Vendredi 31 décembre 2021. C’est le dernier jour de l’année. Matin Libre, comme à son habitude, fait le bilan des hommes et femmes qui ont marqué l’année finissante. La plupart était annoncée en début d’année dans la rubrique « Ceux qui feront 2021 ». Ils ont confirmé les pronostics. Rares sont ceux qui, en fin de compte, n’ont pas répondu à l’appel. En plus, il y en a quelques-uns qui n’étaient pas forcément au départ mais qui ont surpris par les performances réalisées tout au long de l’année. Matin Libre en a tenu compte pour faire sa liste, que nous espérons la plus exhaustive possible. Mais à vous chers lecteurs d’en juger. Voici ceux qui ont fait 2021.
Patrice Talon
En duo avec Mariam Tchabi Talata, pour le compte de la présidentielle du 11 avril 2021, Patrice Talon a été réélu au 1er tour avec plus de 86% de voix. Il en avait en face des candidats qui se réclamaient de l’opposition mais qui ne sont pas considérés comme tels par l’opinion publique. Les candidats Reckya Madougou et Joël Aïvo, désignés par l’opposition radicale, ont été recalés, faute de parrainage. Des violences ont éclaté dans quelques villes après la proclamation des résultats. Des partisans de l’opposition dont les candidats recalés sont arrêtés. Plusieurs d’entre-eux seront libérés après le demande de l’ex chef d’Etat Boni Yayi, à la suite d’une rencontre historique avec Patrice Talon, dans le but de décrisper la situation politique très tendue. Mais Reckya Madougou et Joël Aïvo seront jugés par la Criet et condamnés respectivement 20 ans et 10 ans de prison.
Nicéphore Soglo
C’est à Paris, en plein bilan de santé, que le président Nicéphore Soglo a reçu la triste nouvelle du rappel à Dieu de sa chère épouse, Rosine Vieyra Soglo, le 25 juillet 2021. Le 31 août 2021, l’ancien président est rentré de Paris pour préparer les obsèques de son épouse. Laquelle sera incinérée au Ghana, le 25 septembre 2021. Après le deuil, le premier président de l’ère du renouveau démocratique a fait une sortie médiatique au cours de laquelle il a condamné les attaques terroristes qui ont visé des installations des forces de défense et de sécurité dans le septentrion. Il a invité la justice à libérer Reckya Madougou et Joël Aïvo qui ne sont pas, à ses dires, une menace pour le Bénin.
Olivier Boco
Il est rare de le voir tenir un rôle officiel dans l’entourage du chef de l’Etat. Mais, en 2021, l’Ami de l’ombre de Patrice Talon a été désigné pour être l’un des représentants du duo Talon-Talata, au sein de l’équipe de campagne ayant conduit le duo à la victoire au 1er tour. Fin stratège qu’il est, on peut aisément imaginer qu’il a été l’un des artisans de cette victoire.
Yayi Boni
Les Béninois auront retenu une seule chose de Boni Yayi en 2021, sa rencontre avec son successeur. Mercredi 22 septembre 2021, pour la première fois depuis son départ de la Marina en 2016, l’ancien chef d’Etat Boni Yayi a été reçu par son successeur Patrice Talon. La rencontre était souhaitée par les deux personnalités en vue d’une décrispation de la tension politique née de l’exclusion des candidats des partis d’opposition Reckya Madougou et Joël Aïvo de la course pour la présidentielle, suivie plus tard de leur arrestation. Boni Yayi est allé négocier leur libération, de même que celle de plusieurs opposants. La démarche, censée amener la paix entre les deux hommes d’Etat, a été saluée de la plupart des Béninois. Quelques mois après, la justice libère par vague, nombre de personnes arrêtées après les violences post-électorales.
Adrien Houngbédji
Adrien Houngbédji demeure le président du Parti du renouveau démocratique. Au 5e congrès, l’homme n’a pas passé la main. Il est élu pour un nouveau mandat de 5 ans à la tête du parti Arc-en-ciel. Pour certains observateurs de la vie politique, c’est la reconduction de trop. D’autres, par contre, expliquent cela par la volonté de résister à la politique des grands ensembles prônée par le chef de l’Etat. Ils estiment qu’il n’y a qu’Adrien Houngbédji pour empêcher que le Prd se fonde dans l’un des blocs qui se réclament de Patrice Talon.
