Un nouvel antigène est désormais introduit dans le calendrier du Programme élargi de vaccination au Bénin. Il s’agit du vaccin contre la méningite A (MenA) qui sera administré aux enfants de 9 à 11 mois. Quelques-uns parmi eux ont reçu les premières doses au cours du lancement officiel, hier mardi 25 janvier à Cotonou.
Les enfants de 9 à 11 mois seront désormais protégés contre la méningite A (MenA) au Bénin. Ledit vaccin a été introduit, hier mardi 25 janvier, dans le calendrier du Programme élargi de vaccination. L’administration du vaccin qui est gratuit se fait en dose unique simultanément avec le vaccin contre la rougeole/rubéole et le vaccin contre la fièvre jaune.
Lambert Loko, directeur général du Centre hospitalier universitaire de la mère et de l’enfant lagune (Chu Mel), affirme que les méningites notamment dans leurs formes épidémiques occasionnent des dégâts énormes et la mise à disposition d’un nouveau vaccin simple est une grande avancée, surtout son introduction dans le Programme élargi de vaccination de routine.
Mamadou Harouna Djingarey, représentant résident par intérim de l’Organisation mondiale de la santé, note que dans la ceinture africaine de la méningite, les méningocoques du sérogroupe A étaient responsables de 80 à 85 % des épidémies de méningite avant l’introduction d’un vaccin conjugué contre les méningocoques du groupe A lors des campagnes préventives de masse (depuis 2010) et dans les programmes de vaccination systématique (depuis 2016). Il souligne que depuis les campagnes de masse de 2010 avec le vaccin conjugué MenAfriVac, l’incidence de la méningite du sérogroupe A au sein des populations vaccinées a diminué de plus de 99 %. Au Bénin, depuis la campagne de 2012, ajoute-t-il, un seul cas a été confirmé en 2016. Mamadou Harouna Djingarey indique que dans le même temps, on constate encore des cas de méningite et des flambées dues à d’autres sérogroupes de méningocoques, à l’exception du sérogroupe B. «C’est pourquoi, il est essentiel de continuer à introduire des vaccins dans les programmes de vaccination systématique et de maintenir une couverture élevée pour éviter la résurgence des épidémies », recommande-t-il.
Protection des couches vulnérables
Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, confirme que la méningite est une maladie très grave qui entraîne de graves séquelles et dont le taux de létalité est élevé. Il note que la méningite bactérienne est très préoccupante et environ une personne sur dix atteinte de ce type de méningite en meurt et une personne sur cinq présente de complications graves. L’autorité ministérielle informe que depuis 2010, le vaccin MenAfriVac a été introduit en campagne de masse dans les pays de la ceinture méningitique pour vacciner les cibles de 1 à 29 ans avec l’espoir d’arrêter les épidémies dues aux sources de sérotype A. Selon lui, la résurgence des cas de méningite à sérotype A au Nigeria augmente le risque d’exposition du Bénin aux effets néfastes de cette maladie. «C’est dans ce contexte que notre pays se prépare à introduire le vaccin MenA dans le Programme élargi de vaccination dans le but de contrôler la circulation du méningocoque A conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé », explique-t-il. Il s’agit, à l’en croire, d’un évènement majeur qui contribuera à l’élimination de la méningite à méningocoque A au Bénin. Benjamin Hounkpatin informe qu’à travers l’introduction de ce vaccin dans le calendrier vaccinal, le gouvernement du président Patrice Talon vient une fois encore marquer son engagement en faveur de la protection des couches vulnérables. Au regard de l’apport attendu de cette vaccination à la réduction de la mortalité infantile, le ministre de la Santé dit compter sur la mobilisation de tous les parents d’enfants, des chefs de couvent, des leaders d’opinion et autres afin que les enfants de 9 à 11 mois soient tous vaccinés contre la méningite.