L’année 2022 prévoit de belles perspectives pour les cibles du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, notamment les femmes et les populations vulnérables. La note d’analyse du budget de l’Etat dévoile quelques grandes orientations.
La pauvreté et la vulnérabilité présentent encore un visage féminin au Bénin. C’est du moins ce qui ressort de la note d’analyse du budget de l’Etat 2022, pour le compte du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance.
Les données récentes de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad) confirment qu’en 2019, le taux de pauvreté était de 38,5 % avec une pauvreté rurale de 44,2 % (+12,8 points de plus qu’en milieu urbain). Ce taux de pauvreté devait atteindre 39,9 % en 2020.
Au-delà de ces disparités, le ministère des Affaires sociales note que les violences basées sur le genre, la maltraitance et la traite des enfants détériorent le capital humain des femmes, des filles et des personnes vulnérables. Ces phénomènes persistent malgré les politiques et les textes existants.
A cela s’ajoutent les difficultés des femmes à accéder aux ressources productives et économiques.
Si en 2018, elles ont participé à hauteur de 69,9 % à la force de travail avec 94,4 % d’emplois vulnérables, la Covid-19 a engendré d’énormes répercussions sur leur vie en 2020.
Selon une enquête réalisée par le ministère des Affaires sociales en mai-juin 2020, la pandémie a affecté le revenu mensuel de 50 % des chefs de ménage. Cela n’a pas épargné les femmes lorsqu’on sait que les femmes chefs d’entreprises sont présentes dans presque tous les secteurs d’activités.
Dans un autre registre, les données de l’Enquête démographique et de santé analysent les disparités qui touchent les femmes en s’attardant sur le phénomène de l’excision. « La proportion de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ayant subi une mutilation ou une ablation génitale est de 13 % en 2006. Son niveau s’est amélioré et est resté invariant en 2011-2012 et en 2017-2018 en s’établissant à 7 % », relève cette étude.
Il est à noter également que les violences sexuelles perturbent dangereusement la vie des femmes.
« Entre 2015 et 2017, le nombre de cas relatifs à la violence sexuelle reçus dans les structures de prise en charge a augmenté de cent quatre-vingt-dix-neuf. Il a augmenté progressivement de huit cent cinquante-six en 2015 à neuf cent vingt en 2016 avant de s’établir à mille cinquante-cinq en 2017. Il est passé à mille cent quinze en 2018 », renseigne la note d’analyse du budget de l’Etat 2022.
Inverser la tendance
Pour agir sur ces disparités, la programmation budgétaire sensible au genre, prévoit le renforcement des mesures visant l’inclusion sociale, l’autonomisation des femmes et l’amélioration de l’accès des femmes aux crédits, missions dévolues au ministère des Affaires sociales et de la Microfinance. Au titre du budget 2022, ces actions seront intensifiées et portées à une échelle plus grande, afin de favoriser une accélération de la réduction des inégalités sociales.
Plus de huit milliards et demi de F Cfa seront affectés à la promotion socio-économique des couches vulnérables. Concrètement, ces fonds serviront à développer des espaces publics de protection sociale ainsi que des services sociaux, des mécanismes durables de protection sociale et promotion du genre.
L’appui à la réadaptation à base communautaire, l’appui aux couches vulnérables et l’autonomisation économique des femmes, à la solidarité nationale et à la promotion des affaires sociales, de la femme et du genre sont quelques activités prévues pour 2022.
Plus de chance sera accordée aux femmes bénéficiaires de microfinance et aux nouvelles candidates à ce financement. Le ministère des Affaires sociales entend investir environ un milliard de F Cfa pour développer l’industrie de la microfinance au Bénin. La professionnalisation des acteurs, l’inclusion financière et l’autonomisation de la femme, la disponibilité et la diversification des services offerts par les sociétés financières décentralisées font partie de la programmation genre du ministère des Affaires sociales et de