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A cœur ouvert avec Salomon Odjo, Secrétaire administratif du parti Fcbe : « Les prochaines élections doivent être ouvertes et inclusives, évitons des crises inutiles à notre peuple »

Publié le lundi 14 fevrier 2022  |  Fraternité
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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Trop discrète, peu en vue depuis la dernière élection présidentielle et même divisée. C’est le sentiment général qui se dégage en ce qui concerne non seulement le rôle de l’opposition béninoise dans l’animation de la vie politique, mais aussi à travers l’image qu’elle projette aux populations. Mais erreur. Du moins, à la rencontre en cette matinée du mardi 8 février du chef de file de l’opposition à son nouveau siège à Fidjrossè, qui d’ailleurs était en pleine réunion avec des militants, c’est plutôt le Secrétaire administratif de la Fcbe, Salomon Odjo qui a voulu se prêter à nos questions. Avec lui, plus d’une heure durant, un regard critique a été jeté sur la gouvernance Talon et des sujets d’actualité dont la cherté de la vie, les débauchages des élus Fcbe et les préparatifs des législatives de 2023 évoqués. Sans langue de bois, l’opposant au régime en place dénonce la misère des populations due, à l’en croire, aux lois chrysogènes.

Comment se porte l’opposition au Bénin ?
L’opposition se porte très bien. Les gens font croire que l’opposition est en Lambeaux, mais ce n’est pas vrai. Contrairement à ce que les gens disent, tous les partis politiques de l’opposition, sous la bannière du chef de fil de l’opposition, se concertent.

Quelles sont véritablement les actions de la Fcbe, parti du chef de file de l’opposition, pour que tous les partis de l’opposition parlent d’une seule et même voix ?
Ces actions font partie des activités du chef de file de l’opposition depuis sa nomination en Conseil des ministres. Il n’a donc pas cessé de mener des actions en direction des autres partis de l’opposition régulièrement enregistrés afin qu’une plateforme de l’opposition soit créée et qu’enfin, il soit le porte-voix des revendications de l’opposition.

Les Béninois vous reprochent de ne pas marquer la vie politique au plan national. Pourtant, il y a assez de sujets qui fâchent, pourquoi cet état de choses ?
Les gens font tout possible pour nous asphyxier économiquement. Nous n’avons pas les moyens à notre disposition comme les deux partis siamois du pouvoir. Donc, nous comptons sur nos propres moyens et les maigres moyens que l’Etat met à notre disposition à travers le financement public. Nous animons donc la vie politique comme nous le pouvons. Vous devez le remarquer, le parti Fcbe anime véritablement la vie politique nationale malgré ses maigres ressources. Nous avons participé à élection présidentielle d’avril 2021. Le parti Fcbe a eu son duo de candidats.

Concernant le financement public, vous avez récemment reçu une cagnotte. Dites-nous, comment cela se gère ?
Vous parlez de cagnotte, cela fait rire. Car, sur 1,5 milliard, le parti Fcbe a reçu à peu près 258 millions. Cela veut dire que ce sont les partis de la mouvance qui se taillent la part du lion. De plus, il y a une loi qui détermine la clé de répartition. Sur 1,5 milliard, une partie va vers les députés et l’autre partie est partagée par les partis politiques ayant des élus communaux. Le parti Fcbe ayant été exclu des élections législatives de 2019, cela va sans dire que nous n’avons aucun député à l’Assemblée Nationale. Donc, Fcbe n’a rien en ce qui concerne les fonds réservés aux députés. Ces fonds se partagent entre les deux partis de la mouvance.

