L’Association nationale des communes du Bénin (Ancb) valide les initiatives du gouvernement pour la modernisation des villes et réitère sa détermination à accompagner le président Talon. Les maires se sont exprimés à travers un point de presse, vendredi 14 janvier dernier, au siège de l’Ancb à Abomey-Calavi.
Le vent de la modernité souffle dans les communes. Les maires du Bénin en sont convaincus. Le Code de l’administration territoriale ainsi que la réforme du secteur de la décentralisation et les projets structurants prévus au titre du Programme d’action du gouvernement 2021-2026 (Pag II) sont, pour eux, des initiatives inédites qui portent cette modernité, gage de la dépolitisation, la gestion efficiente et la transfiguration des communes.
Face aux professionnels des médias, Luc Atrokpo, président de l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb), soutenu par plusieurs maires dont trois membres du bureau de l’Ancb, a d’abord rendu compte au peuple béninois, des échanges que la délégation de l’Ancb a eus avec le chef de l’État lors de l’audience que ce dernier leur a accordée le 4 janvier 2022. Il expose ensuite quelques innovations du Code de l’administration territoriale.
« Au Bénin, nous avons désormais trois catégories de communes : les communes à statut particulier (Cotonou, Porto-Novo, Parakou et Abomey-Calavi qui vient d’acquérir ce statut) ; les communes de type intermédiaire qui sont au nombre de 19 et qui sont essentiellement des communes chefs-lieux de département et de certaines communes à importance économique, démographique et historique ; et enfin les communes de type ordinaire qui sont les plus nombreuses, 54 au total, dont les communes rurales, les communes lacustres, etc. », expose le président de l’Ancb. D’après les maires, cette nouvelle classification qui fait partie des propositions issues d’une consultation nationale des acteurs communaux initiée par l’Ancb en 2017, a l’avantage de favoriser un accompagnement adapté à chaque commune selon sa catégorie. Dans la pratique, détaille le maire de Cotonou, le gouvernement va doter chaque commune de personnel qualifié adapté à ses besoins en fonction de la catégorie à laquelle elle appartient et des défis qui sont les siens.
Politiques et technocrates dissociés, salaire pour élus
« Comme nous le savons tous désormais, poursuit-il, les communes sont dotées d’une nouvelle charpente organisationnelle qui fait intervenir deux nouveaux organes, à savoir, le Conseil de supervision et le Secrétariat exécutif ». Le maire de Cotonou ajoute plus loin que chaque commune en fonction de sa catégorie, sera dotée d’un personnel qualifié, et que le processus de recrutement dans les principales fonctions communales sera lancé incessamment par l’Ancb avec l’appui du ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance locale.
La réforme instaure également un salaire pour le maire, les adjoints au maire, les présidents de commission permanente, les chefs d’arrondissement, les élus municipaux et communaux ainsi que les chefs de village et de quartier de ville. Le montant varie d’une commune à une autre. Là-dessus, Luc Atropko et ses pairs estiment que c’est l’une des mesures importantes prises par le gouvernement, qui vient corriger une sorte d’injustice qui date du début du processus de décentralisation au Bénin. En outre, l’Exécutif mettra des véhicules de fonction à la disposition des maires, note le président de l’Ancb. « Il s’agit de mesures inédites depuis le démarrage de la décentralisation dans notre pays et tous les élus à qui nous avons rendu compte ont salué, à sa juste valeur, les efforts du président Patrice Talon pour le renforcement de la décentralisation dans notre pays », informe l’ancien maire de Bohicon.
Luc Atrokpo assure que ces réformes dont les maires apprécient, à l’unanimité, la pertinence, interviennent à l’issue d’un diagnostic qui a relevé des insuffisances majeures dans l’organisation et le fonctionnement des administrations locales au Bénin. Raison pour laquelle tous les acteurs étaient d’avis qu’il faille aller à des réformes structurelles courageuses pour, entre autres, dépolitiser les communes et leur permettre d’amorcer véritablement le virage du développement.
Soutien franc à Talon
En plus de la réforme du secteur de la décentralisation, le Programme d’action du gouvernement 2021-2026 regorge de nombreux projets structurants notamment au profit des communes. Il y a « la création d’un Fonds d’investissement communal en remplacement du Fadec, et qui sera doté de ressources subséquentes permettant la réalisation d’infrastructures d’envergure dans l’ensemble des communes de notre pays ; la promotion de l’intercommunalité pour une meilleure prise en charge des problématiques communes à nos territoires ; la construction du Centre de formation pour l’administration locale (Cefal) ; la construction et l’équipement des 12 cités administratives départementales, etc. », cite le président de l’Ancb. Ses pairs et lui sont convaincus que la mise en œuvre des réformes et projets contribuera à la modernisation des communes. Et l’Ancb est honorée, disent-ils, d’avoir été intimement associée à chaque étape de ce processus.
« Les maires, par ma voix, expriment leur sincère gratitude au président Patrice Talon pour sa vision et son engagement pour l’amélioration de la gouvernance locale et l’efficacité de l’administration locale. Nous saisissons cette occasion pour réitérer notre disponibilité et notre engagement à accompagner le gouvernement et son chef pour la bonne marche des nobles idéaux qu’ils portent pour le développement local dans notre pays », affirme haut et fort Luc Atrokpo avant de conclure sa déclaration par des salutations à l’endroit des députés et ses vœux « de santé, de paix et de progrès social pour l’année nouvelle » à chacun et à tous.