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Lutte contre la corruption et création de la Cpd: Le pessimisme s’empare des Béninois

Publié le vendredi 21 janvier 2022  |  Matin libre
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© Présidence par DR
Audience au palais de la Marina : Rencontre au sommet entre le Président Patrice TALON et son prédécesseur Boni YAYI
Cotonou, mercredi 22 septembre 2021. Palais de la Marina. Le Président Patrice TALON a reçu son prédécesseur Thomas Boni Yayi
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(Nécessité de convaincre sur ce projet après le flop des structures existantes)

Au terme du Conseil des Ministres de ce Mercredi 19 janvier 2021, le gouvernement béninois a décidé de la création de la Cellule d’analyse et de traitement des plaintes et dénonciations (Cpd), et qui sera logée à la présidence de la république. L’idée, d’après le compte-rendu, c’est de renforcer les actions de l’exécutif dans la lutte contre les actes de corruption et de mauvaise gouvernance. Seulement, tout porte à croire qu’il s’agit encore d’une structure de plus qui élève le degré de pessimisme des béninois sur la façon dont Patrice Talon mène cette lutte.

À la présidence de la république, la création de cellules ou d’agences devient de plus en plus récurrente. Cette fois-ci, c’est la Cpd qui, dans les prochains jours, verra le jour. Annoncée en Conseil des Ministres, sa création, d’après le gouvernement, répond à des attributions que sont: analyser les plaintes et dénonciations ainsi que les éléments de preuve fournis par les plaignants ou dénonciateurs ; inciter les citoyens à surveiller la reddition des comptes par les personnes investies d’une parcelle de responsabilité ; mettre en place un mécanisme renforcé d’investigation sur les cas présumés de corruption ; proposer les modalités de poursuite pour chaque cas et renseigner sur les suites données aux plaintes et dénonciations avérées. Autrement, l’objectif de cette initiative est de lutter efficacement contre l’impunité aux fins de préserver les finances publiques. Une astuce qui à première vue, paraît novatrice et toute belle. Mais, dans la pratique, l’idée semble être d’une autre planète. Déjà, un bon nombre de structures a été créé par le même gouvernement, dans le cadre de dissuader les actes de corruption. Mieux, certaines structures existantes ont été renforcées, toujours dans la logique de lutter contre ce fléau qui gangrène le pays. Plus, à l’instar des Tribunaux ordinaires qui s’occupaient de ces cas en matière pénale, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a été créée dans la foulée, pour réprimer davantage toute velléité liée à ces actes désobligeants. Dès lors, tous les arsenaux administratif et judiciaire étaient déjà mis en place par Patrice Talon et son équipe, pour disent-ils, faire de cette lutte, un combat de tous les jours. Ironie du sort, la corruption dont on a la chanté la fin aux électeurs continue d’étaler ses tentacules, dans les différents compartiments de l’administration béninoise. La bactérie de lourdes condamnations prononcées à la Criet contre les présumés auteurs ne suffisent même plus comme mesures dissuasives. En clair, le système en place est éprouvé, dans cette lutte. Dans cette condition semblable à un aveu cuisant d’échec, voilà le gouvernement qui transforme à nouveau le palais présidentiel, en un centre de réception de plaintes et de dénonciations. Une option qui d’ailleurs galvanise le doute des béninois, sur le lendemain d’un tel projet. Ainsi, beaucoup se demandent même quelles garanties donne-t-on aux Béninois qui vont accuser de corruption des thuriféraires du régime dans un pays où la détention de document administratif envoie en prison ? D’autres se demandent si ce n’est pas une autre manière de surveiller l’opposition. Dans l’opinion, l’idée ne convainc même pas. Si ceux pour qui la Cpd est en train d’être créée n’y croient pas, le projet n’est-il pas déjà un mort-né ? Dans tous les cas, le gouvernement a fort à faire pour non seulement convaincre du bien-fondé de la création de cette Cpd mais aussi de ce qu’elle ne subira pas le même sort que les nombreuses structures créées ou dynamisées dans le cadre de la lutte contre la corruption. Sur un tout autre plan, des internautes font même allusion à la fameuse Cellule chargée de scruter les arrêtés préfectoraux et autres décisions des Directeurs généraux. Car rappelons-le, en dépit de sa supposée existence, que d’actes maladroits pris n’a-t-on pas déploré et rapportés sous la Rupture? Au demeurant, il est évident que la Cpd à défaut de ne pas sonner le glas, risque de concurrencer les Cours et Tribunaux.

M.M
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