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Le Matinal N° 4254 du 23/12/2013

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Révision de la constitution et rejet du budget de l’Etat : la revanche des mécontents sur Yayi Boni
Publié le mardi 24 decembre 2013   |  Le Matinal


Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 octobre 2013. Dakar. Plusieurs chefs d`Etats sont arrivés à Dakar où ils prendront part à la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA et au sommet extraordinaire de la CEDEAO.Photo : Boni Yayi, président du BENIN


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Avant le rejet du budget de l’Etat exercice 2014 par le Parlement béninois le 19 décembre 2013, il y a eu le non de la Commission des lois à recevoir le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Deux surprenants revers pour Yayi Boni qui misait sur sa majorité à l’Assemblée nationale pour faire passer ces deux dossiers. Face aux échecs, à lui d’en tirer désormais la leçon.


Beaucoup d’interrogations continuent d’alimenter les conversations au sujet du rejet du budget de l’Etat, exercice 2014 par l’Assemblée nationale. Parce qu’ils veulent comprendre ce qui se passe dans le camp du chef de l’Etat, Yayi Boni. Réélu dès le 1er tour de la présidentielle de 2011, le président de la République a succédé à lui-même par KO avant d’obtenir à l’issue des législatives de la même année une confortable et écrasante majorité à l’Assemblée nationale. Deux importants atouts qui ne laissaient pas présager les difficultés qu’il rencontre aujourd’hui. Un peu plus deux ans après l’exercice du Pouvoir, la situation échappe complètement à Yayi Boni. Le 1er vrai signal d’une descente progressive aux enfers a été le rejet du projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Une structure parlementaire composée en majorité des députés soutenant les actions du régime. Le non de cette Commission a surpris beaucoup de gens et l’information a été accueillie avec consternation à la présidence de la République. Officiellement, ce non se justifie par l’insuffisance d’information sur une décision rendue par la Cour constitutionnelle au sujet dudit projet. Celle-ci avait été sollicitée pour dire le droit à propos du reproche fait à Yayi Boni dans le processus de transmission de son projet à l’Assemblée nationale. Le projet a été attaqué pour vice de procédure. Parce que le chef de l’Etat n’a pas recouru à l’avis préalable de la Cour suprême. Ce qui n’est pas obligatoire, a tranché la Cour constitutionnelle. Cette décision n’ayant pas été notifiée à la Commission des lois, elle a jugé irrecevable le projet de révision de la Constitution. Cet argument mis cote à cote avec les ressentiments que les députés de la majorité et siégeant à la Commission des lois ont contre Yayi Boni, n’est pas déterminent du non flanqué au projet de révision. Les problèmes entre le chef de l’Etat et sa majorité sont apparus comme des éléments contre productifs pour lui.

La rupture d’avec Yayi

Demandez si aujourd’hui la présidente de la Commission des lois du Parlement Hélène Aholou Kêkê reste toujours le lieutenant obéissant du président de la République. C’est non. Elle a une dent dure contre le locataire du Palais de la Marina, qui selon certaines informations "a mis du sable dans son gari". Ainsi vexée, la présidente de la Commission des lois n’a pas attendu longtemps pour lui rendre la monnaie de sa pièce. A vrai dire, si elle voulait user de ses prérogatives, le vote ayant intervenu au sein de sa commission pour rejeter la révision débouchera sur un terrain favorable à Yayi Boni. Le cas de Hélène Aholou Kêkê est un exemple parmi tant d’autres. Ils sont nombreux à rejoindre le cercle des mécontents avant que le projet de révision de la Constitution ne soit soumis au vote à la Commission des lois. Ce mécontentement est général. Un autre exemple : la création du Groupe parlementaire « Cohésion nationale et paix » dirigé par le pugnace Candide Azannaï, la bête noire de Yayi Boni. Sur la même liste, on retrouve d’autres anciens ténors de la majorité présidentielle à savoir Bani Samari, Antoine Dayori, Koffi Ahouangonou et les transfuges de la Renaissance du Bénin. Lassés des intrigues du chef de l’Etat, ils ont décidé de mener la fronde ou de lui tourner dos, selon la conviction qui anime chacun. Pour une certaine opinion, ils sont dans la logique de créer la spéculation politique. Mais, rien ne devrait plus arrêter leur marche vers une lutte plus corsée contre le chef de l’Etat dont les difficultés sont encore apparues lors du vote du projet de budget de 2014.

Un vote ou une revanche

Les résultats du vote du budget révèlent qu’il y a une dichotomie dans le camp de la majorité présidentielle. Il faut montrer d’abord que d’autres évènements ont précédé le vote du budget. Pour reconstituer son groupe parlementaire, la Renaissance du Bénin a contourné le chef de l’Etat en réussissant à piocher dans le parti Udbn de Claudine Prudencio, qui non seulement a été exposée aux critiques par le chef de l’Etat, mais aussi a vu son mari perdre beaucoup de terrain dans les affaires à cause de Yayi Boni. En clair, le chef de l’Etat devrait payer pour avoir arraché des députés à la Rb, mais aussi pour avoir blessé Claudine Prudencio, sans oublier que les transfuges de la Rb, Epiphane Quenum et consorts avaient leur revanche à prendre sur lui. L’accumulation de ses frustrations a provoqué l’unité de tous les mécontents et la dégringolade du président de la République. Le vote du budget intervenu dans ces conditions ne pouvait que mettre en exergue l’incapacité du chef du l’Etat à maîtriser les mécontents et à les mettre en confiance. Largement soutenus par les opposants, ils ont réussi à prendre leur revanche sur le président de la République. Mathurin Nago a-t-il été au cœur des tractations pour rejeter le budget ? Ils vous diront qu’il a fait le jeu de l’opposition et des mécontents en acceptant que le vote soit secret. En tout cas, la position affichée par le président de l’Assemblée nationale rappelle celle de la présidente de la Commission des lois lorsque celle-ci devrait se prononcer par vote secret sur la recevabilité ou non du projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990.


Fidèle Nanga

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