La pollution de l’air est une contamination de l’environnement intérieur ou extérieur par tout agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques naturelles de l’atmosphère. Les appareils à combustion domestiques, les véhicules à moteur, les installations industrielles et les incendies de forêt sont des sources courantes de pollution de l’air. Les polluants les plus préoccupants pour la santé publique comprennent les particules, le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre. La pollution de l’air extérieur et intérieur cause des maladies respiratoires et autres et est une source importante de morbidité et de mortalité.
La pollution de l’air tue environ sept millions de personnes dans le monde chaque année. Les données de l’OMS montrent que la quasi-totalité de la population mondiale (99 %) respire un air qui dépasse les limites des directives de l’OMS contenant des niveaux élevés de polluants, les pays à revenu faible et intermédiaire souffrant des expositions les plus élevées.
Au Bénin, les résultats des travaux réalisés par Fresnel Boris A. Cachon, ont montré que l’essence utilisée à Cotonou était de piètre qualité, caractérisée par l’absence d’additifs et par une forte concentration en benzène, et pouvait être à l’origine de la dégradation de la qualité de l’air de la ville. De même, l’analyse d’échantillons de particules (PM2.5 et PM>2.5) prélevés dans le quartier de St Michel à Cotonou, a mis en exergue un taux anormalement élevé de particules en suspension dans l’air. La caractérisation physicochimique de ces particules a montré la présence d’un cocktail de composés chimiques (ions, métaux, COVs, paraffines, HAPs, etc.), en proportions plus élevées dans les particules fines PM2.5. L’appareil respiratoire constituant la principale voie d’exposition de l’Homme à ces particules atmosphériques, leur potentiel toxique a été évalué au travers d’une étude in vitro menée sur des cellules épithéliales bronchiques humaines (BEAS-2B). Il a été ainsi démontré les propriétés cytotoxiques des deux échantillons de particules ainsi que leur capacité à induire l’expression génique des enzymes de métabolisation des composés organiques et à générer un stress oxydatif. Le déclenchement du processus inflammatoire via l’induction de l’expression génique et la sécrétion protéique de cytokines et l’apparition de modifications dans la voie de l’acide arachidonique (leucotriènes, prostaglandine, thromboxane) ont été notés.
Du smog qui plane sur les villes à la fumée à l’intérieur des maisons, la pollution de l’air constitue une menace majeure pour la santé et le climat. La pollution de l’air ambiant est responsable d’environ 4,2 millions de décès par an dus aux accidents vasculaires cérébraux, aux maladies cardiaques, au cancer du poumon, au cancer du poumon, aux maladies respiratoires aiguës et chroniques.
Environ 99% de la population mondiale vit dans des endroits où les niveaux de qualité de l’air dépassent les limites de l’OMS. Alors que la pollution de l’air ambiant affecte aussi bien les pays développés que les pays en développement, les pays à revenu faible et intermédiaire sont les plus durement touchés, avec le plus lourd tribut dans les Régions OMS du Pacifique occidental et de l’Asie du Sud-Est.
Les sources de pollution
Les sources de pollution de l’air sont multiples et spécifiques au contexte. Les principales sources de pollution extérieure comprennent l’énergie résidentielle pour la cuisine et le chauffage, les véhicules, la production d’électricité, l’agriculture/l’incinération des déchets et l’industrie. Les politiques et les investissements qui soutiennent une utilisation durable des sols, une énergie et des transports domestiques plus propres, des logements économes en énergie, la production d’électricité, l’industrie et une meilleure gestion des déchets municipaux peuvent réduire efficacement les principales sources de pollution de l’air ambiant.
La pollution de l’air domestique est l’une des principales causes de maladie et de décès prématuré dans le monde en développement. L’exposition à la fumée des feux de cuisine provoque 3,8 millions de décès prématurés chaque année, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. La combustion de combustibles tels que le fumier, le bois et le charbon dans des poêles inefficaces ou des foyers ouverts produit une variété de polluants nocifs pour la santé, notamment des particules (PM), du méthane, du monoxyde de carbone, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des composés organiques volatils (COV). La combustion du kérosène dans des lampes à mèche simple produit également d’importantes émissions de particules fines et d’autres polluants. Les particules sont un polluant particulièrement préoccupant. De nombreuses études ont démontré une relation directe entre l’exposition aux particules et les effets négatifs sur la santé. Les particules de plus petit diamètre (PM2,5 ou moins) sont généralement plus dangereuses et les particules ultrafines (un micron de diamètre ou moins) peuvent pénétrer les tissus et les organes,
Des conséquences pour la santé humaine
L’exposition aux polluants de l’air intérieur peut entraîner un large éventail d’effets néfastes sur la santé des enfants et des adultes, des maladies respiratoires au cancer en passant par les problèmes oculaires. Les membres des ménages qui dépendent de combustibles et d’appareils polluants courent également un risque plus élevé de brûlures, d’empoisonnements, de blessures musculo-squelettiques et d’accidents.
La qualité de l’air est étroitement liée au climat de la Terre et aux écosystèmes à l’échelle mondiale. Bon nombre des facteurs de pollution atmosphérique (c.-à-d. la combustion de combustibles fossiles) sont également des sources d’émissions de gaz à effet de serre. Les politiques visant à réduire la pollution de l’air offrent donc une stratégie « gagnant-gagnant » pour le climat et la santé, réduisant le fardeau des maladies attribuables à la pollution de l’air, tout en contribuant à l’atténuation à court et à long terme du changement climatique.