Le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur les inquiétudes soulevées par les Etats-Unis d’Amérique à l’issue des procès qui se sont déroulés la semaine dernière devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Pour lui, la justice a fait son travail et le gouvernement est focus sur la mise en œuvre de son deuxième Programme d’action.
Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, s’est prononcé sur la réaction américaine suite aux procès des opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Interrogé à l’occasion de son point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a laissé entendre que « sans vouloir émettre des jugements de fond ni sur la teneur du procès, ni sur le communiqué (rendu public par les Etats-Unis Ndlr), la position du gouvernement, c’est que les institutions jouent leurs rôles, étant entendu que nous sommes en régime de séparation des pouvoirs ». Selon lui, « ce qui aurait étonné la partie américaine, ç’aurait été de voir le gouvernement faire des injonctions ou intervenir intempestivement dans le déroulement d’un procès. Or, en l’espèce, le gouvernement a taché de jouer sa partition de façon scrupuleuse, laquelle partition consiste à créer les conditions de la tenue d’un procès équitable pour les personnes mises en cause », soutient-il. Pour lui, en effet, « le procès a été public, ouvert aux gens d’ici comme d’ailleurs, les accusés ont eu le loisir de se faire défendre par les avocats de leur choix, de soumettre leurs arguments à la cour qui également a entendu les réquisitions du procureur spécial, lesquelles réquisitions à charge et à décharge, renseignent sur la nature des faits reprochés à l’un et à l’autre ».
Le porte-parole du gouvernement soutient que « c’est à l’aune du contenu de ses réquisitions, associé aux plaidoiries des différents avocats des mis en cause ajoutées par ailleurs aux déclarations des intéressés eux-mêmes devant la cour que la Criet a rendu les décisions sanctionnant les procès des deux personnalités ». Dans ces conditions, avance-t-il, « comment ne pas admettre que la justice a fonctionné comme elle doit fonctionner ». Wilfried Léandre Houngbédji insistera pour dire que « la justice a rendu ses décisions comme il sied de les rendre » et que « à partir de cet instant, tout le reste n’est que conjectures ». Il indiquera par ailleurs que « le gouvernement n’a pas à s’attarder sur ce genre de considération », et que le même gouvernement « vient d’adopter le Programme d’action du gouvernement (Pag) 2021-2026 sur la base duquel toutes ses actions au profit de l’amélioration des conditions de vie de nos populations vont se dérouler ». Puis, il lancera, « c’est focus sur mise en œuvre du Pag. La justice a fait son travail et nous nous inclinons devant le travail de la justice ».
A l’entame de ses explications sur le sujet, il avait déjà relevé que le gouvernement américain s’est généralement préoccupé dans le monde et en Afrique en particulier de l’inexistence d’institutions fortes. Soutenant ensuite qu’il « est de notoriété dans notre pays que pendant de longues années, l’impunité, la mauvaise gouvernance ont été les sujets d’actualité, à telle enseigne que, à tous égards, l’on peut dire qu’avant 2016 la chienlit s’était installée dans notre pays ; c’est pour cela que les réformes hardies ont été engagées à partir de 2016 conformément au programme du candidat devenu président de la République, des programmes d’ordre administratif, politique et institutionnel avec en point de mire la réorganisation en vue du bon fonctionnement de la justice». Mieux, « il est à observer que depuis la mise en place de la Criet, un coup d’accélérateur a été donné à la lutte contre la corruption en général et à la lutte contre les infractions économiques et le terrorisme » en particulier, sans oublier que « les procès intervenus la semaine dernière sont du ressort de la Criet, voilà pourquoi la juridiction s’en est occupée ».