En plus de la déconcentration des services de l’administration béninoise, les centres communaux de services publics, un dispositif intelligent implanté dans quinze communes, permettront d’accroitre l’accès et la qualité des prestations aux usagers/clients. Ces centres ont été officiellement ouverts, mardi 21 décembre dernier, à Ouidah, par les parties prenantes.
Basile Hounyêkpè, chef secrétariat administratif de la circonscription scolaire de Ouidah, se rend d’habitude à la direction des Archives de son ministère à Porto-Novo, pour obtenir copies de certains de ses actes administratifs. Ce voyage lui prend pas mal de sous et du temps aussi, compte tenu des tracasseries administratives. Mais la magie de l’intelligence artificielle a changé la donne depuis ce mardi. Dans les locaux de la mairie de Ouidah, cet agent de l’Etat est en quelques secondes entré en possession des mêmes documents qu’il allait chercher à Porto-Novo. Cela est rendu possible grâce au dispositif du centre communal de services publics. Pour Basile Hounyêkpè, c’est un ouf de soulagement. «C’est plus simple ! Ça me fait économiser de l’argent et du temps », lâche-t-il.
Comme lui, tous les usagers/clients pourront désormais avoir accès aux services de l’administration publique depuis le centre communal installé dans leur zone de résidence. L’outil en question est un dispositif composé, entre autres, de bornes tactiles utilisant un point d’accès Wifi longue portée avec abonnement, et alimenté par l’énergie solaire photovoltaïque. Son rôle, c’est de rapprocher davantage l’administration publique des usagers/clients, notamment les plus démunis ou ceux résidant dans des zones reculées, en leur permettant d’accéder plus facilement à des services de meilleure qualité. La mise en place de cette infrastructure vient ainsi accroître l’accès des usagers/clients aux services publics, promouvoir l’équité dans la délivrance des services, réduire les tracasseries administratives et les contacts entre agent et usager, éliminer au maximum le traitement manuel des dossiers, et améliorer l’efficacité de l’action gouvernementale et la qualité des services offerts. Le centre communal de services publics est actuellement implanté dans quinze communes sur l’ensemble du territoire national, pour le compte de la phase pilote.
Le maire de Ouidah, Christian Houétchénou, est heureux non seulement de l’initiative gouvernementale mais aussi du choix porté sur sa commune pour abriter l’un des centres du département de l’Atlantique et le lancement officiel desdits centres au plan national. Tout comme lui, le représentant du préfet de l’Atlantique, Robert Hounsou, apprécie l’importance de l’outil et s’engage aux côtés des bénéficiaires pour l’utilisation responsable de ces infrastructures mises en place dans le cadre du Projet d’appui à la réforme et à la modernisation de l’administration publique (Parmap) initié par le gouvernement béninois avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud).
Aoualé Mohamed Abchir, représentant résident du Pnud au Bénin, souligne que sa structure ne pouvait pas rester en marge de la dynamique de dématérialisation et de déconcentration de l’administration publique, engagée par le Bénin, « puisqu’elle participe de l’opérationnalisation d’une politique bien structurée qui n’attendait qu’à être mise en œuvre ». C’est ce qui justifie, dit-il, l’appui du Pnud dans la mise en place des centres communaux de services publics. « Le gouvernement du Bénin entend, par la mise en œuvre de ce projet, donner un coup d’accélérateur au processus de modernisation de son administration et celle des collectivités locales afin d’accroître l’accès et la qualité des services publics aux citoyens», martèle Victorin Honvoh, directeur de cabinet de la ministre du Travail et de la Fonction publique. A terme, informe-t-il, « tous les secteurs (de l’administration publique Ndlr) de manière générale devraient tirer profit du numérique pour des procédures plus rapides et transparentes ».
Outre Ouidah, le centre communal de services publics est ouvert à Malanville, Kandi, Bemberekè, Nikki, Allada, Aplahoué,
Pobè, Djidja, Adjohoun, Dassa, Djougou, Péhunco, Tanguiéta et Bassila. L’outil pourrait être étendu à d’autres communes.