En une conférence de presse comme en réponse aux députés, le ministre de l’énergie Barthélémy Kassa appuyé par les cadres de son ministère a tenu hier lundi 23 décembre 2013 à clarifier certains dossiers chauds de l’actualité. Premier point, la turbine à gaz de Maria-Gléta. Soupçonné de livrer au Bénin un éléphant blanc, le gouvernement avait apporté des clarifications sur le sujet lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale. Mais, procédure parlementaire oblige, il n’a pas été possible au ministre Barthélémy Kassa de répondre aux observations jugées erronées diffusées par les députés ce jour-là. Le ministre de l’énergie a d’abord laissé parler le directeur général de la SBEE qui n’a pas fait dans la dentelle. « Aujourd’hui, nous sortons 40 mégawatts », a dit Marius Hounkpatin qui assure que cette capacité peut être augmentée au besoin. Il insiste sur le fait que cette production constitue une réserve froide utilisée en cas de déficit signalé par la CEB ou la TCN, la compagnie nigériane fournissant au Bénin une partie de sa consommation énergétique.
Une turbine contrôlée par un ingénieur conseil
Selon les explications du ministre Barthélémy Kassa, un ingénieur conseil a été recruté pour contrôler le chantier de réalisation des turbines. Il s’agit du cabinet Benet qui fait partie des meilleurs de sa catégorie. Le retard de la réalisation du projet serait dû en partie au travail minutieux de ce travail qui avait des obligations de suivi rigoureux de toutes les pièces entrant dans la construction de l’équipement. Selon Barthélémy Kassa, il n’y a pas de doute, la centrale de Maria-Gléta n’est pas un éléphant blanc puisque sept des huit turbines sont réceptionnées et fonctionnent normalement. La huitième n’a pas encore répondu favorablement aux tests de performance auxquels elle est soumise. Sur le point du combustible devant être utilisé, le ministre a indiqué que la centrale pourra fonctionner à base du gaz et que les négociations continuent avec le projet Gazoduc d’Afrique de l’Ouest pour approvisionner notre pays en cas de disponibilité. Mais il a surtout regretté que les députés n’aient pas tous pris le temps de parcourir le document qu’il leur a envoyé depuis huit mois sur la question. A cause de cette lacune de départ, beaucoup de contrevérités ont été distillées dans l’opinion par les parlementaires.
Questions politiques
Sur l’actualité politique, notamment à propos du rejet du projet de budget 2014, le ministre Barthélémy Kassa a rappelé que le rejet du budget annule du même coup tous les amendements formulés par les députés. « Moi, je suis tenté de dire qu’ils ont trahi…C’est une trahison de leurs mandants », a dit le ministre en parlant des députés FCBE qui ont profité du mode de scrutin secret pour voter contre le projet de budget déposé par le gouvernement. Selon lui, il s’agit d’un vote subjectif basé sur des non-dits. Par rapport aux assises nationales demandées par l’opposition, le ministre de l’énergie n’y est pas allé par quatre chemins : « Voilà des gens qui se croient encore en une autre époque, » fait-il remarquer. Pour lui, les assises nationales demandées ne correspondent à aucune disposition constitutionnelle. Mais il a tenu à appeler tous les acteurs politiques à la retenue. « Il ne faut pas que le vent de 2016 commence à souffler maintenant, » a-t-il dit.