Hervé Dassoundo
En février, il a réussi l’organisation du Concert de la méga Star Fally Ipupa à Cotonou. Un événement grandiose que l’ancien directeur de l’Agence Nationale des Evénements Culturels, Sportifs et des Manifestations Officielles du Bénin (Anecsmo) a assuré avec professionnalisme. Au Cours de la même année, Hervé Dassoundo a été promu Head of Marketing de la Confédération africaine de football (Caf). Après de loyaux services rendus à l’Etat béninois, Hervé Dassoundo prend ses quartiers en Egypte au siège de la Caf. Ce jeune Béninois aux compétences avérées va se charger de faire l’image de cette importante structure continentale de football.
Malick Gomina
Devenu maire de Djougou à la faveur des élections communales de 2020, l’année 2021 a vu la réalisation de plusieurs projets de développement dans la ville. Sous son mandat, L’électrification de l’entrée de la ville de Djougou par Parakou a permis un éclairage de la ville. Il y a également l’éclairage des Vons secondaires dans les quartiers avec les lampadaires solaires. L’hygiène de la ville à travers le curetage des canaux de circulation de l’eau au niveau des grands caniveaux collecteurs de la ville. L’organisation du concours le quartier le plus propre tous les mois. Dans le secteur éducatif, le maire Malick Séibou Gomina finance sur fond propre les TD dans les collèges et en période des examens. De même, il œuvre à l’assainissement des finances de la mairie à travers la réforme de la gestion des collectes des taxes dans les marchés de la commune, la réfection des maisons de jeunes et loisirs, la construction des hangars dans les marchés secondaires, etc. Sur le plan culturel, un projet artistique porte le nom de la ville de Djougou. Le maire Malick Gomina a épousé l’initiative de Blue Diamond, laquelle offre une résidence artistique à des musiciens béninois confirmés dans la ville de Djougou. Le projet permettra de doter la ville d’un Hymne, l’hymne de Djougou qui sera un instrument de promotion des valeurs de Djougou au plan national et international.
Valentin Djènontin
Opposant politique au régime de Patrice Talon, Valentin Djènontin, bien qu’étant en exil, a été très actif sur la toile, dénonçant la gouvernance sous la Rupture. Sur une radio allemande, il n’a pas hésité à déclarer que le scrutin présidentiel de 2021 était une mascarade, de la honte. De passage au Bénin, son fils, Elie a été interpellé, incarcéré puis finalement libéré en novembre 2021. L’ancien Garde des sceaux sous le Président Boni Yayi reste convaincu que les assises nationales s’imposent pour aller vers la réconciliation nationale.
Benjamin Hounkpatin
La gestion de la pandémie du Covid-19 est pointée du doigt et le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin n’a pas échappé à de vives critiques notamment avec la décision d’harmonisation des prix des tests PCR Covid-19. Malgré les assurances données, ce n’est que plusieurs mois après l’entrée en vigueur de la mesure que le gouvernement décide de ramener le coût des tests à 25 000Fcfa et 50 mille Francs pour l’option Vip. Seulement, outre des frais supplémentaires qui s’ajoutent, le Bénin ne reconnaît pas les tests réalisés dans les autres pays de l’espace Uemoa. Il y a quelques jours seulement, dans un communiqué signé du ministre de la santé, il a été décidé de la reconnaissance des tests datant de moins de 48 heures à l’arrivée à l’aéroport de Cotonou. Mais ceci, à partir de janvier 2022
Sébastien Ajavon
Déjà contraint à l’exil dans une affaire de drogue, l’opposant Sébastien Ajavon a été à nouveau condamné en mars 2021 par contumace à une peine de 5 ans de prison fermes pour « faux, usage de faux et escroquerie » par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Alors qu’il a saisi la Cour des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) dans l’affaire TVA, Sébastien Ajavon n’a pas eu gain de cause pour avoir saisi la Cour africaine sans avoir épuisé les voies de recours à l’interne. Malgré son ambition de se porter candidat au scrutin présidentiel de 2021, l’ancien allié de Patrice Talon n’a pu réaliser ce rêve. Contrairement aux autres opposants politiques, Sébastien Ajavon est moins présent sur la toile.
Wilfried Léandre Houngbédji
Du Directeur de communication de la Présidence de la République, l’ancien journaliste Wilfried Léandre Houngbédji est nommé secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement au lendemain de la victoire de Patrice Talon au scrutin présidentiel. Auteur du livre « Ainsi parle Talon » paru en octobre 2021, Wilfried Léandre Houngbédji a entamé depuis quelques mois, une tournée dans les rédactions pour débattre de l’actualité avec les journalistes. Une opportunité pour les professionnels des médias d’avoir la position ou les clarifications du gouvernement sur certains sujets brûlants de l’actualité nationale.
