Le Premier ministre Pascal Irené Koupaki représentant le président Yayi Boni a lancé hier, mardi 12 mars 2013 au Palais des Congrès de Cotonou, l’opération « 120 jours pour équiper les lycées et collèges du Bénin ». Il s’agit d’un téléthon dont l’objectif à terme est de renforcer les centres scolaires de formation et d’éducation en moyens matériels modernes et suffisants.
En effet, salle de classes, matériels de laboratoires, tables et bancs, lits, craie, lampadaires sont entre autres équipement qui font actuellement défaut dans les établissements secondaires. Pour mieux peintre la situation, Alassane Soumanou Djimba, ministre de l’Enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle et de l’insertion des jeunes, a rappelé qu’au lycée technique de Bohicon, la formation technique en mécanique 4 temps se fait encore avec des moteurs à carburateur, alors que les tendances actuelles dans l’automobile sont les moteurs à injections. De même, certains lycées ou centres de formation technique agropastorale continuent de former les jeunes techniciens sur des machines de 1958, alors que la technologie est aujourd’hui à la perfection. Le Bénin a besoin de 725 laboratoires de langues et équipements par exemple. 800 bibliothèques, 11 lycées des jeunes filles, de 100 bus de 30 à 40 places pour les sorties pédagogiques. Selon, le Premier ministre, Pascal Iréné Koupaki la dotation en équipements ultramodernes des établissements techniques et secondaires est une nécessité, si le Bénin veut réellement former pour l’emploi. Pour le Premier ministre, l’opération permettra de garantir à la postérité une éducation et une formation de qualité répondant aux besoins du marché. Le gouvernement du Dr Yayi Boni sollicite, a-t-il ajouté l’aide de ses Partenaires techniques et financiers pour venir à bout de ce déficit de matériels et d’infrastructures pédagogiques dans les lycées et collèges. Donnant le bon exemple, le ministère de l’enseignement technique et de la formation technique et professionnelle a offert quatre mallettes d’équipements à quatre lycées.
Wilfrid Noubadan
Intégralité du discours du 1er ministre
Monsieur le Ministre d’Etat ;
Monsieur le Ministre de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Messieurs les Représentants des Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Cabinet du Président de la République ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du corps diplomatique et Représentants des Organisations Internationales ;
Honorables Députés à l’Assemblée Nationale ;
Mesdames et Messieurs les dirigeants d’entreprises ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs ;
Mesdames et Messieurs les partenaires sociaux ;
Mesdames et Messieurs les parents d’élèves ;
Chers élèves ;
Mesdames et Messieurs.
Le monde affronte une crise de l’emploi sans précédent et l’Afrique subsaharienne demeure l’une des régions les plus touchées. Notre pays est également confronté au chômage et au sous-emploi des jeunes entre 15 et 35 ans qui représentent 60% de la population.
Une forte proportion de ces jeunes en âge de travailler est en quête d’un emploi décent et des solutions idoines peuvent être trouvées grâce à une formation technique et professionnelle de qualité.
En effet, au-delà des choix de politique économique, il apparaît que le manque de qualification professionnelle est l’un des obstacles majeurs qui limitent l’accès des jeunes à l’emploi ou à l’auto emploi.
La qualification professionnelle conditionne l’employabilité des jeunes qui doivent absolument être mieux préparés à saisir les opportunités d’emploi dans le secteur formel de l’économie et à contribuer à la création de la richesse nationale ainsi qu’à l’épanouissement des citoyens en âge de travailler.
La compétition économique entre nations se déroule d’abord sur le terrain de la formation et de la valorisation des ressources humaines. La promotion de la formation professionnelle reste donc le seul canal par lequel le marché de l’emploi peut disposer de compétences de qualité. Cependant, le système actuel de formation professionnelle dans notre pays ne permet pas encore de faire face à l’ampleur et à la diversité des besoins en qualification professionnelle.
A ce titre, le Président de la République, le Docteur Boni Yayi, dans son projet de société, a confirmé que « l’enseignement technique et la formation professionnelle doivent être développés en vue de résoudre durablement les problèmes d’emploi des jeunes et de promouvoir l’invention artisanale et technique, les technologies nouvelles et les capacités endogènes de créativité en tous domaines ».
Mesdames et Messieurs,
Le gouvernement poursuit ses efforts de financement accru du secteur de l’éducation. Il injecte en effet plus du tiers du budget national dans le financement de l’éducation. Au regard de l’ampleur des besoins d’infrastructures et d’équipements dans notre pays où le taux de fécondité est de 5 enfants par femme, les ressources budgétaires disponibles pour réaliser cette ambition de formation professionnelle accélérée sont insuffisantes.
Les efforts à consentir pour offrir à la nation des filles et des fils bien formés, bien outillés et capables d’assurer son développement harmonieux sont énormes. Plus spécifiquement, les lycées et les collèges doivent se mettre aujourd’hui au diapason de l’évolution technologique et scientifique mondiale.
Comment pouvons-nous réaliser cette ambition si nos lycées et collèges, nos centres de formation continuent d’être sans laboratoires, sans outils et pour la plupart sans infrastructures ?
Comment notre pays peut-il disposer d’ouvriers qualifiés si la formation des apprenants se déroule sans équipements ou alors sur des équipements obsolètes qui ne sont plus en adéquation avec la technologie actuelle ?
Mesdames et Messieurs,
C’est pour prolonger et renforcer les actions du gouvernement que la présente opération « 120 jours pour équiper nos lycées et collèges » est organisée à l’initiative du Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes. Il faut se donner davantage de chance de renforcer l’adéquation entre la demande du secteur économique et l’offre de formation professionnelle.
Je voudrais féliciter mon collègue, Monsieur le Ministre Alassane Djimba SOUMANOU, pour cet engagement marqué et exemplaire en faveur de la jeunesse.
A l’instar de l’expérience initiée avec succès par le Ministère de la Santé, la présente opération 120 jours pour équiper nos centres de formation veut compter sur la solidarité de tous à l’endroit de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle et technique. Elle veut compter aussi sur la générosité des opérateurs économiques nationaux ou internationaux, des partenaires techniques et financiers, des Béninois et des amis du Bénin, où qu’ils se trouvent sur le territoire national ou à l’extérieur et quelles que soient leurs conditions socio-économiques.
La liste des besoins actuels et urgents à couvrir est établie dans une plaquette qui vous sera distribuée à la fin de la cérémonie.
Je voudrais donc vous inviter à vous associer généreusement à cette initiative pour contribuer à renforcer notre système éducatif, à soutenir la jeunesse béninoise qui a soif d’une formation qualifiante pour se prendre en charge et participer, à la mesure de ses capacités, à la nouvelle dynamique de développement engagée dans notre pays. C’est une œuvre exaltante que nous devons tous porter au nom de la chaîne des générations.
Mesdames et Messieurs les généreux donateurs,
C’est sur cette exhortation et avec l’assurance d’une bonne gouvernance dans la gestion des dons, qu’au nom du Président de la République, le Docteur Boni YAYI, je déclare officiellement lancée, ce jour mardi 12 mars 2013, l’opération « 120 jours pour équiper nos lycées et collèges ».