La communauté universitaire et certains acteurs de la restitution des biens culturels ont pris part à la conférence organisée par le Groupe de Réflexions Alternatives et Perspectives (GRAP) le samedi dernier à la salle de conférence de la chaire Unesco de l’UAC. Une occasion pour faire revivre le processus du retour d’une partie des biens culturels du Bénin et discuter des perspectives.
Placée sous le thème « Culture et droit au service du développement : retour sur la restitution des biens culturels », cette conférence constitue une contribution de ce creuset à l’aboutissement total du processus de restitution des biens restants dont le dieu Gou et la tablette de Guèdègbé qui sont des pièces maitresses. Pour la circonstance, l’assistance a été entretenue sur diverses thématiques. Entre autres, « La spoliation des biens culturels en Afrique : une histoire » animée par Dr Akogni Paul, Historien du patrimoine, « Les stratégies de restitution des biens spoliés : l’exemple du Bénin » animée par Dr Jacques Aguia Daho, Socio-Anthropologue et Directeur adjoint de cabinet au Ministère de la culture et « Justice culturelle, justice patrimoniale et développement » animée par Dr Martial Kpatènon. L’introduction a été assurée par Dr Séraphin Agbahoungbata, Vice-président du Grap. Chaque communicateur a explicité le bien fondé et les limites de cette restitution qui fait objet de débat pour leur conférence. Pour Dr Jacques Aguia Daho dans son exposé « cette restitution a permis à chaque partie de se retrouver dans son rôle, les conservateurs pour qui on n’accordait pas une grande importance, se retrouvent mêlés à l’histoire culturelle du pays et les étudiants de l’Ecole du patrimoine Africain peuvent se réjouir de la formation qu’ils suivent ». Quant au Dr Paul Akogni, en énumérant l’historique de cette restitution ; il a tenu à rappeler le début de ce combat « La restitution prend source dans le contexte de la spoliation de nos biens depuis 130 ans et prend fin à la veille de leur restitution sur le Tamarc de l’aéroport de Cotonou ». Le débat entre les uns et les autres a été de savoir les stratégies à mettre en œuvre pour la restitution des 3187 œuvres restantes au Musée du Quai Branly. Pour le Pr David Roch Gnahoui, Doyen de la faculté de Droit et président du Grap le contexte de cette conférence « est de revenir 1 mois après ce temps fort de restitution pour un peu éclairer les étudiants dans un premier temps et ensuite relancer le débat autour de ce qui pourrait être l’avenir de cette restitution ». Rappelons que les réflexions se mènent toujours au sein du Grap qui est une association apolitique pour voir ce qui reste à faire, l’avenir de ces biens et les acquis.
Marina HOUNNOU(Coll.)