Komi Koutché
Très critique envers le gouvernement de la Rupture, l’ancien argentier national n’a pas manqué de dénoncer de graves atteintes aux principes démocratiques au Bénin. Très présent dans le débat politique, Komi Koutché a mis en place le Groupe national de contact (Gnc), un cadre de concertation des forces politiques, sociales et économiques pour la restauration de la démocratie et de l’état de droit. Avec à l’opérationnel l’ancien ministre Alexandre Hountondji et l’ancien député Amissétou Affo Djobo, le Gnc a procédé à l’installation des cadres de concertation décentralisés dans les 77 communes, dans les 546 arrondissements et dans les 5252 villages et quartiers de villes. Après le scrutin présidentiel, Alexandre Hountondji a été interpellé et Amissétou Affo Djobo s’est retrouvée en exil. La preuve que le Gnc a bougé les lignes. Depuis, Komi Koutché se fait souvent entendre depuis sa page Facebook et dans des médias internationaux. Alors qu’il a décroché un Doctorat en finances en mai 2021 à l’Université Georges Washington, cela a fait beaucoup de débat sur la toile.
Joël Aïvo
Universitaire de renommée internationale, Joël Aïvo a fait parler de lui et continue de le faire, tout au long de l’année. Avec son initiative dénommé dialogue itinérant, le Professeur de droit public et constitutionnaliste a parcouru au cours de l’année, toutes les contrées du Bénin. Ceci, dans le but de discuter directement avec les populations à la base, sur son projet politique relatif à la présidentielle de mars dernier. Candidat recalé pour défaut de parrainage, l’opposant a vertement critiqué et dénoncé des « manœuvres » du régime en place, l’ayant empêché de participer à cette compétition. Arrêté le 15 avril pour blanchiment et atteinte à l’autorité de l’État, Joël Aïvo, à travers ses avocats, n’a pas manqué de faire parler de lui, jusqu’à sa condamnation le 7 décembre, pour dix ans de prison. Au-delà de ce jugement considéré dans l’opinion comme politique, l’opposant reste au cœur de l’actualité malgré son incarcération.
Reckya Madougou
Conseillère spéciale du Chef de l’État togolais jusqu’à son entrée dans la course présidentielle de mars 2021, Reckya Madougou n’a pas quitté le devant de l’actualité, tout au long de l’année 2021. Candidate pour le compte du parti Les Démocrates à cette échéance de mars, l’ancienne Garde des sceaux est très tôt revenue sur scène, à travers de cette ambition. Également recalée pour défaut de parrainage, la consultante internationale en inclusion financière a multiplié les critiques, envers le pouvoir de Patrice Talon. À travers des posts sur Facebook, des conférences de presse et autres formes de pression et de dénonciation, Reckya Madougou tenait le régime à la culotte. Arrêtée le 3 mars à Porto Novo, l’ancienne Ministre de la microfinance, après quelques jours de garde à vue, a été placée en détention provisoire. Malgré cette arrestation, les mobilisations autour d’elle sur le plan national et international n’ont pas cessé. Ses avocats également n’ont jamais manqué de monter au créneau, pour dénoncer cette arrestation et les « humiliations », dont elle serait victime en prison. Jugée à la Criet, elle a écopé de 20 ans de prison, le 11 décembre 2021, pour « complicité d’actes terroristes ». Une condamnation qui ne rend pas pour autant l’opposante faible, surtout dans l’opinion où beaucoup de soutiens continuent de la supporter.
Éric Houndété
Président du parti Les Démocrates, Éric Houndété a, à l’instar des autres années écoulées, été présent dans l’opinion, en 2021. De son combat pour le retour des « exilés politiques » et la libération des « prisonniers politiques », l’ancien Premier Vice-président de l’Assemblée nationale a, pour le compte de l’élection présidentielle de mars, soutenu le duo désigné par le parti Les Démocrates, en marquant d’ailleurs sa présence à la Cena pour le dépôt de candidature de ce duo. Malgré le rejet du dossier pour absence des parrains nécessaires, Éric Houndété est resté présent au-devant de la scène. À travers ses posts dans les réseaux sociaux, l’homme a continué de témoigner son soutien à Reckya Madougou, Joël Aïvo et les autres personnes arrêtées, dans la ferveur de cette présidentielle. Présent aux côtés de Boni Yayi sur certaines cérémonies de décès, Éric Houndété n’a pas laissé place pour autant à la discrétion. Toujours dans la même veine, la déclaration officielle d’appartenance du parti à l’opposition lue par ses soins, il y a quelques semaines et ses critiques réitérées à l’endroit du régime prouvent qu’il n’est pas prêt à tourner dos à l’actualité.
