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Covid-19 : « Aucun pays ne s’en sortira à coups de rappels », prévient le Chef de l’OMS

Publié le vendredi 24 decembre 2021  |  Fraternité
Vaccinations
© Autre presse par DR
Vaccinations de routine et anti Covid-19
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« Les rappels vaccinaux se sont pas un feu vert pour célébrer (les fêtes de fin d’année) comme on l’avait prévu », a mis en garde mercredi, à quelques jours de Noël, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ajoutant qu’il ne suffit pas d’administrer des doses de rappel pour se sortir de la pandémie de Covid-19.

« Aucun pays, aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel et les rappels ne sont pas un feu vert pour célébrer comme on l’avait prévu », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.

« Et ces doses de rappel ne peuvent pas être considérés comme un ticket pour aller de l’avant avec les célébrations prévues (fêtes de fin d’année), sans la nécessité d’autres précautions », a ajouté le Chef de l’OMS, relevant que ces programmes de rappel généralisés sont susceptibles de prolonger la pandémie.

Des programmes de rappel sans discernement prolongent la pandémie
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, environ 20% de toutes les doses de vaccin administrées quotidiennement dans le monde sont actuellement administrées sous forme de rappels ou de doses supplémentaires.

Or selon l’OMS, de telles campagnes généralisées de rappel pourraient exacerber « les inégalités vaccinales » alors que « la vaccination doit rester axée sur la diminution des décès et des maladies graves ».
« Des programmes de rappel sans discernement ont toutes les chances de prolonger la pandémie, plutôt que d’y mettre fin, en détournant les doses disponibles vers les pays qui ont déjà des taux de vaccination élevés, offrant ainsi au virus plus de possibilités de se répandre et de muter », a souligné le Dr Tedros.

D’autant que « la très grande majorité des hospitalisations et des morts sont des gens qui ne sont pas vaccinés, pas des gens qui n’ont pas eu de dose de rappel ».

« Et il nous faut être très clair sur le fait que les vaccins restent efficaces contre les variants Delta comme Omicron », a-t-il fait valoir, regrettant que ce partage inéquitable des vaccins ait coûté de nombreuses vies.

Des instructions données dans 126 pays en vue de l’injection d’une dose de rappel
L’année 2021 a été une année au cours de laquelle la planète perdu 3,5 millions de personnes liés au coronavirus, soit « plus de décès que ceux dus au VIH, au paludisme et à la tuberculose réunis en 2020 ».

« La Covid-19 continue de faire environ 50.000 victimes chaque semaine », a souligné le Dr Tedros, ajoutant qu’avec la prédominance du variant Omicron dans de nombreux pays, les pays doivent prendre des « précautions supplémentaires ».

Selon le comité des experts de l’OMS en matière de politique vaccinale (SAGE), au moins 126 pays ont déjà donné des instructions en vue de l’injection d’une dose de rappel ou d’une vaccination supplémentaire (des enfants par exemple) et 120 d’entre eux ont déjà entamé les campagnes en ce sens. En grande majorité des pays riches alors qu’« aucun pays en développement n’a encore introduit de programme de rappel », a rappelé le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination, dans un communiqué diffusé mercredi après-midi.

Aussi, alors que certains pays déploient désormais des programmes de rappel généralisés, seule la moitié des États membres de l’OMS ont pu atteindre l’objectif de vacciner 40 % de leur population d’ici la fin de l’année, en raison des distorsions de l’offre mondiale.

Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, suffisamment de vaccins ont été administrés dans le monde cette année pour que l’objectif de 40% puisse être atteint dans tous les pays d’ici septembre, si ces vaccins avaient été distribués équitablement.

L’objectif de l’OMS de vacciner 40 % de la population de chaque pays d’ici la fin 2021
« La priorité mondiale doit être de soutenir tous les pays pour atteindre l’objectif de 40 % le plus rapidement possible et l’objectif de 70 % d’ici au milieu de l’année prochaine », a-t-il fait valoir, estimant « franchement difficile de comprendre comment, un an après l’administration des premiers vaccins, trois agents de santé sur quatre en Afrique ne sont toujours pas vaccinés ».

Si l’OMS continue son combat pour l’équité vaccinale, elle s’efforce également d’identifier la prochaine génération de vaccins grâce à l’essai vaccinal de solidarité. En collaboration avec le Mali, la Colombie et les Philippines, l’OMS a entamé l’essai de vaccins solidaires.

Cette expérimentation vise à accélérer l’évaluation d’un plus grand nombre de vaccins afin d’élargir le portefeuille et d’améliorer l’accès.
Les équipes de recherche en Colombie, au Mali et aux Philippines ont commencé à recruter des volontaires fin septembre. « Et à ce jour, plus de 11.500 personnes participent à l’essai », a souligné le Chef de l’OMS, relevant que l’essai inclut deux vaccins et trois autres seront rajoutés sous peu et d’autres encore peuvent être inclus.
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