Pour les cinq années à venir, les actions projetées dans le secteur éducatif nécessiteront la mobilisation de 992 milliards F Cfa. La mise en œuvre des réformes et projets permettra d’améliorer la qualité des formations et les conditions d’études et d’augmenter les opportunités d’emplois pour les jeunes.
La promotion d’une éducation de qualité et de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (Etfp) constitue l’un des sept axes stratégiques du Programme d’action du gouvernement (Pag) 2021-2026. Au cours des cinq prochaines années, l’Exécutif entend poursuivre la restructuration du système éducatif, développer l’enseignement et la formation techniques et professionnels, promouvoir la recherche et l’innovation ainsi que l’alphabétisation et l’éducation des adultes.
La mise en œuvre des actions envisagées nécessitera la mobilisation de 992 milliards F Cfa, soit 8,25 % du montant total du Pag II estimé à 12 011 milliards F Cfa. Il s’agira non seulement d’améliorer la qualité des formations et des conditions d’études en vue d’appuyer la transformation structurelle de l’économie, mais aussi d’augmenter les opportunités d’emplois grâce à une meilleure convergence entre l’offre et la demande.
Pour ce faire, la mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’Etfp reste une grande préoccupation. « A l’horizon 2025, les jeunes en âge de travailler y compris les personnes à besoins spécifiques, disposent de compétences demandées par le marché du travail pour une croissance économique stable, durable et inclusive », avise le document, avec un besoin de financement chiffré à quelque 323 milliards F Cfa.
« L’ambition du gouvernement est de faire de l’enseignement technique et la formation professionnelle un puissant moteur de transformation structurelle de l’économie ainsi que de créer un écosystème favorable à l’entreprenariat », selon Romuald Wadagni, ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances. « Le plein emploi passe avant tout par une formation des compétences en adéquation avec les besoins actuels et à venir du marché », justifie-t-il.
Pour ce faire, les réformes toucheront les séries de formation dans l’Enseignement secondaire général et le cadre institutionnel de gestion des établissements de formation.
Sciences et innovations en lumière
L’accent sera mis sur la valorisation des matières scientifiques et la qualité de l’enseignement des sciences, de la philosophie et du français. Le gouvernement entrevoit de mettre en place quelque 30 lycées techniques agricoles modernes, 7 écoles de métiers de référence, 6 lycées scientifiques et 2 écoles normales au cours du quinquennat. En plus, 17 anciens lycées techniques seront rénovés et équipés.
Dans cette même veine, un programme de bourses d’études favorisant les filières scientifiques sera déployé ainsi que des mesures spécifiques d’incitation à la recherche et à l’innovation au niveau des universités nationales du Bénin. Au nombre des projets, il est envisagé la mise en place du Centre d’excellence d’Afrique pour l’impact sur le développement et des appuis à l’Université nationale d’agriculture (Una) et à l’Université des sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (Unstim), le développement de la Cité internationale de l’innovation et du savoir (Ciis Sèmè City). Il est également prévu la mise en place d’un régime de gouvernance des universités publiques, du statut particulier du personnel enseignant incluant un mécanisme d’évolution hors hiérarchie et de maintien en activité après l’âge limite d’admission à la retraite (éméritat) et le renforcement des infrastructures et des prestations des œuvres sociales universitaires.
Le Pag II prévoit l’élaboration d’une loi sur le financement des cantines scolaires. Ainsi, le Programme intégré d’alimentation scolaire sera renforcé et étendu aux écoles où le besoin se fait sentir afin d’offrir des repas chauds aux apprenants et de les maintenir dans le système éducatif.
Par ailleurs, figurent en bonne place la construction et l’équipement des salles de classe et amphithéâtres, des laboratoires, des bibliothèques dans les différents ordres d’enseignement.
Soutiens
Le gouvernement a bénéficié en décembre 2021 d’un financement de la Banque mondiale pour le Projet de formation professionnelle et d’entrepreneuriat pour l’emploi à hauteur de 300 millions de dollars, soit environ 174 milliards F Cfa. Cet appui devrait permettre à
46 000 apprenants de bénéficier d’une formation professionnelle de meilleure qualité et répondre aux besoins actuels et futurs du marché du travail, et à 2200 entrepreneurs et entreprises de recevoir une formation et un financement.
Le Bénin a également le soutien de la Coopération allemande qui finance le projet « Promotion de la formation professionnelle au Bénin » (Profop) visant à améliorer le cadre institutionnel de l’offre professionnelle formelle, en l’adaptant aux besoins de l’économie locale. Par le biais d’accords de coopération entre les structures de formation et les acteurs locaux, 855 jeunes dont 240 femmes recevront une formation solide dans 15 filières dans les secteurs de l’agriculture et des énergies renouvelables.