Quand on parle souvent d’argent, il y a parfois des frustrations en ce qui concerne sa gestion.
Le financement public n’est pas décrété en l’air. C’est une loi qui l’a décidé. Et pour bénéficier de ce financement public, il faut satisfaire à certains critères qui sont clairs. Il faut avoir des députés et à défaut, il faut avoir des élus communaux. Dans notre pays, il y a trois partis politiques qui ont des élus communaux et deux ont des députés. Fcbe a des élus communaux et c’est à ce titre que nous bénéficions du financement public. Par rapport à la gestion de ce financement, c’est un fonds exclusivement destiné au fonctionnement des partis politiques : la propagande pendant les élections et pour l’animation de la vie politique nationale. Ce n’est pas un fonds à partager entre responsables politiques. Donc, au niveau de chaque parti bénéficiaire de ce fonds, il y a un mandataire financier pour la traçabilité de toutes les dépenses effectuées. Donc, toutes les dépenses sont justifiées au fur et à mesure qu’elles sont effectuées. Il y a alors une orthodoxie financière qui est respectée dans les dépenses de ce fonds.

Ce qui préoccupe actuellement les Béninois, c’est la cherté de la vie. Par rapport à ça, le gouvernement a promis d’augmenter les salaires. Est-ce que cette mesure seule suffit ?
On a coutume de dire qu’il n’y pas de fumée sans feu. Qu’est-ce qui a entrainé la cherté de la vie ? Vous avez vu tout ce qui a été mis comme taxes dans la loi des finances de 2022 et impôts à payer ? Quand vous pressez les commerçants, ils sont obligés de le répercuter sur la population. Lorsque les frais de dédouanement et des impôts sont énormes, le commerçant ne va pas investir sans faire de profits. C’est la population qui va payer le prix. C’est tout ça qui entraine la cherté de la vie aujourd’hui.

Par rapport à la revalorisation des salaires, que propose la Fcbe ?
Le Bénin fait partie des pays de la sous-région où les fonctionnaires sont payés au rabais. Là où le bât blesse, c’est que le syndicalisme n’existe plus. Le syndicalisme a complètement été mis en lambeaux dans notre pays. Il n’y a donc personne pour défendre les intérêts des travailleurs à part eux-mêmes. Depuis 2016, les droits de grève sont pratiquement abolis. Donc, plus de revendication des syndicats. Le gouvernement peut donc faire des travailleurs tout ce qu’il veut.

Que proposez-vous concrètement pour faire face à la cherté de la vie ?
Pour régler ce problème, il faut revoir les lois qui nous régissent dans notre pays. Par exemple, la loi sur l’embauche où l’employeur peut se lever à tout moment pour licencier un employé. Il n’a de compte à rendre à personne. Il suffit qu’il lui paie 3 ou 4 mois de salaire et il est exempt de tout ennui judiciaire. Il faut aussi revoir le droit de grève car, aucun gouvernant au monde ne peut se lever de son propre gré pour augmenter les salaires s’il n’y a pas de pressions. Les fonctionnaires ne peuvent rien revendiquer aujourd’hui. Tout le problème part de là car, ils n’ont pratiquement pas le droit de grève. Le gouvernement leur accorde donc ce qu’il veut. C’est un recul de notre démocratie.

Quelle sont donc les démarches menées par la Fcbe auprès de l’Exécutif dans ce sens ?
Nous sommes un parti de l’opposition. L’arme que nous donne la Constitution du 11 décembre 1990, c’est la dénonciation. Et lorsque l’occasion se présente, nous nous exprimons. On dénonce donc tout ce qui se passe dans notre pays. La preuve, nous venons de dénoncer les lois chrysogènes qui sont votées nuitamment ou en catimini à l’Assemblée. Je profite donc pour demander au gouvernement de ne plus perpétuer cette situation d’Assemblée nationale monocolore. Il faut donc que les prochaines élections soient ouvertes et inclusives afin que tout le monde puisse participer.

Parlant toujours de la cherté de la vie, il y a les produits locaux qui coûtent aussi chers. Par rapport à cette situation, le gouvernement a pris une décision de tarification des produits à l’exportation. Cette mesure est-elle la bonne pour empêcher la sortie des produits ?
Non, cette tarification ne peut pas empêcher les paysans de vendre leurs produits aux commerçants qui les exportent. Si j’achète le produit et avec la tarification, il me revient à 500 f, je mets ma marge bénéficiaire et je le vends dans le pays de destination. C’est aussi simple que ça. Ce que le gouvernement doit faire pour mettre fin à la cherté des produits locaux, c’est d’aider les paysans en les encourageant à cultiver les produits vivriers. Le gouvernement de la Rupture ne fait que la promotion du coton. Or, le peuple ne mange pas du coton. Ce sont les produits vivriers que nous consommons. Il faut donc que le gouvernement mette à la disposition des paysans des intrants spécifiques aux produits vivriers. Que ces intrants soient priorisés par rapport à ceux du coton. Qu’on les encourage à travers des prix de meilleurs producteurs de tels ou tels produits vivriers.