Mario Metonou
Nommé Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) le 6 janvier, Mario Mètonou a fait l’actualité, à chaque fois et toutes les fois. Ceci, par la kyrielle de procès à la Criet mais également ses sorties sur d’épineux dossiers judiciaires jugés lourds. Des saisies de tonnes de cocaïne aux emprisonnements d’opposants dont Reckya Madougou et Joël Aïvo, l’ancien Procureur du Tribunal de première instance de première classe (Tpi) de Cotonou a été au-devant des caméras, à travers des sorties médiatiques. Accusé à tort ou à raison d’être aux ordres et de biaiser les procédures contre les opposants emprisonnés dans le cadre de la présidentielle, les condamnations de Reckya Madougou et Joël Aïvo toujours vivaces dans les esprits n’ont pas été chose faite, sans l’onction du Procureur spécial.
Paul Hounkpè
Secrétaire exécutif national du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Paul Hounkpè a amplement marqué cette année 2021, qui s’achève. Candidat à la présidentielle dernière, l’homme avec son colistier, sont sortis deuxième de cette joute électorale, derrière Patrice Talon. L’autre fait qui a propulsé l’ancien Ministre de la culture demeure sa nomination par décret le 28 avril, comme Chef de file de l’opposition béninoise. Depuis cette consécration, Paul Hounkpè, à l’instar de son activisme quant à la gestion de la Fcbe, est associé aux grands rendez-vous nationaux comme la célébration du 1er Août par exemple. Accusé d’être l’antichambre de la Rupture, il n’a pourtant pas renoncé à ses sorties et privilèges. À l’instar de certaines démissions qui ont secoué le parti ces temps-ci, d’autres adhésions grâce à son leadership sont également constatées depuis peu.
Théophile Yarou
Ancien Secrétaire exécutif national adjoint de la Fcbe, Théophile Yarou avait jeté le tablier, après quelques semaines de suspension du parti, par Paul Hounkpè, dans les coulisses de la présidentielle de mars dernier. En démissionnant du parti, cette actualité a fait beaucoup jaser. Il annonce ensuite la création de sa propre formation politique avec d’autres démissionnaires. Le parti « La Nouvelle Allaince » a été mis sur les fonts baptismaux le 16 octobre 202. Par ces faits qui vont à coup sûr révéler d’autres, Théophile Yarou a tenu en haleine les béninois, durant cette année qui s’écoule.
Alassane Soumanou Djimba
Alias Gateri, Alassane Soumanou Djimba fait partie des personnalités du bureau politique de la Fcbe, ayant beaucoup fait parler d’elle, au cours de l’année 2021. Colistier de Paul Hounkpè dans le cadre de la présidentielle écoulée, Djimba au cours de la campagne a été en vue. Après cette échéance, il s’est plus ou moins mis en retrait. Seulement, c’était sans compter qu’il allait revenir plus fort. Puisque depuis le dernier congrès du parti à Dassa, il recommence à faire l’actualité. Ceci, grâce à sa désignation au poste de Président d’honneur du parti, remplaçant ainsi l’ancien président Boni Yayi, ayant démissionné dudit parti, au profit des Démocrates.
Lehady Soglo
Exilé dans l’hexagone, l’ancien Maire de Cotonou a marqué l’actualité, cette année. À l’instar de ses pics à l’endroit du pouvoir, le décès de sa mère Rosine Soglo l’a encore propulsé dans l’actualité au cours de l’année. Viendra-t-il ou pas aux obsèques de sa mère ? Le débat a alimenté les Réseaux sociaux. La plupart des Béninois estimaient que pour cette circonstance exceptionnelle, le chef de l’Etat devrait faire en sorte que Léhady Soglo vienne enterrer sa génitrice. Finalement, le fils aîné de l’ancien Président Nicéphore Soglo s’est rendu, malgré un mandat décerné contre lui après sa condamnation pour abus de fonction, au Ghana. Ceci, pour l’incinération de la dépouille de celle qui se faisait affectueusement appeler Mémé.
