Aussitôt lancé, le Programme d’action du gouvernement II bénéficie d’appuis de ses partenaires. La Banque arabe pour le Développement économique en Afrique (Badea) vient d’octroyer 60 milliards F Cfa au profit du secteur agricole béninois.
La Badea apporte un soutien substantiel au Programme d’action du gouvernement (Pag 2) dans le cadre de sa stratégie 2030. Un financement concessionnel de 60 milliards F Cfa a été octroyé au Bénin et servira à appuyer le Projet d’aménagements hydro-agricoles et d’équipements de 12 000 ha de terres pour contribuer à la relance durable de développement économique et social. Ce projet s’inscrit dans la vision de développement du Bénin et particulièrement du sous-secteur de l’irrigation et du secteur agricole tels que définis successivement dans le Programme d’action du gouvernement (Pag 2016-2021) puis celui de 2021-2026. Il s’agit de : « Faire du secteur agricole béninois, un secteur dynamique à l’horizon 2025, compétitif, attractif, résilient aux changements climatiques et créateur de richesse répondant de façon équitable aux besoins de sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population béninoise et du développement économique et social de toutes les couches de la population du pays ».
L’accord de financement est intervenu en marge du 2e Forum arabo-africain pour le Commerce et le Développement organisé en décembre 2021 au Caire sous l’égide du gouvernement égyptien et le haut patronage du Premier ministre égyptien. Plateforme visant à accélérer l’investissement et les échanges commerciaux entre les deux régions, arabe et africaine, ce forum auquel ont pris part des autorités ministérielles africaines ainsi que de nombreux leaders des grandes institutions panafricaines de développement, a connu la présence du ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni et de Docteur Zul-Kifl Salami, chargé de mission du président de la République. Ainsi, en marge du forum, la délégation de la République du Bénin a poursuivi activement, selon Dr Zul-Kifl Salami, les négociations entreprises depuis plusieurs mois pour accroitre de manière plus substantielle les concours déjà fort éloquents de la Badea au profit du développement accéléré de l’économie béninoise.
Dimension sociale
« Les conclusions des travaux du Programme d’action du gouvernement 2021-2026 ont été clairement exposées à cette occasion. Il s’agit d’un mandat à forte dimension sociale, visant à impacter de manière accélérée le bien-être des populations béninoises des villes et des campagnes. Ces discussions ont débouché sur la mise à la disposition du Bénin d’un financement d’environ 60 milliards, à forte composante concessionnelle. Ce nouveau financement sera par ailleurs un catalyseur des prochains concours attendus du Groupe de coordination des Fonds et Banques arabes pour le Programme d’action du gouvernement 2021-2026. La Badea constitue à cet égard la plate-forme faîtière qui incite les autres institutions du Groupe à l’action », précise le chargé de mission du président de la République, fier du crédit dont jouit le Bénin auprès des fonds et banques arabes.
Lors des négociations, Dr Zul-Kifl Salami dit avoir spécifiquement exposé les grandes avancées du Bénin sur les multiples fronts de développement : notamment dans la production cotonnière où il est classé premier producteur africain, et la production vivrière où il se pointe à la deuxième place dans la sous-région. Toutes choses qui sont de nature à galvaniser l’enthousiasme et le soutien inconditionnel des partenaires du Groupe de coordination des Fonds et Banques arabes, reconnaît-il. Le leadership du chef de l’Etat Patrice Talon ainsi que la mise en œuvre d’une gouvernance rigoureuse et orthodoxe sur tous les plans constituent, relève-t-il, des atouts qui sont de nature à rassurer les investisseurs, notamment sur les marchés financiers internationaux.
Nouvelle dynamique
Pour l’ancien ministre d’Etat Dr Zul-Kifl Salami, le Pag2 porte la dimension sociale du deuxième mandat du chef de l’Etat. En finançant ce secteur stratégique à fort impact social que constitue l’agriculture, la Badea donne le ton, précise-t-il, d’une nouvelle dynamique de la coopération entre le Bénin et le Groupe de Coordination des Fonds et Banques arabes. « Cette enveloppe de 60 milliards n’est qu’un premier pas de la Badea dans cette dynamique. Cet appui sera suivi d’autres crédits de cette même institution », note-t-il.
Pour matérialiser de manière substantielle le nouvel apport des Fonds arabes, Dr Zul-Kifl Salami insiste sur un prérequis fondamental : la célérité dans l’exécution des projets et le respect des normes de gouvernance. « Les coordonnateurs des différents projets, les directeurs généraux des différentes agences auront ici un rôle central à jouer », indique-t-il, tout en soulignant que le soutien de la Badea se poursuivra sans rupture tout au long des cinq ans du Pag 2.
« Le présent financement, s’il est utilisé de manière adéquate dans le respect des délais et des normes de gouvernance, sera vite suivi d’autres financements significatifs de cette institution », assure-t-il.