Depuis quelques temps, on observe des incendies dans le secteur des Télécommunications. La semaine écoulée, les feux ont atteint le cabinet du ministère de la Communication. Ce sont des faits qui suscitent des interrogations dans l’opinion, surtout qu’aucune sanction n’est tombée jusque-là. Est-ce une nouvelle trouvaille des fossoyeurs de l’économie nationale ?
Dans la nuit du jeudi 07 au vendredi 08 novembre 2013, il s’est produit un incendie au siège de l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications (Atrpt) au quartier Zongo à Cotonou. Un peu plus d’un mois après, c’est-à-dire le 12 décembre 2013, c’est le tour de l’ex-Opt (Office des postes et télécommunications) de prendre feu. Comme à l’accoutumée, les autorités sont montées au créneau pour minimiser l’ampleur du drame. Au passage, il faut souligner que l’Atrpt et l’ex-Opt sont deux structures sous tutelle du ministère de la Communication que dirige actuellement Komi Koutché. Quelques jours après, le vendredi 20 décembre 2013, chose curieuse, c’est le cabinet de ce ministère qui a totalement cédé aux effets des feux. Ce qui signifie que c’est le secteur de la communication qui subit à l’heure actuelle la fureur des feux ‘’administratifs’’. Cela coïncide avec un moment où des interrogations se posent sur la gestion des redevances des sociétés Gsm et autres. Tout se passe comme si ces incendies étaient planifiés pour atteindre un objectif inavoué. En effet, comme par le passé, la récurrence des incendies dans le secteur public, en général, et au ministère de la Communication, en particulier, commence par inquiéter l’opinion publique. Une question simple s’impose alors : y-a-t-il des dossiers de malversation que l’on veut cacher au peuple béninois ? Pour répondre à la question, il faut nécessairement l’installation d’une commission d’enquête au ministère de la Communication pour connaître les tenants et aboutissants de ces incendies.
Risques d’amplification
Pour y arriver, l’Inspection générale d’Etat (Ige), l’Inspection générale des finances (Igf), l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) et les composantes de la Société civile doivent s’autosaisir de ces dossiers pour y voir plus clair. Les sanctions, le cas échéant doivent pleuvoir sur les coupables, et ce, quelles que soient l’origine et la nature de ces feux. Par cette manière, les fautifs seront punis conformément aux textes de la République. Bonne gouvernance oblige. Sinon, le phénomène risque de s’amplifier dans l’administration publique. Et risque de renforcer dans la population, l’opinion selon laquelle les feux sont une stratégie pour faire brûler des documents compromettants et se mettre à l’abri des poursuites judiciaires. Des personnes, soupçonnées de mauvaise gestion, étant capables d’user de la *politique de la terre brûlée * pour masquer leurs différents crimes économiques et échapper aux sanctions. Il revient au gouvernement du Président Yayi Boni de prendre la mesure de la gravité de la situation pour déceler les vrais coupables. Car, il y a actuellement assez de dossiers de corruption dans l’administration publique. La preuve est que le Bénin a perdu le deuxième compact du Millenium challenge account (Mca). C’est un nouveau défi.