Manzor
Un artiste de référence de l’écurIe Blue Diamond. Chanteur rappeur en langue Yorouba, il a marqué l’année 2021 par sa présence influente dans le showbiz à travers ses singles solo et surtout par ses nombreuses collaborations dont celui avec Fanicko de Jésus l’autre phénoménal du rap et de la World music béninoise. Tous deux membres de la même famille de production, Blue Diamond. A travers le morceau intitulé ‘’Africa’’, fait dans un style Afro Pop, qu’il a co-signé avec l’artiste chanteur d’origine américaine OMGAH, Manzor a laissé un tampon spécial sur son image et celui du Bénin en 2021. Ses nombreuses participations aux festivals de la sous-région constituent le grain de sel qui vient donner du piquant à toute sa prestance au cours de l’année 2021.
Tiburce Adagbè
Avec son essai intitulé ‘’Mémoire Du Chaudron’’ Tiburce Adagbè a marqué d’une pierre blanche l’année 2021. « ‘’Mémoire du Chaudron’’, est un essai politique du journaliste et ancien Conseiller technique à la communication du président Boni Yayi, qui revisite les coulisses de l’ascension politique de l’ancien chef d’Etat Boni Yayi arrivé au pouvoir en 2006. Un chef-d’œuvre artistique de plus de 600 pages dont l’auteur se surprend lui-même de la réalisation ». Puisqu’il s’agit là de son premier essai politique dont la sortie officielle est accueillie par les bibliophiles comme un coup de maître. La réalisation de cette œuvre qui retrace de façon atypique un pan de l’histoire politique béninoise est parti d’une discussion qui a pris corps sur un forum. Lancé le jeudi 12 novembre 2020 à Canal Olympia de Cotonou, ce livre de Tiburce Adagbè, qui est un véritable grenier de savoir pour la postérité, a encore fait l’actualité livresque en 2021.
Thierry Gandaho
Président d’une fondation qui porte son nom, Thierry Gandaho, l’homme d’affaires est une personnalité très influente. Il a fait le tour de la toile sur des semaines pour avoir offert une dot d’une valeur de 150.000.000 de francs Cfa à sa tendre épouse Fayihoun Nadia. Mieux, au cours de la même année, il a eu la grâce d’être intronisé et devient ainsi un haut dignitaire et un grand gardien du temple sous le nom de Sa majesté Dah Gandaho Kini Dégbé.
Amissétou Affo Djobo
« Même si vous êtes seul et que personne ne vous suit, défendez toujours ce qui vous paraît juste ». Cette maxime de Abbé Pierre, Amissétou Affo Djobo y croit et s’y accroche contre vents et marrées. Ardente défenseur de la démocratie, elle reste un os dans la gorge du Régime du Président Patrice Talon. Convoquée en avril 2021 par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête sur les violences préélectorales enregistrées aux premières heures du 6 avril 2021, l’ancienne députée ne répondra pas à l’invitation. Désormais en exil et même loin de sa terre natale, la présidente du Groupe national de contact (Gnc), du mouvement s’Engager pour le Bénin, continue d’opiner sur la gouvernance de son pays.
Très active sur sa page Facebook, elle reste fidèle à son engagement. Et, derrière l’apparence d’une femme timide, de fortes syntaxes se forment pour dénoncer. Profitant de toute occasion, Amissétou Affo Djobo y va rondement pour critiquer un système qui a « désarticulé et désintégré les fondements de notre système démocratique par des lois électorales scélérates taillées sur mesure », « la déliquescence de la démocratie, la banalisation de l’État et le démantèlement de l’État de droit au Bénin depuis l’accession du Président Patrice Talon à la Magistrature suprême ». N’en demeure, laisse-t-elle lire, « Nous étions et nous continuons d’être cette petite LUMIERE, si forte et si résistante dans notre pays, le Bénin, envahi par de très lourdes et épaisses ténèbres. Oui, ces ténèbres finiront par accéder à la LUMIERE qui à coup sûr rayonnera sur et dans le Bénin, notre cher et beau pays. Un Pays de Fraternité, de Justice et de travail ». C’est cela sa foi.
Ganiou Soglo
2021 aura été de toutes les épreuves pour l’ancien ministre des Sports, Ganiou Soglo. Revenant de sa ferme qu’il possède dans la région d’Abomey-Calavi, Ganiou Soglo sera touché par une balle au thorax en février 2021. Une agression qui est intervenue quelques jours après qu’il a déposé son dossier de candidature à la présidentielle devant la Commission électorale nationale autonome (Cena). Agression politique, tentative d’assassinat, etc, chacun y est allé de son vocabulaire. Et depuis, l’enquête conduite sous la direction du procureur près du tribunal de première instance d’Abomey-Calavi, n’a jusqu’à ce jour, permis d’identifier les auteurs. C’est un calme plat.
