Au sujet des accusations faîtes contre certains députés à la Criet: Le bâtonnier Me Jacques Migan explique les raisons de s’auto-saisir des déclarations de Reckya Madougou
Publié le jeudi 23 decembre 2021 | L`événement Précis
Sur l’émission « dimanche politique » du 12 décembre 2021 de la télévision numérique ESAE TV, l’ancien bâtonnier Me Jacques Migan, Directeur en exercice du centre international de formation des avocats francophones ( CIFAF) s’est prononcé sur les verdicts des procès Joël Aïvo et Reckya Madougou. Au cours de l’émission, l’invité a passé aux peignes fins les contours des deux procès qui ne relèvent selon lui que d’actes du droit commun. Lors de cette entrevue, il s’est notamment appesanti sur les déclarations de Reckya Madougou et a recommandé que la justice s’auto-saisisse pour rétablir la vérité et situer les responsabilités.
L’une des déclarations faites par Reckya Madougou au cours de son procès à la Cour des infractions économiques et du terrorisme (Criet) continue d’inquiéter plus d’un et suscite de débat au sein de l’opinion. Il s’agit des révélations au sujet de quatre députés de la huitième législature cités par l’accusée d’être allés la voir à son domicile à Lomé pour lui soutirer de l’argent en contrepartie de leur parrainage dans le cadre des élections présidentielles d’avril dernier. Invité sur l’émission « dimanche politique » animée par Kader Achirou, Me Jacques Migan a dévoilé les principales raisons pour lesquelles d’autres procédures judiciaires doivent être engagées pour que toute lumière soit faite sur les accusations afin de situer l’opinion publique. Pour Me Migan qui a précisé que le Bénin est un pays de droit, ces déclarations de Reckya Madougou sont tellement graves que les députés cités se doivent de laver leur honneur et sauver leur dignité. Il a à cet effet recommandé aux élus concernés d’intenter un procès contre Madougou à travers une dénonciation calomnieuse s’ils ne se retrouvent pas dans ces déclarations qui relèvent absolument de l’infamie. Mieux, vu le caractère hautement pénal des déclarations pour être un acte de corruption en période electorale punie par la loi, Me Jacques Migan a proposé que la justice s’auto saisisse de cette affaire. C’est à dire que le ministère public doit verser ces déclarations aux juges d’instruction ou à une commission d’instruction pour mener les enquêtes et statuer conformément aux lois de la République. Plus loin, l’invité de l’émission a souligné que en attendant que la justice ne fasse son travail conformément à ses prérogatives, les états-majors des partis d’où proviennent ces députés doivent convoquer en toute urgence ces députés dans une séance de travail pour en savoir plus sur cette nébuleuse, pour ensuite infliger une sanction disciplinaire à ces élus si ces informations se vérifiaient tant les actes dénoncés, sacrément gravissimes sont blâmables à plusieurs égards pour avoir à entacher eux-mêmes leur honorabilité, jeter du discrédit sur la fonction du parlementaire et plus grave c’est lorsque l’image de leur parti politique de provenance en prend un coup. À noter que l’ancien bâtonnier, Jacques Migan est membre du conseil d’administration de la Conférence Internationale des Barreaux Francophones de Traditions juridiques Communes (CIB) et membre du bureau politique du parti le Bloc républicain, l’un des plus grands ensembles politiques à l’ère de la réforme du système partisan.