Le Bénin affiche de grandes ambitions pour les secteurs du tourisme, de la culture et des arts. Au total, 608 milliards de F Cfa y seront injectés pour la réalisation d’une dizaine de projets dans le cadre de la mise en œuvre du second Programme d’action du gouvernement (Pag 2).
Le Bénin sera à l’affiche d’ici 2026 comme une destination touristique majeure du continent et du monde, présent dans les grands magazines, sur les écrans, et promu par les tours operators. Telle est l’ambition exprimée par le gouvernement à travers une panoplie de projets et réformes pour le compte du second quinquennat de Patrice Talon. Sur un portefeuille de projets estimé à 12 011 milliards de F Cfa sur la période 2021-2026, 608 milliards de F Cfa seront injectés dans les secteurs du tourisme, de la culture et des arts. Au titre des projets, on relève notamment la construction du musée de l’épopée des amazones et des rois du Danxomè, l’aménagement d’une station balnéaire d’exception à Avlékété, la construction du musée Vodoun/Orisha à Porto-Novo, la réhabilitation des infrastructures touristiques à Allada, et l’aménagement de la route des couvents Vodoun/Orisha ainsi que la construction du nouveau palais du roi de Nikki et de l’arène de la Gaani. A cette liste, il faut ajouter la réinvention de la cité lacustre de Ganvié, la reconstruction à l’identique de la cité historique de Ouidah, du complexe balnéaire Plm/Eldorado à Akpakpa, d’un complexe touristique ‘’Marina’’ près de la Porte du non-retour à Djègbadji (Ouidah) et l’aménagement et la protection des côtes.
Une Galerie nationale opérationnelle
Dans le cadre des projets dont les études ont été finalisées, de nombreux chantiers physiques sont déjà ouverts pour donner corps à l’éclosion du Bénin comme pôle d’attraction touristique de référence. Et en termes de réformes au cours du second mandat dans les secteurs du tourisme, de la culture et des arts, il est entre autres envisagé la création d’un fonds de bonification de crédits pour les entreprises/industries culturelles, la dématérialisation du système de collecte des redevances de droit d’auteur (Bubedra), la création du Conseil des organisations de la Société civile culturelle et d’une agence de production de contenus. Le nouveau quinquennat verra aussi se concrétiser l’organisation d’une biennale à partir de 2023 et son positionnement en tant que principale manifestation d’art contemporain africain. L’élaboration d’une base de données des artistes plasticiens recensés sur tout le territoire national, la description de leur parcours et de leurs œuvres, et l’allocation d’une enveloppe financière annuelle pour l’acquisition d’œuvres d’art afin de constituer la réserve de la Galerie nationale d’une part, et d’animer le marché de l’art d’autre part sont aussi envisagées.
En effet, la Galerie nationale a été créée pour faciliter la mise en œuvre des actions de promotion des arts plastiques sous toutes leurs formes. Au cours du mandat 2021-2026, elle sera pleinement opérationnelle et s’emploiera à révéler les artistes plasticiens tout en créant une dynamique autour du marché de l’art. Autant de réalisations qui augurent de perspectives heureuses pour le tourisme béninois et partant, pour l’économie et la création d’emplois décents.
A en croire le ministre Jean Michel Abimbola, le vodoun devrait occuper une place prépondérante dans la promotion de la destination Bénin. A juste titre, le gouvernement envisage la mise en place du Pôle muséal d’Abomey et de Porto-Novo avec le Musée du Vodun/Orisha et la Route des couvents Vodun/Orisha. A Ouidah, le 10 janvier dernier, après un hommage aux cultes endogènes, Jean-Michel Abimbola a expliqué que le vodoun s’est régénéré dans la « quasi-totalité des pays africains », devenant plus « électrique, et intégrant à chaque fois les apports des éléments des cultures locales ».
D’où l’ambition du gouvernement de faire du Bénin, la capitale mondiale Vodoun pour « y drainer la foule des adeptes, des dignitaires, des chercheurs, des créateurs et des touristes… ».
Car, le pays est certes le berceau du vodoun mais il « rêve d’en devenir la Mecque… ». Et cela fait appel à un écosystème adéquat pour permettre aux industries touristiques et culturelles de prendre le relai et d’alimenter les offres les plus crédibles, attractives et originales dans le respect et la dignité, a fait savoir Jean-Michel Abimbola.