Dans la foulée, l’homme perd sa mère, Rosine Vieiyra Soglo en juillet 2021. Son compagnon de lutte pour la restauration de la démocratie, Réckya Madougou, sera, des mois plutôt, en mars 2021, arrêtée pour finalement écoper de 20 ans de prison fermes par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. «A ma soeur d’une autre mère, chère Réckya, depuis la France où je suis en convalescence, je voudrais te dire que je suis de tout cœur avec toi. Garde la foi et que rien ne t’ébranle. Nous n’avons pas peur», a écrit Ganiou Soglo sur sa page Facebook.
Claudine Prudencio
Son nom plane sur l’Institut national de la Femme. L’ex-Présidente du parti Union pour le développement d’un Bénin nouveau (Udbn), lequel parti a légalisé en octobre 2021 sa fusion avec le Bloc républicain (BR), l’un des deux blocs de Patrice Talon, est appelée à une autre fonction. Mercredi 1er septembre 2021, en Conseil des ministres, l’ancienne ministre Claudine Afiavi Prudencio a été nommée pour conduire les destinées dudit Institut. Alliée du pouvoir en place, à ce poste, Claudine Afiavi Prudencio a pour mission d’oeuvrer à la promotion de la femme, tant aux plans politique, économique, social, juridique que culturel, aussi bien dans la sphère publique que privée. Elle est aussi chargée de lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard de la femme.
Romuald Wadagni
Avec la réelection de Patrice Talon, le jeune ministre des finances a vu son portefeuille renforcé. Il est devenu ministre d’Etat chargé de l’Economie et des finances. Autrement dit, c’est le N°3 du gouvernement après le chef de l’Etat et Abdoulaye Bio Tchané. En 2021, Romuald Wadagni a accumulé les prix. En avril 2021, pour sa contribution au rayonnement de la finance des pays de l’Uemoa sur le plan regional et international, Romual Wadagni a été lauréat du prix special aux awards Brvm & DC/BR (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières et le Dépositaire Central / Banque de Règlement). A la 4e édition des Financial Afrik Awards, tenue le 17 décembre dernier à Nouakchott, Romuald Wadagni est nominé dans le top 5 des meilleurs ministres de l’Economie et des finances de l’année 2021. Le remboursement par anticipation d’une tranche d’emprunt obligataire d’un montant de 217,8 milliards FCFA fait sans doute partie des performances qui lui ont valu cette nomination. En effet, le ministre de l’Economie et des finances a fait économiser au Bénin 55 millions d’euros grâce à cette opération inédite saluée par la plupart des experts en économie. Grâce à ce remboursement anticipé sur une partie de la dette du Bénin à la Brvm, c’est plus de 36 milliards FCFA d’économie qui pourront être injectés dans les secteurs de l’eau, l’énergie et la santé. Mais il n’y a pas que les bonnes nouvelles qui ont frappé à la porte du jeune ministre d’Etat en 2021. On retiendra aussi, que Romuald Wadagni a été éploré. Il a perdu son cher Père, Nestor Wadagni, ex Vice-président du Conseil économique et social.
Jean-Michel Abimbola
Pour le compte de l’année 2021 Jean Michel Hervé Babalola Abimbola le premier responsable du ministère du tourisme de la culture et des arts a assuré des performances visant à pousser loin le secteur de la culture. Entre autres, au-delà de tout le travail qu’il a abattu avec son équipe dans le cadre du retour au bercail des vestiges culturels, Jean Michel Abimbola a fortement contribué à impulser la dynamique de la réfection du Fort Portugais de la ville de Ouidah. Cet espace qui devait accueillir, les trésors royaux, a complètement fait peau neuve, et ceci grâce au dynamisme du ministre et de son équipe. Par ailleurs, avec la complicité du Chef de l’Etat, le Ministre en charge de la culture a également lancé la construction du musé des Amazones à Abomey. A ce jour, ce joyau est aussi presque achevé pour servir la cause prévue. Autant de travaux qui sont engagés sous sa houlette et qui connaissent une avancée notable sans compter les efforts que l’autorité ministérielle consent chaque jour pour le bien être des artistes et acteurs culturels malgré les mesures de restrictions imposées par la pandémie de la covid-19.