Dans une déclaration rendue publique, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou s’est prononcé sur la promesse du gouvernement d’augmenter les salaires en 2022. Pour le responsable syndical, il ne suffit pas d’annoncer la hausse des salaires mais il faut procéder au contrôle des prix et libérer les arriérés de salaires.
Si le syndicaliste ne s’explique pas le retard qu’accuse le gouvernement dans la mise en œuvre d’une mesure censée lancer le mandat dit social, il déplore le fait qu’il n’y ait eu aucune déclaration officielle sur le taux d’inflation. « Aucune mesure annoncée pour juguler la hausse exponentielle des prix des produits essentiels. Si le gouvernement n’exerce pas son pouvoir de régulation du marché, aucune augmentation n’est en mesure de restaurer le pouvoir d’achat des citoyens. Rappelons que le pouvoir d’achat est la quantité de biens et services qu’un revenu permet d’acheter. Deux facteurs déterminent le pouvoir d’achat à savoir l’évolution des prix et le revenu disponible. Si les prix augmentent et que le revenu reste statique, on comprend que le pouvoir d’achat baisse et que le salarié devient plus pauvre » fait savoir Anselme Amoussou. Faisant référence aux données de l’INSTaD (ex Insae) sur l’évolution des prix de certains produits de première nécessité sur le marché béninois en 5 ans (les cinq dernières années) entre décembre 2016 et décembre 2021, il a démontré combien il urge que le gouvernement prenne des mesures subséquentes pour contrôler les prix. « Ainsi, la conséquence de cette augmentation générale et significative des prix telle que présentée est la réduction drastique du pouvoir d’achat du travailleur béninois dont le revenu n’a connu non seulement aucune amélioration sous la même période mais doit encore faire face aux réformes en matière d’impôt. Le gouvernement a-t-il les moyens de faire une augmentation à la hauteur de la pression exercée sur les salaires par l’inflation sauvage et le code général des impôts ? Si, comme je le pense, la réponse est non, il faut impérativement agir pour la maîtrise des prix sur les marchés. Je pense également que le paiement intégral de tous les types d’arriérés de salaires dûs aux travailleurs est devenu primordial pour aider les populations à faire face aux affres d’une inflation de plus en plus intenable » a fait savoir Anselme Amoussou.