N’oubliez pas que le Bénin a aussi besoin des produits de rente pour soutenir son économie.
De nos jours, pratiquement toutes les structures qui gèrent le coton ont été privatisées. Cela veut dire que les devises que génèrent ces produits de rente ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat. Cela profite à des privés et non au peuple béninois.

Parlons un peu politique. En 2023, il y aura les élections législatives. Vous avez affirmé tantôt que vous ne voulez plus d’une Assemblée monocolore. Que faites-vous concrètement pour éviter cette situation ?
En 2019, les gouvernants ont inventé de toute pièce ce qu’ils appellent certificat de conformité, quitus fiscal… Tous les moyens ont été trouvés pour recaler l’opposition. Il y a des partis de l’opposition qui ont réclamé leur quitus fiscal car, ils ont payé tout ce qu’il faut pour avoir cette pièce, mais ils ne l’ont pas eu à temps. Certains l’ont eu après le délai du dépôt des dossiers à la Commission électorale nationale autonome (CENA). Ce sont des supercheries auxquelles il faut mettre fin. Il faut donc permettre à tous les partis politiques régulièrement enregistrés de candidater.
L’autre chose, les élections sont traditionnellement organisées dans notre pays par la CENA à travers une liste électorale permanente informatisée (LEPI). Cette LEPI est allée à son terme. Les gouvernants d’aujourd’hui ont dit qu’on ne parlera plus de LEPI, mais de Liste électorale informatisée (LEI). Avant, il y avait une structure composée de la majorité présidentielle et de la minorité parlementaire qui gérait la LEPI. Cette structure s’appelait COS-LEPI. De nos jours, cette structure n’existe plus. Un Conseil des ministres du mois de janvier a décidé que la LEI sera confectionnée par l’Agence Nationale d’identification des Personnes (ANIP) qui est une structure étatique sous l’autorité du Président de la République. Cela veut dire que la LEI devant servir aux prochaines élections législatives échappe complètement à tous les partis politiques toutes tendances confondues. L’opposition réclame donc sa participation à la confection de la LEI. Les voix les plus autorisées vont le dire prochainement. Cela fait partie des raisons pour lesquelles le chef de file de l’opposition a demandé audience au chef de l’Etat depuis pratiquement 5 mois, mais sans suite. Il faut que le chef de l’Etat accorde cette audience au chef de file de l’opposition afin qu’on lui dise les désidératas de l’opposition avant les élections. Cela permettra d’éviter les crises inutiles à notre population.

Une chose est de permettre à l’opposition d’aller aux élections, une autre est que l’opposition aussi présente des candidats de qualité. Que faites-vous dans ce sens ?
Que mettez-vous dans candidats de qualité ? Ces candidats qui seront présentés par l’opposition sont-ils des Béninois ? S’ils sont Béninois et qu’ils se sentent capables de compétir, qu’on le leur permette. C’est tout ce que nous demandons. C’est après la compétition que vous saurez s’ils sont de qualité ou pas. Lorsque vous ne leur donnez pas l’occasion, comment voulez-vous juger leur qualité ?

Nous parlons des candidats qui pourront valablement porter la voix du peuple à l’Assemblée Nationale.
Les députés qui sont actuellement à l’Assemblée Nationale, vous les connaissiez avant ? On les a déclarés élus parce qu’il n’y a pas eu de compétition. C’est au niveau de ces députés qu’il faut plutôt parler de qualité. L’opposition regorge de dignes filles et fils de ce pays pouvant représenter valablement le peuple à l’Assemblée Nationale. Pour preuve, il y a des Djihadistes au nord de notre pays, est-ce que les députés actuels ont pu adresser une question orale au gouvernement pour savoir les mesures prises pour la sécurité des populations et remonter le moral des Forces de sécurité et de défense présentes sur le terrain ? Le rôle du député n’est pas d’aller sur le terrain. C’est le rôle du ministre de la défense ou celui de l’intérieur. Le rôle du député se trouve à l’hémicycle.

