La séance d’échange hebdomadaire du Secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji avec les professionnels des médias s’est tenue, ce vendredi 21 janvier au siège du groupe de presse ‘’Le Béninois Libéré’’. Plusieurs sujets d’actualités étaient au rendez-vous dont la rumeur faisant état de la réticence des populations dans le cadre du recrutement de policiers et militaires, en raison des dernières attaques djihadistes.
Désintérêt de la population dans le cadre du concours de recrutement des Forces de l’ordre, en raison des attaques djihadistes au Nord du Bénin ? Face à cette rumeur répandue notamment sur les médias sociaux, le porte-parole du gouvernement apporte des éléments de réponses. Pour lui, il s’agirait d’un mélange de raison, car dit-il c’est forcément un peu de tout. « Que des gens aillent croire que parce que les réseaux sociaux disent que du fait des incursions qu’il y a eu chez nous, il ne faut pas s’engager dans l’armée, c’est leur tort. Vous voulez du boulot ? Vous aimez le métier des armes ? L’Etat vous offre la possibilité de vous engager. Et si on est patriote, on ne se pose même pas la question ; au contraire, c’est en pareille circonstance que les patriotes devraient davantage s’engager », a laissé entendre le Secrétaire général adjoint du gouvernement. Selon lui, le citoyen béninois devrait être fier de défendre les couleurs de son pays, ce, sans contraintes extérieures. Il y va de son amour patriotique et de son engagement. Quant à la prorogation de la date butoir, cela relève des difficultés rencontrées dans certaines zones. « Dans certaines localités, des gens auraient du mal à rassembler les pièces sur l’instant. Et c’est pour ça qu’en analysant stratégiquement, ils ont décidé de proroger », a explicité Wilfried Houngbédji, d’après ses renseignements auprès du ministre de la défense.
Par ailleurs, il n’exclut pas le fait que cette actualité ait cette tendance à décourager certains. « C’est possible, c’est même plausible. Mais ça ne peut pas être une raison pour encourager ceux qui se désintéresseraient d’un engagement aussi patriotique, aussi nécessaire que celui de servir la cause républicaine par le métier des armes », a-t-il confié.
Démenti de la rumeur d’une présence de soldats français
Y-avait-il des soldats français au nord Benin ? Sans langue de bois, le porte-parole du gouvernement confie : « On n’y est pas ». Conclusion, il n’y a aucune base militaire française installée au Bénin. En outre, il clarifie plutôt les relations de partenariat qu’entretient le Bénin avec les autres pays, que ce soit d’ordre opérationnel, politique, économique ou militaire. « Je sais que sur la question de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, nous travaillons avec les partenaires mais nous n’avons pas à l’heure où je vous parle signé un accord pour que les gens s’installent sur notre territoire. On n’a pas un tel dispositif en place aujourd’hui », a-t-il affirmé avant de préciser que les actions de ces partenaires se limitent pour le moment à la formation et au renforcement de capacités. « Il y a, pour ce que je sais, dans le cadre de la coopération que nous avons avec certains pays occidentaux, les États-Unis, la France par exemple, des renforcements de capacités dont nos Forces bénéficient de façon périodique ; mais on n’a pas signé pour qu’une force étrangère s’installe chez nous, même si le danger ou la menace est bien réelle dans la sous-région ». Parlant de Covid et de terrorisme, « le chef de l’État a dit ce matin que ces défis, n’ont pas vocation à s’éterniser et le Bénin fait tous les efforts qu’il doit faire afin qu’au plus tôt nous mettions fin à cela, afin de maitriser totalement la situation, pour qu’il n’y ait pas besoin de recourir à une aide étrangère particulière en termes de base logistique », a rassuré Wilfried Léandre Houngbédji.
Pour rappel, le Bénin a subi ces derniers mois des attaques djihadistes au Nord du pays, ayant fait aussi bien des blessés graves que des morts.
« La cellule ne va s’occuper que des plaintes liées aux entreprises publiques »
Dans sa détermination à lutter contre l’impunité aux fins de préserver les finances publiques, le gouvernement du Bénin a décidé en Conseil des ministres, de la mise en place, à la présidence de la République, d’un dispositif central de recueil de plaintes et/ou dénonciations à l’encontre de tout agent public, quel que soit son niveau de responsabilité. C’est à juste titre que le porte-parole du gouvernement a éclairé l’opinion publique sur le rôle et le mécanisme de fonctionnement de cette cellule. « La création de la cellule d’analyse des plaintes et dénonciations vise à lutter efficacement contre la corruption en assainissant les services publics au Bénin. Elle recevra les plaintes de tout citoyen en cas de magouille observée dans les services rendus par les agents de l’administration publique. La cellule aura à sa tête un coordonnateur et un comité de supervision de cinq membres », a expliqué Wilfried Houngbédji. Aussi a-t-il ajouté qu’une plateforme dédiée à la cellule est en cours de conception et une ligne verte sera ouverte pour les plaintes. Ainsi, fort de ce dispositif, aucune plainte ne sera étouffée par l’agent ou la structure dénoncée.
