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Pour sauver sept millions de vies dans les pays pauvres: Un dollar d’investissement par an et par personne

Publié le jeudi 16 decembre 2021  |  Matin libre
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© Autre presse par dr
Maisons de pauvres
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COMMUNIQUE DE PRESSE

Un investissement d’un dollar par personne et par an pourrait sauver sept millions de vies dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure.



Selon un récent rapport de l’Organisation mondiale de la Santé, près de sept millions de décès pourraient être évités d’ici à 2030 si les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure augmentaient de moins d’un dollar par personne et par an leurs investissements dans la prévention et le traitement des maladies non transmissibles (MNT).

Les maladies non transmissibles, dont font partie les maladies cardiaques, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires, sont actuellement responsables de sept décès sur dix dans le monde.

Pourtant, leurs répercussions dans les pays aux revenus plus faibles sont souvent sous-estimées, même si 85 % des décès prématurés (survenant entre 30 et 69 ans) dus à des MNT touchent des pays à revenu faible ou intermédiaire, imputant à ces maladies un lourd fardeau sanitaire et socioéconomique.

Une grande majorité de ces décès pourrait être évitée au moyen d’interventions de lutte contre les MNT correspondant aux « meilleurs choix » éprouvés par l’OMS. Il en va ainsi de mesures offrant un bon rapport coût-efficacité qui visent à réduire la consommation de tabac et l’usage nocif de l’alcool, à améliorer les régimes alimentaires, à accroître l’activité physique, à réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète, et à prévenir le cancer du col de l’utérus.

Le maintien des populations en bonne santé réduit les coûts de santé, augmente la productivité et permet à tout un chacun de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

Le rapport Saving lives, spending less: the case for investing in noncommunicable diseases (en anglais) examine la situation dans 76 pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure. Les auteurs recensent les « meilleurs choix » en matière de lutte contre les MNT et montrent comment chaque dollar alloué à l’intensification de ces interventions dans les pays visés pourrait générer un retour de 7 dollars É.-U., ce qui pourrait représenter 230 milliards de dollars d’ici à 2030.

« En faisant le choix d’investissements stratégiques judicieux, les pays les plus touchés par les MNT peuvent dévier la trajectoire des maladies et obtenir d’importantes avancées sanitaires et économiques pour leurs populations », assure le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Dans un monde aux prises avec tant d’incertitudes, nous pouvons être sûrs que si rien n’est fait, les MNT continueront de présenter une menace majeure pour la santé mondiale. Un investissement dans ces mesures éprouvées présage assurément d’un avenir meilleur. »

Le rapport souligne l’urgence d’investir dans la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles, la pandémie de COVID-19 ayant montré le facteur aggravant d’un grand nombre d’entre elles sur l’évolution de la maladie.

Les pays qui investissent dans les 16 mesures recommandées représentant les « meilleurs choix » protégeront leurs populations des MNT et dans le même temps, réduiront l’incidence des maladies infectieuses comme la COVID-19.

Comme l’indique Michael R. Bloomberg, ambassadeur mondial de l’OMS pour les MNT et les traumatismes, « les maladies non transmissibles font peser un lourd tribut sanitaire et économique, en particulier dans les pays qui sont les moins à même de se le permettre ». « Nous connaissons les mesures préventives les plus efficaces et nous espérons que ce nouveau rapport amènera davantage de gouvernements à déployer les interventions intelligentes et financièrement rationnelles qui peuvent sauver des millions de vies dans le monde. »

Parmi les « meilleurs choix » figurent notamment l’augmentation des taxes sanitaires, des restrictions sur le marketing et la vente de produits nocifs, l’information et l’éducation, ou encore la vaccination. Il est également possible d’agir sur les facteurs de risque métaboliques tels que l’hypertension et le diabète, afin de prévenir l’apparition de maladies plus graves ou de complications.

Ces interventions sont toutes relativement économiques et requièrent peu d’investissements de capitaux, mais pourraient néanmoins contribuer à éviter une grande partie des dépenses importantes liées aux traitements à l’avenir. Comme indiqué dans le rapport, les interventions peuvent être déployées individuellement, mais leurs effets sont décuplés et elles offrent un meilleur retour sur investissement lorsqu’elles sont mises en œuvre ensemble. Au sein des populations marginalisées souvent plus exposées aux répercussions physiques et financières des MNT, les interventions peuvent également contribuer à réduire les inégalités sanitaires et économiques.

Ces interventions ont déjà été utilisées avec succès dans de nombreux pays du monde et plusieurs témoignages sont présentés dans le rapport. À leur tour, les donateurs internationaux commencent à utiliser ces arguments pour catalyser les investissements dans ce domaine. Ainsi, les autorités norvégiennes ont lancé en 2019 la toute première stratégie de développement internationale relative aux MNT.

Le rapport Saving lifes, spending less: the case for investing in noncommunicable diseases (en anglais) indique aux pays la voie à suivre pour offrir aux générations futures un monde meilleur et plus sain. Comme le rappelle le Dr Bente Mikkelsen, Directeur des MNT à l’OMS, « les répercussions de la COVID-19 sur les personnes vivant avec une maladie cardiovasculaire, un diabète, un cancer ou une maladie respiratoire montrent qu’il est plus que jamais important d’allouer les investissements en priorité aux activités de prévention et de prise en charge des MNT. Nous exhortons tous nos partenaires à suivre l’exemple de la Norvège, qui a accru son financement et intensifié ses actions. Dans un monde aux ressources financières en peau de chagrin, ce rapport indique dans quels domaines les investissements seraient les plus judicieux afin de sauver des millions de vies. »
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