Le rejet du projet de budget de l’Etat gestion 2014 continue de susciter des réactions. Seulement, celles de la majorité présidentielle viennent compliquer une situation déjà délicate.
Peut-être que le Chef de l’Etat doit chercher à mieux maitriser la communication autour du rejet du projet de budget gestion 2014. Un budget rejeté par 44 députés contre 39. Au sujet de la configuration politique initiale de l’Assemblée nationale, il est clair que la majorité autour du président de la République est en droit de se poser des questions.
Dans le même temps, les «mouvanciers» se doivent de mener une communication qui aille au-delà de cette déculottée. Mais aujourd’hui, qu’est-ce qu’on constate ? La majorité présidentielle s’attaque directement aux députés « traitres ».
Ces députés dont les suffrages se sont ajoutés à ceux de l’opposition pour le rejet du budget. Ils sont traités de tous les noms. Des profiteurs du système. Des ingrats…Tous les qualificatifs sont trouvés pour ces députés. On leur demande de clarifier leur position politique. Il est même déjà demandé de les balayer aux prochaines élections législatives.
Pourtant, ce n’est pas la fin du monde. La majorité présidentielle a toujours besoin de tous ses députés pour d’autres sujets qui tiennent à cœur au Chef de l’Etat : la révision de la Constitution par exemple. Pour Boni Yayi, ce serait même un défi personnel. Or, comment peut-il parvenir à cette révision de la Constitution s’il exclut certains de ses députés ? Alors même qu’il a besoin de plus de députés par rapport au vote du budget pour faire passer son projet de relecture de la loi fondamentale du Bénin ! Yayi a plus que jamais besoin de tous ses députés. Son entourage devrait le savoir et les ménager comme cela se doit.
Ce qui n’est pas le cas actuellement. Ces députés sont d’ores et déjà jetés en pâture. D’autres les voient même déjà dans le camp de «l’ennemi». Dans tous les cas, l’entourage du Chef de l’Etat a plus à gagner en écoutant les députés qui auraient rejoint leurs collègues de l’opposition dans le vote du budget de l’Etat gestion 2014, afin de resserrer les rangs autour de leur leader. Pour cela, Yayi saura-t-il arrêter ses fous ? Cela lui sera désormais difficile.