Les dissensions entre des pharmaciens, le Conseil de l’Ordre national des pharmaciens et le ministère de la Santé ne cessent de s’empirer. Et pour cause, les recommandations faites en Conseil des ministres à la Commission technique ad hoc du sous-secteur pharmaceutique ne sont toujours pas appliquées. Face à la presse, vendredi 20 décembre 2013 à Cotonou, les deux Conseils, celui de l’Ordre des médecins et son homologue des pharmaciens ont dénoncé le flou qui entoure ce dossier et le forcing, ont-ils dit, dont ferait preuve la ministre de la Santé pour empêcher ladite Commission de relever les défis à lui assignés.
Dans son message, le Président du Conseil national de l’Ordre national des médecins, Dr Soulé Daouda a indiqué que depuis que le Chef de l’Etat a demandé au ministre, Dorothée Akoko Kindé-Gazard de se conformer à l’arsenal juridique qui régit la profession des pharmaciens, rien n’est fait. Pire, a-t-il ajouté, la ministre de la Santé a préféré violer le Code de déontologie de la profession en assiégeant la Commission et en décidant en vain de dissoudre le Conseil de l’Ordre national des pharmaciens.
« La loi est notre seul repère. Nous ne faisons rien en dehors des lois qui régissent notre profession. Nous demandons au Chef de l’Etat de répondre à notre recours gracieux », a-t-il déclaré.
La présidente du Conseil de l’Ordre national des pharmaciens, Moutiatou Tidjani Toukourou a, quant à elle, attiré l’attention du Chef de l’Etat sur le degré d’implication du ministre de la Santé, Akoko Kindé-Gazard dans la saisie et le stockage des tonnes de produits Tramadol contenant une forte dose de drogues au Port de Cotonou depuis plus d’un an. Elle déclare que le ministre de l’Intérieur d’alors, avait adressé en juin 2012, une lettre à sa collègue de la Santé pour l’informer de cette saisie en lui demandant de prendre des mesures conservatoires. Mais, rien n’y fit ! « Depuis 2012, elle est informée de cette saisie. L’Ordre lui a aussi adressée une lettre depuis, le 12 février 2013. Mais elle a préféré ne rien faire. Nous sommes disposés à aider le Chef de l’Etat à voir clair dans cette affaire », a-t-elle conclu.