Le Conseil économique et social (CES) a le souci d’apporter sa contribution pour l’amélioration des performances de l’administration publique béninoise. C’est dans ce cadre qu’il organise, depuis samedi 21 décembre dernier à Grand-Popo, un séminaire de formation sur le thème «Le citoyen de demain face aux défis d’une administration de développement au Bénin».
Par Maurille GNASSOUNOU
Il ne saurait avoir un véritable développement sans une bonne administration. C’est une évidence que partage le Conseil économique et social (CES). En témoigne, la rencontre qu’il a initiée depuis samedi 21 décembre dernier à Grand-Popo au profit de ses conseillers, responsables et cadres à divers niveaux.
Ces derniers auront, au cours de ce séminaire qui s’achève ce jour, à réfléchir sur les différentes stratégies à mettre en œuvre pour l’édification d’une réelle administration de développement au Bénin.
Procédant à la genèse des nombreuses réformes de l’administration publique engagées depuis 1965 par les différents gouvernements, le président du CES,
Nicolas Adagbè, a indiqué que la sortie de l’auberge n’est pas pour bientôt. Les diagnostics posés par les états généraux de la Fonction publique organisés du 12 au 16 décembre 1994, ainsi que l’audit de ladite administration commandité en 2006 par le président de la République, a-t-il rappelé, ne sont pas reluisants.
Un diagnostic peu reluisant
Ils ont révélé des pratiques de pot-de-vin, la corruption, le trafic d’influence, l’abus de pouvoir, la prévarication, et d’autres dysfonctionnements comme maux qui minent autant la crédibilité que l’efficacité du service public béninois. Il a par ailleurs loué la volonté du Bénin qui, avec par exemple l’introduction depuis 2000 de l’approche de la Gestion axée sur les résultats (GAR), vise à permettre à son administration de s’adapter aux nouvelles normes de management.
«Nous devons particulièrement nous poser des questions sur la nature et les déterminants des comportements des citoyens avec l’administration publique ou en son sein», a suggéré le président du CES.
Les citoyens ici, insiste-t-il, doivent être doublement compris en tant qu’agents et usagers de l’administration publique. Selon lui, leurs comportements déterminent l’image et les performances de l’administration. «En effet, ce n’est pas l’administration publique béninoise en soi qui est mauvaise ; ce sont les citoyens qui l’animent ou qui sollicitent ses services. Réformer l’administration pour qu’elle serve le développement du Bénin revient alors à changer les comportements des citoyens qui en sont les acteurs», a expliqué le président.
Mais comment changer les comportements des citoyens béninois pour faire d’eux des acteurs d’une administration de développement ?
C'est là tout l’intérêt de cette rencontre de Grand-Popo au cours de laquelle six communications seront présentées. Il s’agit de «La culture du développement dans le Bénin Alafia 2025», «Administration publique béninoise : états des lieux et perspectives», «Importance et rôle de l’administration de développement dans l’économie béninoise», «La pratique de l’administration dans le secteur privé au Bénin : moyen d’action et performance», «Les exigences de comportements républicains dans une administration moderne» et enfin «Administration publique béninoise : quels défis pour une économie émergente».
Présent à la cérémonie d'ouverture du séminaire, le ministre chargé des Relations avec les Institutions, Bio Toro Orou Guiwa déclare «Nous ne pouvons pas nous contenter de nos échecs d’aujourd’hui, pour dire aux citoyens de demain que l’avenir leur appartient», Il a, au nom du gouvernement, remercié le CES pour sa contribution au développement du pays.
