le commerce intra-africain est la solution pour lutter efficacement contre la pauvreté et les inégalités. Car, il peut créer une croissance inclusive. Selon le rpport, ce commerce continental est actuellement faible. Il est estimé à 14,4% du total des exportations africaines, alors que le potentiel d’exportation inexploité actuel du continent est estimé à près de 22 milliards de dollars, soit l’équivalent de 43% des exportations intra-africaines. « La zone de libre-échange continentale africaine pourrait ainsi limiter la contraction de la croissance due à la pandémie de Covid-19, la hausse de la pauvreté et des inégalités et stimuler une croissance durable et inclusive sur le continent si des mesures de soutien plus fortes ciblant les femmes, les jeunes commerçants et les petites entreprises sont mises en œuvre .. », a souligne la Cnuced.
Mais pour l’exploitation de ce potentiel, selon ce rapport, des barrières non tarifaires intra-africaines, y compris des mesures non tarifaires coûteuses, des lacunes en matière d’infrastructure et d’informations sur le marché, doivent être levées et comblées. « Des mesures complémentaires visant à aider les femmes et les jeunes qui participent au commerce, les petites entreprises et les pays les moins avancés africains doivent être prises pour rendre la Zone de libre-échange plus inclusive », a déclaré Wamkele Mene, Secrétaire générale de la Zlecaf.
D’ici 2025, les réductions tarifaires devraient faire bondir les échanges intra-africains de plus de 22 milliards de dollars. Mais pour pouvoir réaliser ce rêve, des pas décisifs et courageux doivent être posés par des gouvernants. « Beaucoup reste à faire en terme d’engagement politique, de la mise en place de certaines structures de renforcement de capacités, de même que le soutien des partenaires au développement aux pays africains afin que la mise en œuvre de la Zlecaf contribue plus efficacement au développement du continent », a conclu Habiba Ben Barka, économiste, cheffe de la section Afrique à la Cnuced.