Une opération de sécurisation a tourné à l’assassinat de deux fonctionnaires de Police, samedi 29 janvier, par les adeptes de la secte Azzael Awouignan installée à Monkpa. Six autres personnes sont également décédées, a annoncé la Police lors d’un point de presse animé, ce dimanche 30 janvier.
Incident meurtrier, samedi dernier, à Kogandji, un hameau du village de Monkpa, commune de Savalou. Une opération de sécurisation menée par la Police républicaine suite aux agissements graves des adeptes de la secte Azzael Awouignan installée depuis quelques années dans la localité et dirigée par le sieur Mesmin Kpodekon, a tourné au drame. Deux policiers sont assassinés par des adeptes de la secte et six autres personnes sont également décédées au cours des échauffourées.
Face à la presse, hier, le porte-parole de la Police républicaine, Roger Tawes, a exposé le déroulement des faits. Le commissaire principal de Police indique, en effet, que courant décembre 2021, les populations de Monkpa, réputées généralement calmes, ont signalé au commissariat de la localité, un certain nombre de faits caractérisés par des coups et blessures, menaces de mort, vols de récoltes et destruction de biens appartenant à autrui perpétrés par les adeptes de la secte qui justifient leurs actes par « une inspiration divine : la fin du monde ».
« Leur besoin ultime était de vider leurs avoirs et de se départir de tous biens de toutes natures avant l’avènement de la fin du monde en question », explique le porte-parole de la Police républicaine. Les membres de la secte étaient donc autorisés par leur gourou, Mesmin Kpodékon, à saccager les récoltes des populations, détruire les biens de leurs voisins puis, commettre tout acte répréhensible au motif qu’ils en ont reçu l’inspiration et l’autorisation du Saint Esprit, ajoute Roger Tawes. Il donne l’exemple d’une dame enceinte qui a été sérieusement molestée, lundi 24 janvier dernier, par quinze individus de ce groupe pour des motifs constitutifs d’infractions à la loi pénale. Mais les auteurs de ces violences n’ont daigné répondre aux multiples convocations de la Police. Une équipe du commissariat s’est alors rendue au siège de la secte pour rencontrer le premier responsable des lieux afin de comprendre les causes réelles de tels agissements. Sur place, des individus drogués et violents leur ont opposé un refus catégorique d’accéder à leur siège, et les policiers ont échappé à une séquestration, indique Roger Tawes.
« Crime odieux »
Pour ne pas laisser s’installer une zone de non droit et vu l’endoctrinement progressif des populations, une opération d’interpellation des auteurs de ces actes a été rapidement planifiée pour être exécutée le samedi 29 janvier. Malheureusement, l’opération va tourner au drame, déplore le porte-parole de la Police, expliquant qu’après l’interpellation de certains responsables recherchés, les adeptes de la secte, drogués, armés de gourdins et de fusils artisanaux, et sous l’ordre de leur gourou, ont séquestré deux fonctionnaires de Police qui tentaient de les ramener à la raison plutôt que de faire usage de leurs armes. Ils ont aussi tenté d’attaquer et d’incendier le commissariat de Police pour libérer leurs coreligionnaires interpellés. Après l’échec des négociations des élus locaux de la zone pour libérer les deux agents, les policiers se sont rendus dans la brousse où les membres de la secte se sont retranchés afin de retrouver leurs collègues. Sur place, ils ont malheureusement découvert les corps de leurs camarades froidement assassinés. La battue qu’ils ont entreprise en vue de retrouver les auteurs de ce crime, s’est soldée par la mort de six personnes à la suite des échanges de tirs entre les deux camps.
Retour au calme et avis de recherche
Au lendemain du drame, la situation sur le terrain est relativement calme, rassure le commissaire principal de Police, Roger Tawes. Il souligne, par ailleurs, que des avis de recherche ont été lancés pour retrouver les responsables de la secte afin qu’ils répondent de leurs actes. Les opérations de sécurisation des populations ont été intensifiées, ajoute-t-il, avant d’inviter les mêmes populations au calme, à la sérénité et à la collaboration pour aider la Police à retrouver les personnes recherchées. « En tout état de cause, force doit rester à loi », a conclu le porte-parole de la Police républicaine.