Il fallait s’y attendre. La propension du e-service dans l’administration publique et privée, autant elle devrait être bénéfique pour l’état et à l’usager, autant elle devrait impacter la main d’œuvre. Depuis hier, la circulation sur les réseaux sociaux d’un communiqué de la Sbee appelant au départ volontaire de ses agents n’est certainement pas étrangère à cette réalité. Et pour cause, cette société d’État est passée en quelques années par des réformes et innovations qui, à coup sûr, réduisent son besoin en personnel administratif. Ce qui est évident, c’est que toutes les entreprises publiques et privées qui ont opté et continuent d’opter pour le e-service gagnent forcément en célérité.
En plus clair, avec la robotisation du service, c’est un gain de temps, d’argent et d’énergie. Car, pour une pièce où il fallait faire une longue distance avant de se la faire délivrer et dépenser plus d’argent, avec la dématérialisation, l’usager s’en sort à bon compte. Et donc, le e-service est d’une grande importance pour la professionnalisation du service offert par l’administration publique et privée. Sur un autre plan, cette dynamique actuellement en vogue notamment dans les sociétés et offices d’Etat limite le contact entre les agents administratifs et les usagers jadis à la base des nombreux cas de corruption. Là encore, c’est le citoyen qui faisait régulièrement l’objet de racket avant d’avoir un service auquel il a normalement droit sans débourser plus, qui se frotte les mains.
Cependant, cet outil révolutionnaire est très utile au développement du pays n’est pas sans inconvénient notamment pour les emplois. En effet, les avantages du e-service entraînent de façon systématique une diminution des charges personnelles des sociétés d’État et privées. C’est justement pour cette raison, qu’aujourd’hui, c’est la Sbee qui appelle ses agents à des départs volontaires. Mais demain, ce sera incontestablement d’autres qui emprunteront cette voie. D’où, la nécessité, dès à présent, de la réorientation professionnelle de la main-d’œuvre. D’ailleurs, des secteurs qui absorbaient un nombre important d’agents sont désormais vétustes et inopérants. Le e-service a eu raison des emplois pour lesquels ils étaient recrutés. Il n’empêche que le Bénin, à l’instar des grandes nations, ne peut se dérober à la modernisation de son administration. Alors, le e-service certes bénéfique pour l’Etat et les usagers des offices, sociétés et entreprises mais un souffre-douleur pour les adeptes du fonctionnariat. Heureusement que la formule du départ volontaire peut être une bouée de sauvetage pour ceux qui ont un dédain pour la routine. Pourvu que l’accompagnement qui s’en suivra les aide à se réinventer et être plus utiles au développement du pays. C’est l’essentiel.