Le renforcement de la sécurité dans la région de Porga, un village de l’arrondissement de Dassari frontalier au Burkina Faso, rassure plus ou moins les populations dans un contexte de menace terroriste.
L’attaque terroriste contre la position militaire de Porga, survenue la nuit du 1er au 2 décembre 2021, a conduit au renforcement de la sécurité dans le département de l’Atacora.
Robert Wimbo Kassa, maire de la commune de Matéri informe que sur demande du commandant du sixième bataillon interarmes, une série de mesures a été prise afin de faciliter les opérations militaires sur la bande frontalière.
En dehors de cette attaque, un accident de char sauté par une mine artisanale sur la piste qui lie le campement à Koulou Koualou a causé plusieurs dégâts. Depuis lors, la forte présence des hommes en uniforme renseigne sur les mesures prises pour venir à bout du phénomène de terrorisme qui perturbe la quiétude des habitants de Tanguiéta, Dassari, Porga, Koulou Koualou et environs… Il faut dire qu’une patrouille des hommes en uniforme quadrille les zones attaquées. La première zone proche du fleuve vers la zone neutre au niveau de Tantchani, un hameau du village de Porga, servant de campement de pêche et de ferme d’agriculteurs, cible des attaques, a été déclarée zone rouge. Les habitants ont été délogés, la localité mise sous le contrôle de l’armée.
Selon le maire, après les attaques, certains assaillants ont trouvé refuge dans le campement situé à 500 mètres de la position des militaires. Sur son instruction, les habitants ont quitté le campement. «Les habitants ont quitté le campement. Les forces de sécurité veillent au grain », renseigne Pierre Yani, chef village de Porga. Il faut signaler qu’un cordon sécuritaire est installé autour de la zone. Ce qui, selon les témoignages des habitants de Dassari et de Porga, rassure des mesures sécuritaires prises pour les protéger contre les assauts répétés des terroristes. De Dassari à Porga, les dispositifs sécuritaires limitent les manœuvres des terroristes. Ainsi, la population de Porga est sereine, vaque à ses occupations, parfois sous contrôle des forces de sécurité. « Porga est un peu à l’abri. La population de Porga est sereine », rassure Pierre Yani, chef de village. Il fait référence aux mesures de sécurité renforcées pour empêcher toute infiltration de gens suspects.
Perturbation des activités économiques
Les attaques dans la région de l’Atacora, précisément vers la frontière à Porga ont entraîné la perturbation des activités économiques. Du côté du campement, les travaux champêtres avaient été interrompus. Mais actuellement, les paysans ont repris progressivement le chemin des champs pour récolter le coton, le riz et d’autres produits agricoles. À la différence que tout se passe sous le contrôle des forces de sécurité. « C’est maintenant qu’on reprend le champ. Pour aller faire la récolte du coton, du riz, … il faut informer les hommes en uniforme qui font la patrouille à l’aller comme au retour. Je salue la collaboration des agents de sécurité. Vraiment, les militaires sont bons », se réjouit le chef de village.
Quant aux commerçants qui autrefois exportaient leurs produits vers le Burkina Faso, ils ne sont plus autorisés à le faire. Les écoliers retrouvent le chemin des classes.
Appréciant ces perturbations, le chef de village de Porga invite la population à se contenter des marchés locaux de la zone pour ses affaires. À titre d’exemple, Pierre Yani cite le marché de Tantéga qui s’anime chaque mardi. Celui de Matéri s’anime les jeudis. Les vendredis, les marchands peuvent aller au marché de Gouandé et les samedis à Dassari… « Le Bénin dispose de grands marchés, mais les gens aiment aller commercialiser leurs produits au Burkina Faso sans mesurer les risques et les conséquences à la recherche de miettes », fait remarquer le chef de village.
Le mercredi 12 janvier dernier, une nouvelle attaque a été déjouée par les forces de sécurité burkinabè. Plusieurs sources indiquent que les gens qui ont fui le village de Nadiagou avançaient quand ils ont été stoppés au milieu de la voie par des terroristes. L’alerte donnée, les forces de défense du Burkina Faso installées dans la région ont riposté. Un échange de tirs de longue durée a permis de contrer les assaillants. Face à cette énième attaque, les voies d’accès vers le Bénin ont été bloquées pour empêcher les infiltrations. Un renfort d’hommes en uniforme venu avec des chars s’est ajouté à l’effectif pour conduire les opérations de surveillance du territoire. « Je demande à la population d’obéir aux instructions des forces de défense et de se tenir calmes. Je suggère aux populations de ne plus traverser le fleuve pour aller vers la zone classée zone rouge. Il faut rester vigilant et collaborer avec les forces de défense », conseille Pierre Yani, délégué de Porga.