(Hounkpatin, Wadagni et Talon appelés à régler cette injustice sociale)
Plus qu’une injustice, ce qui se joue dans le secteur publique de la santé au Bénin n’est pas loin d’un drame social. Et pour cause. Des dizaines d’agents de santé reversés et détenteurs de contrats, d’autres en cours de reversement, sont privés de salaire depuis 1, 2, 3, 4 voire 7 ans. Et, visiblement, cela semble ne pas préoccuper les autorités sanitaires. En effet, de nos recoupements, il ressort que dès que le processus de reversement en agents contractuels de l’État a démarré, il a été délivré aux agents des certificats de cessation de paiement. Ainsi, les agents ne peuvent plus bénéficier des maigres salaires qu’ils recevaient sur les fonds des structures qui les utilisent. Pour certains agents, le processus démarré depuis plus de 5ans n’a pas connu son épilogue à ce jour au point où les intéressés restent privés de salaire. Le comble, bon nombre d’entre eux ignorent les motifs réels pour lesquels leurs dossiers n’ont pas abouti à cette date. Ce n’est pas non plus la joie chez ceux-là qui ont eu la chance d’obtenir le contrat de reversement. Parmi ces agents certains sont déjà admis à faire valoir leur droit à la retraite depuis, et ce sans le premier salaire. À ce tableau triste se greffe depuis 2 ans la situation des agents de santé recrutés sur fonds mesures sociales non éligibles au reversement parce que le recrutement est intervenu après 2008. Les intéressés ne sont jamais payés à la fin de chaque mois. Ils doivent attendre plusieurs mois avant de toucher leurs salaires. Pourtant ce sont des infirmiers, des sages- femmes, des aides-soignantes qui accomplissent les mêmes tâches que leurs collègues agents de l’État dans les formations sanitaires. La coupure de salaire par le Ministere de l’économie et des finances à certains agents supposés admis à la retraite alors que les concernés ont encore beaucoup d’années de service à faire, est l’autre situation épineuse dans le secteur de la santé au Bénin. Les multiples démarches et correspondances adréssées adressées aux autorités compétentes par les intéressés sont restées sans suite. Tellement les syndicats du secteur ont abordé ces différents sujets qu’ils ne savent plus à quel saint se confier et etre écoutés. Matin Libre se souvient avoir relayé début juillet 2020, les propos du secrétaire général du Syntrasesh lorsque le gouvernement passait la brosse à reluire à tous les agents de santé mobilisés dans la gestion de la Covid-19. « Et pourtant parmi ce personnel qui semble se tuer à la tâche, il en existe à qui l’Etat doit des années de salaire. (…) A la santé, devant un an, deux ans, cinq ans, huit ans sans salaire, on a le sentiment qu’il n’y a pas péril en la demeure », avait dénoncé Soulé Salako, Sg du Syndicat national des travailleurs des services de la santé humaine du Bénin (Syntrasesh). « Nous demandons au gouvernement, au régime du président Patrice Talon, au ministre de la santé, au ministre des Finances de tout faire pour débloquer les salaires des agents sur fonds de mesures sociales. Les pères et mères de famille vont au service matin, midi, soir avec cette situation où les cas de Covid sont constatés dans les centres de santé », avait-il exhorté. Peut-etre que cette fois-ci, la situation de ces agents sera solutionnée par le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin de concert avec l’argentier national, Romuald Wadagni et pourquoi pas le chef de l’Etat. Ce ne sera que justice.