Comment taire les bruits de bottes qui se font bruyamment entendre ces derniers temps en Afrique de l’Ouest ? Beaucoup sur le continent et dans la région s’en amusent. Mais comment cela est-il possible ?
Le paradoxe vient encore des grands défenseurs hier de la démocratie, qui la voulaient irréprochable pour d’autres raisons, mais qui aujourd’hui saluent opportunément la prise de pouvoir par les hommes en armes. Le prétexte tout trouvé serait la mauvaise gouvernance. Mais cet argument qui tient pour l’un, notamment Alpha Condé qui s’est arrogé un troisième mandat dans des conditions inacceptables, ne vaut rien pour le Burkinabè Roch Kaboré, élu démocratiquement pour un second mandat, dès le premier tour, avec les félicitations de ses opposants. Et sans devoir pousser le bouchon, même en concédant quelques nuances, il faut bien admettre également que feu Ibrahim Boubakar Keïta tenait lui aussi son mandat du suffrage universel avant que les militaires n’y mettent un terme.
Il apparaît clairement que les motivations des militaires sont ailleurs. Sans se laisser aller aux conjectures légèrement, on admettra tout de même sans forcer sur les traits, que ce sont les militaires qui sont formés et payés pour définir les stratégies de guerre. En venir à mettre fin à un pouvoir démocratique au motif que le chef d’Etat, qui n’est pas allé à l’école de guerre, comme eux, est responsable des contre-performances militaires, dans une guerre complexe et peu ordinaire contre le terrorisme, c’est abuser !
Quand Ben Laden a envoyé ses sbires percuter les tours jumelles du Word Trade Center, il n’est venu à l’esprit de personne aux Etats-Unis de se focaliser sur l’échec du Fbi ou de la Cia, des services disposant de colossaux moyens, ni sur une prétendue ‘’mauvaise gouvernance’’ du président George Bush !
Tout au contraire, le peuple américain s’est mobilisé comme un seul homme pour faire face à l’ennemi, le seul qui valait la peine d’une débauche d’énergie.
D’où vient-il qu’au Mali ou au Burkina, la meilleure façon pour les militaires d’avoir gain de cause, reste, non pas de se mettre au service du Commandant en chef, mais de faire tomber celui-ci de son piédestal, semant davantage le trouble quand l’ennemi, face au chaos, boit du petit lait ?
Et il s’en trouve qui applaudissent cette absurdité, au nom d’un France bashing facile, un anti-occidentalisme compulsif en vogue semble-t-il, qui, à force, finit par être dénué de tout bon sens !
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