Au Centre de promotion de l’Artisanat de Cotonou, les bulldozers n’entreront pas en scène avant février 2022. Les opérations de libération du site ont été reportées.
Un lendemain de fête relaxant. Des appels de pied à des clients venus s’offrir quelques produits artistiques. Au Centre de promotion de l’artisanat de Cotonou (Cpa), c’est la routine, si ce ne sont quelques décorations qui rappellent la période de fête. Le stress engendré, il y a deux mois, par l’annonce des opérations de libération de ce domaine s’est momentanément dissipé.
« Comme vous le voyez, nous sommes toujours là. On nous a accordé une prolongation de délai. C’est la bonne nouvelle, mais je ne pourrai vous en dire plus », confie avec soupir Rodrigue, un artisan du Cpa. C’est quasiment le même refrain d’un stand à l’autre. Même les premiers responsables des artisans locataires du centre ont l’air décontracté.
« Les choses ont bougé sinon, vous n’allez plus trouver d’expositions d’objets d’art dans le centre. Nous avons assisté à des réunions qui me permettent de vous dire que nous ne sommes pas délaissés. On nous a dit que tant que ce n’est pas finalisé (les dispositions, ndlr), on ne va pas nous déloger. Ils ont tenu parole. Aujourd’hui, on nous donne encore deux mois »,
indique Raphaël Sagbohan, président des artisans locataires du Cpa.
En effet, les occupants des lieux ont été informés, le 28 septembre dernier, qu’ils devraient quitter les lieux pour que le site soit rasé à fin 2021. Les travaux entrent dans le cadre de la construction du complexe « Unafrica » composé d’un village artisanal, une galerie d’art et d’un pôle sportif. Tout ceci est inclus dans le projet dénommé projet
« Unafrica ». Des inquiétudes ont aussitôt gagné les esprits sur les conditions de déguerpissement. Certains occupants se sont même déjà apprêtés pour cette éventualité. Mais après la réunion qui s’est tenue la semaine dernière à la préfecture de Cotonou, le Cpa ne sera pas rasé de sitôt. « Le délai a été prolongé au 28 février 2022 »,
confirme Félix Chabi, directeur du Cpa, joint au téléphone.
L’épineuse question qui revenait sans cesse, depuis deux mois, est celle du relogement des occupants des lieux. Aux dernières nouvelles, le site est déjà identifié. Il s’agit de l’espace longeant la clôture du camp Guézo, non loin de la Bourse du travail de Cotonou. Des experts ont travaillé d’ores et déjà pour rendre disponible le plan d’aménagement. Certains artisans avouent faire souvent le tour pour voir si d’éventuels travaux de construction de hangars ont démarré, sans rien constater.
Cependant, les responsables rassurent. « Nous avons eu une réunion, le mardi dernier, avec les techniciens, le préfet de l’Atlantique. Ce qui a calmé toute la maison », se réjouit Raphaël Sagbohan. Une chose est sûre, les artisans pourront profiter de la période des fêtes de fin d’année pour faire des recettes. Passées les fêtes, une fois l’aménagement du site retenu terminé, le déguerpissement reviendra à l’ordre du jour. Sans doute les casses seront-elles moins douloureuses au moment opportun.