L’aéroport de Cotonou connaît de profondes mutations en vue de sa mise en conformité aux standards internationaux. Cette rénovation participe de l’amélioration des services aux acteurs de la plateforme et de l’envol du tourisme.
Un relooking total ! L’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin présente un nouveau visage, à travers les aménagements entrepris pour sa mise aux normes internationales.
La métamorphose de l’environnement aéroportuaire s’observe dès l’arrivée où les parkings de stationnement sont entièrement rénovés et agrandis ainsi que les accès routiers. En plus de la jonction des deux parkings d’antan devant le terminal, deux parkings, plus loin, sont créés, portant à 1000 le nombre de places de stationnement désormais disponibles.
Au niveau du hall de l’aéroport, d’importants travaux d’extension et de réaménagement sont faits pour en augmenter la capacité d’accueil. Le nouveau circuit départ est élargi à 1000 m2, avec un nouvel espace duty-free devenu plus attrayant. Un nouvel espace plus vaste et plus moderne est dédié aux banques d’enregistrement avec des bornes de libre-service ainsi qu’aux boutiques, restaurants et autres commerces. Il est créé une dépose-minute avec auvent pour permettre aux passagers d’accéder plus rapidement au terminal.
Un nouveau salon Vip de 320 m2 est aménagé. La salle d’embarquement est prolongée avec l’installation d’une quatrième porte. Un carrousel permettant le traitement d’avion de grosse capacité est prévu.
A tout cela, s’ajoute l’extension de l’aérogare au niveau du hall d’arrivée. Il est envisagé un nouveau terminal de 8000 m2 avec un business center plus vaste, de nouveaux tapis roulants à bagages et des injecteurs dans la soute, en vue d’un meilleur traitement des bagages.
Piste d’atterrissage rénovée
L’autre chantier important engagé dans le processus de mise aux normes de l’aéroport, c’est la réfection de la piste d’atterrissage enclenchée en avril 2020. En vue, la correction des défauts géométriques et structurels de la piste longue de 2400 m et large de 60 m.
Les travaux de réfection font suite à un diagnostic initié par le gouvernement et qui a révélé des insuffisances de nature à obérer les performances de la plateforme, puisque certaines compagnies ne pouvaient pas atterrir à Cotonou, rappelle Nabil Abdoulaye, président du Conseil d’administration de la Société des aéroports du Bénin (Sab).
Outre le décollement des couches de la piste, les pentes longitudinales et transversales ainsi que le nivellement étaient non conformes, tout comme la raquette qui ne permet pas le retournement de grands avions, précise Essai Maher, directeur de projets à Colas Afrique – Agence du Bénin, l’entreprise en charge des travaux.
Avec quelque 80 000 tonnes d’enrobés, plus de 13 000 m3 de matériaux de chaussées, près de 298 000 m3 de terrassements en déblais-remblais et un balisage diurne de plus de 40 000 m2, la piste s’est remise au goût du jour pour répondre aux standards internationaux de sécurité, de sûreté ainsi qu’aux normes environnementales. En plus de la piste principale, un coup de neuf est donné à tout le balisage.
Aussi, l’aéroport a besoin d’une bande dégagée de 300 m par rapport à l’axe de la piste, selon Essai Maher. Ce qui aura nécessité des travaux de terrassement et de remblai.
Digitalisation
La réfection de l’aéroport de Cotonou prend également en compte le volet digitalisation sur l’ensemble du terminal jusqu’aux parcs à véhicules qui devront connaître un coup de lifting informatique. Pour ce faire, un système à multi-usages Aos/Aodb (Airport operations system/Airport operation Data Base) est retenu. Les installations d’automatisation et d’informatisation sont désormais opérationnelles, avec des bornes d’enregistrement automatique prévues pour les billets. La Sab prévoit un datacenter avec une interface commune qui permettra le partage d’informations fiables, précises et complètes entre les compagnies, les passagers et les autres acteurs.
Les agents chargés de piloter ce système sont formés et prêts à gérer la rotation des avions, le télé-affichage des vols, l’enregistrement et l’embarquement des passagers, etc.
Il est retenu la création d’un Centre de commandement opérationnel intégrant les partenaires de la plateforme et l’installation d’un réseau de vidéosurveillance de 250 cameras avec détection d’intrusion et alerte sonore.
Tous ces réaménagements visent à moderniser, sécuriser et augmenter la capacité d’accueil de la plateforme et à faire du Bénin, une destination privilégiée par les compagnies aériennes. Les passagers pourront accomplir en un temps record les formalités d’embarquement, le temps de transit étant réduit et le système de navigation aéronautique rendu plus fluide. L’ambition, c’est d’atteindre 1,5 million de passagers par an contre 500 000 environ actuellement et de recevoir les gros-porteurs, indiquait Armand Kpindjo, directeur commercial de la Sab. La plateforme pourrait accueillir 30 opérateurs aériens au lieu de 15 initialement, 30 000 mouvements avions au lieu de 10 000, 10 000 tonnes de fret contre 5000 actuellement. Une ambition soumise actuellement aux aléas de la pandémie du Covid-19.
Un quai fruiter de 50 tonnes/semaine est mis en place en mars 2021. Un nouveau taxiway, une nouvelle configuration des aires de trafic et un réaménagement de la zone Fret sont également une réalité.
Dans le but de garantir une meilleure sûreté sur la plateforme, un nouvel opérateur sûreté est recruté.
——————– En attendant la reprise du trafic ! ——————–
Le secteur du transport aérien subit de plein fouet depuis 2020 les effets néfastes de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 qui a induit le ralentissement des transports dans le monde. Selon les prévisions de l’Organisation de l’aviation civile internationale, le retour des activités au niveau de 2019, c’est-à-dire celui d’avant la crise, serait en 2023.
« Pour y parvenir, il faudrait pour chacun des acteurs de consentir des réformes et de nombreux sacrifices », préconise M. Hêhomey qui assure que le gouvernement ne manquera pas de jouer sa partition. En vue de soutenir les acteurs économiques de ce secteur porteur de croissance et socle de la politique de développement du tourisme, le Bénin n’a jamais, en réaction à la pandémie, fermé ses frontières aériennes, et offre quelques facilités fiscales aux compagnies, tout en mettant le temps à profit pour réhabiliter la plateforme aéroportuaire.