S’agissant de l’anonymat des alerteurs, le Secrétaire général adjoint a tenu à rassurer les uns et les autres. « On n’obligera aucun dénonciateur, aucun lanceur d’alerte à décliner son identité, mais dans le temps, on ne va pas favoriser la délation ». Si vous appelez d’un ministère, d’une société d’État pour dénoncer un directeur de société, un cadre du ministère ou même un ministre, il vous suffit de dire : « Je suis béninois, je ne veux pas décliner mon identité mais je vous mets la puce à l’oreille. Allez dans telle structure et vous allez voir telle ou telle chose ». D’ailleurs, votre identité n’est pas déterminante dans la dénonciation ou dans la vérification que l’on devra faire. « On accordera du crédit à toutes les dénonciations qui interviendront. Elles seront traitées mais le dispositif existe pour filtrer les dénonciations calomnieuses, non fondées dont on ne rendra pas compte. Mais toutes celles qui seront avérées, compte rendu sera fait à l’opinion », a-t-il précisé.
Par ailleurs, selon les explications du porte-parole, les entreprises privées ne sont pas concernées. « La cellule ne va s’occuper que des plaintes liées aux entreprises publiques », a-t-il précisé avant de conclure que le gouvernement et son chef sont à l’écoute de l’opinion. Pour rappel, la Cellule d’analyse et de traitement des plaintes et dénonciations a pour principales attributions d’analyser les plaintes et dénonciations ainsi que les éléments de preuve fournis par les plaignants ou dénonciateurs ; inciter les citoyens à surveiller la reddition des comptes par les personnes investies d’une parcelle de responsabilité ; mettre en place un mécanisme renforcé d’investigation sur les cas présumés de corruption ; proposer les modalités de poursuite pour chaque cas ; renseigner sur les suites données aux plaintes et dénonciations avérées.
Wilfried L. Houngbédji clarifie le hautement social du PAG 2 de la ‘‘rupture’’
A la question de savoir ce qu’est le social sous le gouvernement Patrice Talon, le porte-parole du gouvernement répond. « En 2021, le président dans son programme de campagne avec sa colistière, a prévu qu’on recruterait sur le mandat 3000 agents de santé tous corps confondus. Au bout de 2 ou 3 mois dans le nouveau quinquennat, on avait déjà recruté plus de 1600, soit plus de 50%. Mieux, on a lancé un autre programme spécifique et on a recruté 350 autres agents de santé tous corps confondus dans un programme spécifique qui s’étend sur 03 ans. On a annoncé qu’on recruterait 2000 agents de sécurité pour la police et l’armée, où il est prévu 2000 recrutements chaque année sur 4 ans. La rentrée passée, on a recruté plus de 4000 nouveaux aspirants ajoutés à ceux dont les contrats ont été reconduits. Avec ça, on est à peu près à 28000 aspirants déployés. Pour le concours d’auditeurs de justice, on a lancé le recrutement de 100 et on a eu dans les 90. Tout ça, c’est du social ». A l’en croire, le social dont parle le gouvernement de la rupture se consacre à des œuvres concrètes visant l’épanouissement des citoyens béninois. Tout comme la répartition de près de 20 milliards dans plus de 3000 entreprises formelles comme informelles ayant moins de 50 employés, pour réparer un tant soit peu les revers de la Covid-19.
En ce qui concerne les cantines scolaires reprises en 2017, le SGA informe que l’objectif était de faire 51% de couverture en 2021, un taux atteint plus tôt que prévu en 2018. Et des derniers chiffres publiés au dernier conseil des ministres, ce projet est à un taux de réalisation de 54%. L’ambition pour cette année est de passer à 75% avec possibilité d’ici à la fin du quinquennat d’atteindre 100 %. C’est d’ailleurs pour ça que 153 milliards de francs cfa sont prévus pour couvrir cette ambition du gouvernement de la rupture. « Si ça n’est pas du social pour vous, je me demanderais comment ça s’appelle », a lancé Wilfried Houngbédji.
Par ailleurs, il est revenu sur la question d’une quelconque augmentation de la Taxe sur valeur ajoutée (TVA). « La TVA au Bénin n’a pas changé. C’est la cherté de la vie liée à l’effet pervers de la Covid-19 qui continue, sinon aucune taxe n’a encore été ajoutée à quoi que ce soit au Bénin », a-t-il précisé.
Arsène AZIZAHO (Coll)