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Adjinakou N° 2359 du 20/12/2013

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Police, Magistrats et Gouvernement face à la drogue au Port : Qui trompe qui dans ce sombre dossier ?
Publié le lundi 23 decembre 2013   |  Adjinakou


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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Le président Boni Yayi a effectué une descente ce mercredi 18 décembre 2013 au port autonome de Cotonou. A ses dire, sa sortie faisait suite à des informations à lui parvenues et faisant état de l'arrivée au port d'une cargaison de produits prohibés dissimulés dans des conteneurs.

Après avoir vérifié ses informations qui étaient vraies, Boni Yayi a demandé l'installation d'une commission d'enquête et ordonné l'incinération des produits dont l'arrestation n'a curieusement pas été déclarée par les responsables chargés de la sécurité et du contrôle des marchandises au port. Même si la promptitude du chef de l'Etat est à saluer, sa démarche pose un petit problème en ce sens que l'on connait bien le mérite des commissions d'enquête dans l'étouffement des dossiers au Bénin.

Environ 115 tonnes de produits pharmaceutiques à forte teneur en héroïne et en amphétamine ; entreposées dans des magasins dont certains ne sont pas mis sous scellé. C'est ce que Boni Yayi est allé constater la semaine écoulée au port de Cotonou. Mieux la saisie a été opérée depuis plusieurs semaines sans que les procédures d'usage ne soient respectées. Pour s'être mis à l'évidence des faits qui lui ont été rapportés, le Chef de l'Etat a pris un certains nombre de mesures qui, de l'avis des observateurs manquent de fermeté, vu que l'intervention des responsables en charge de la sécurité et du contrôle des marchandises au port tirait bien déjà au clair cette affaire qui risque de s'enliser comme d'autres.

Confrontation

Lors de sa descente au port, le président Boni Yayi a confronté les différentes autorités concernées par le sujet. Alors que Joseph Assogba, chef de l'Unité mixte de contrôle des conteneurs au Port de Cotonou (Umcc) expliquait que les produits étaient dissimulés dans 13 conteneurs et destinés à la ville de Maradi au Niger, Gilbert Sodonon, Procureur général près la Cour d'appel de Cotonou, se défendait de ce que la Justice n'a été saisie de la situation qu'en fin novembre dernier, soit plusieurs semaines après l'arraisonnement. Précisant alors que le Parquet a effectué une première descente le 11 décembre pour mieux apprécier les faits, le Procureur général s'est dit surpris de la saisie de 130 kg de drogue dans l'un des magasins, sans que les autorités judiciaires n'en soient informées.

Mais le responsable de L'Umcc conteste ce chiffre et parle plutôt de 63 kg. Une contradiction qui n'a pas été du goût de Boni Yayi qui, trouvant la situation suffisamment grave et attentatoire à l'image du Bénin, a demandé à la Justice de se saisir du dossier et de procéder dans les 72 heures qui suivront sa descente, à la destruction des marchandises, selon les normes en la matière.

Diversion

La promptitude du chef de l'Etat a permis de dévoiler la grande mascarade autour de du dossier de drogue au port de Cotonou. Mais il faudra aller plus loin. Car pour élucider cette affaire, les autorités centrales devront faire preuve de transparence que de pragmatisme dans la conduite des investigations. En effet, suite aux instructions du chef de l'Etat, une commission d'enquête a été mise sur pieds pour faire toute la lumière sur le dossier et surtout apporter plus de précisions sur les réelles quantités de produits prohibés saisis et incinérés. Dans la soirée du vendredi 20 décembre 2013 la quantité disponible a été également incinérée sur le site d'Adjagbo dans la commune d'Abomey-Calavi.

Toutefois, le chef de l'Etat semble faire du deux poids deux mesures dans les mesures prises dans ce délicat dossier de dogue saisie au port de Cotonou.

Sinon, comment demander aux mêmes acteurs de la Justice qu'il a désavoué sur le terrain pour avoir fait preuve de légèreté, de se saisir du dossier pour la manifestation de la vérité ? Mieux, pour avoir reconnu qu'aussi bien les autorités en charge du contrôle des marchandises au port que les responsables de la Justice et de la police ont manqué de prendre des décisions appropriées dans un dossier aussi sensible, le chef de l'Etat ne pouvait-il pas prendre des décisions aussi radicales que celles qu'on l'a vu prendre dans des dossiers moins graves ? La confrontation faite par le chef de l'Etat ne suffisait-elle pas pour situer tout au moins les responsabilités quant à la différence entre la quantité arraisonnée et la quantité disponible ? Quel crédit doit-on accorder la commission installée par Boni Yayi, puisqu'on sait que de plus en plus les commissions d'enquête sont installées pour étouffer les dossiers au Bénin ? Par ailleurs le mode de fonctionnement du Port avec les nouvelles reforme de modernisation ne permettent-elles pas déjà de savoir qui est propriétaire d'une telle marchandise ? Si oui, à qui profite le grand secret ?

Vitali Boton

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