La direction générale des opérations et de l’inclusion financière de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a produit son rapport sur la situation de l’inclusion financière au sein de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine au titre de l’année 2020. A la lecture dudit rapport, il est aisé de constater que le Bénin a enregistré les meilleures performances économiques au cours de l’année de référence avec un taux de 82,4 % contre une moyenne de 63,8 % au sein de l’Union.
Le rapport sur la situation de l’inclusion financière au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) confirme la bonne utilisation des moyens financiers au Bénin. Le document précise que le taux de pénétration démographique le plus élevé a été observé au Bénin, avec 253 points de services pour 10 000 adultes, suivi du Mali (185 points de services), de la Côte d’Ivoire (118 points de services), du Burkina Faso (94 points de services) et du Sénégal (84 points de services). Au Sénégal, un repli de 29 points du taux de pénétration démographique a été enregistré en 2020, du fait de la suppression de guichets par l’émetteur de monnaie électronique Orange finances mobiles Sénégal (Ofms), relative à la mise en œuvre d’une plateformede « Self inscription » (inscription autonome) et le relèvement du plafond de dépôt en ligne. De même, précise le document, d’une année à l’autre, la progression la plus significative a été enregistrée au Bénin (+87 points), suivi du Mali (+46 points), du Togo (+13 points) et de la Côte d’Ivoire (+3 points). En revanche, une diminution a été observée au Sénégal (-29 points) et au Burkina (-16 points), du fait du repli enregistré au niveau des points de services de monnaie électronique. Pour ce qui est du taux de bancarisation, le Bénin tient toujours la tête au sein de l’Union avec 31,2%, suivi du Togo (27,0%), du Burkina Faso (20,6%), de la Côte d’Ivoire (20,4%) et du Sénégal (19,6%). Le Niger, en revanche, affiche un taux de bancarisation strict de 9,1%. En outre, le rapport conclut que par pays, le Bénin enregistre le taux d’inclusion financière le plus élevé (82,4%), suivi du Togo (81,6%), de la Côte d’Ivoire (79,1%), du Sénégal (75,6%) et du Burkina Faso (75,4%). Le Niger, en revanche, affiche un taux d’inclusion financière de 15,6%. Ces performances du Bénin traduisent la bonne utilisation des services financiers au pays. Plus de 08 Béninois sur 10 ont en effet accès à ces services selon le rapport. Les experts de la Bceao ont relevé que l’impact de la récente crise sanitaire liée au Covid-19 sur l’accès aux services financiers a été en partie atténué par les nombreuses initiatives de l’Institut d’émission, notamment pour favoriser la digitalisation des produits et services financiers, accompagner les entreprises à maintenir leurs capacités de production et renforcer la protection et les compétences des usagers des services financiers.
Des défis à relever au sein de l’Union
En dépit des progrès enregistrés dans l’Uemoa en matière d’inclusion financière, des défis demeurent, notamment pour l’atteinte de l’objectif global de la stratégie régionale d’inclusion financière dans l’Union adoptée en 2016, à savoir « assurer sur un horizon de (5) ans, l’accès et l’utilisation d’une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés et à coûts abordables à 75% de la population adulte de l’Uemoa ». Au terme de l’année 2020, marquant l’échéance initiale de mise en œuvre du plan d’action, les défis identifiés pour une meilleure inclusion financière se rapportent à l’accès, l’utilisation, les coûts des services ainsi qu’à la disponibilité des données. Au titre de l’accès, les défis portent sur la diversification des produits et services financiers et le développement de services financiers de proximité pour faciliter l’accès des populations exclues, la densification des réseaux de distribution, notamment dans les zones rurales pour une accessibilité physique des points de services financiers, l’intégration de la digitalisation dans les processus de conception et de distribution des produits et services financiers, en vue de réduire les coûts de mise en place des infrastructures d’accès. Relativement à l’utilisation, les défis sont : l’interopérabilité des services financiers numériques, afin de faciliter l’offre, d’assurer la mutualisation des plateformes entre tous les émetteurs bancaires et non bancaires et d’élargir le réseau d’acceptation et de distribution, l’adaptation continue du cadre réglementaire, en vue de consolider les acquis et de prendre en compte les évolutions de l’écosystème, le renforcement du cadre de gouvernance et de gestion des risques au sein des institutions de microfinance, en vue de contribuer à l’assainissement du secteur, le renforcement de l’éducation financière des populations, devenue plus qu’une nécessité, au regard de la complexité des services financiers et de l’utilisation de plus en plus accrue des nouvelles technologies dans la conception et la distribution des produits et services financiers.