Initiées par l’actrice comédienne franco-béninoise, Tella Kpomahou, les journées de réflexion se veulent être un cadre de concertation des professionnels du cinéma béninois, en vue de trouver « ensemble », des réponses aux sempiternelles questions que pose le septième art au Bénin.
Cette édition, qui s’avère être la première, organisée par l’association Wani-Ayo, se déroulera dans la ville de Ouidah, les 16 et 17 décembre 2021 à l’hôtel « Djêgba ». Elle réunira des professionnels du cinéma et de l’image animée ainsi que les représentants de différentes institutions chargées de la gestion du cinéma béninois et les jeunes, pour la plupart sortis des écoles de formations. Si le concept est loin d’être nouveau, la démarche proposée par Tella Kpomahou est celle d’une professionnelle du milieu qui veut apporter sa pierre à l’édifice, qui tangue sérieusement depuis plusieurs années. En effet, le cinéma béninois tente vaille que vaille de sortir la tête de l’eau et c’est un secret de polichinelle qui n’est pas inconnu des cinéastes béninois. Le paradoxe est que la créativité béninoise et le savoir-faire dont font preuve les professionnels béninois, ne sont pas suffisamment valorisés au même titre que leurs créations. Qui faut-il indexer dès lors ? La qualité des formations ? L’absence de suivi ? Le manque de moyens ou une véritable carence de l’appui associatif ou gouvernemental ? Tella pense que « le problème est ailleurs ». Elle croit fermement que la première étape pour dénouer le nœud gordien est de mettre en place un cadre de réflexions participatives, qui aura pour objectif principal : le dialogue et le débat autour de la professionnalisation, les enjeux juridiques, l’amélioration transversale du financement du cinéma et de l’audiovisuel. Cette dernière ne pourra se faire sans une décentralisation de l’information et un suivi correct en la matière, par des spécialistes. De plus, Tella Kpomahou insiste sur le renforcement du lobbying béninois, car le talent seul n’est pas un aboutissement. Elle escompte par ricochet, peser de tout son poids dans la reconnaissance à l’international et au travers des institutions, des talents béninois et comptes-y associer par la même occasion toutes les forces volontaires du cinéma. En termes de résultats attendus, les journées du cinéma béninois (JRCB) visent, entre autres à faire : Le biopic du cinéma et de l’audiovisuel béninois, des propositions concrètes, suivies d’un calendrier exécutif, la mise en place d’un comité de suivi indépendant, des différentes résolutions adoptées… Les journées de réflexion sur le cinéma épousent par ailleurs, une vision avant-gardiste de la reconstruction cinématographique sur de nouvelles bases socio-économiques. Tout va vite et il est important que le septième art béninois puisse redécoller et concurrencer nos voisins, qui, il y a quelques années, nous jalousaient encore…