Parlant de la Fcbe, vous avez enregistré beaucoup de démissions ces derniers jours dans le septentrion. Pourquoi cet état de chose ?
Je parlerai plutôt de débauchage. C’est une campagne savamment orchestrée pour débaucher nos militants. En dessous, ils ont une visée, c’est de montrer au peuple béninois que la Fcbe est vidée complètement de son contenu afin qu’en 2023, ils puissent rééditer leur exploit de l’Assemblée nationale monocolore. Mais, ça ne passera pas. La Fcbe est un parti du peuple. Aucun des deux partis de la mouvance ne sait comment nous avons positionné lesdits conseillers Fcbe et nous sommes toujours là tout comme les militants donc la base est là et le moment venu, vous verrez.

Les conseillers débauchés, il faut leur trouver des remplaçants de qualité. Que comptez-vous faire afin que ces départs n’impactent pas négativement votre électorat ?
Il y a toute une série d’actions qui sont prévues dans le programme d’activités du parti. Déjà, les militants à la base dénoncent les départs de leurs élus. Vous n’êtes pas sans savoir que c’est des conseillers qui sont appelés de jour comme de nuit et à qui il est promis de l’argent, des postes. A certains maires, il leur ait dit si vous n’adhérez pas à tel ou tel parti, votre localité ne connaîtra pas de développement ou vous n’aurez pas tel projet de route, de pavée, de forage. Condition pour avoir donc tous ces droits, c’est d’adhérer aux partis de la mouvance. Malgré toutes ces promesses, lorsque nos maires résistent, c’est des menaces d’audit et d’arrestation qu’on leur brandit. Et chaque fois, c’est des auditeurs à leur trousse ce qui fait que ces maires n’ont pas la paix du cœur et la tranquillité d’esprit pour travailler. Face à tout ceci, les faibles cèdent et partent. Voilà ce qui se passe en réalité. Ce n’est donc pas des militants qui partent de leur gré. C’est tellement clair que ceux qu’ils vont débaucher aujourd’hui au niveau de la Fcbe, ne sont pas en phase avec la base. Ils savent que cette base ne suivra jamais. Mais, nos adversaires débauchent au niveau des élus Fcbe et ils font pression sur les maires et les conseillers communaux. Vous avez vu le schéma que nous avons eu à Copargo ? Là-bas, lorsque le maire essayait de résister, on a commencé à distiller par médias interposés, un supposé rapport sur les fonds Fadec et après, on a entendu dire : « si tu veux qu’on t’aide, il faut rejoindre notre barque ». Quand la Fcbe a organisé une mission expresse pour en savoir plus, les militants ont écrit noir sur blanc une motion de protestation contre les arguments du maire et lui ont promis qu’à jamais, il ne pourra plus se faire élire dans leur localité. Ce qui est sûr, sa seule voix ne fera pas la différence. D’ailleurs, ce sont les militants qui ont voté pour qu’ils accèdent au poste de maire. Nos adversaires n’auront pas nos militants, la base reste fidèle. C’est une campagne de communication de façade pour justifier un forfait. Je rappelle que depuis l’obtention de notre récépissé, la Fcbe est restée constante dans l’électorat et nous travaillons chaque jour pour remobiliser la base et avoir des résultats probants. Alors que ceux qui pensent que nous ne sommes pas actifs sur le terrain se détrompent.

Quoi qu’on dise, quand des élus partent, il y a forcément un problème de conviction…
Le parti ne peut pas empêcher un militant de quitter. Ces débauchages posent un réel problème au niveau de la Charte des partis politiques. Ça veut dire que la nouvelle Charte n’a pas réglé le problème de la transhumance politique. Il faut que les députés repartent à l’Assemblée nationale repenser cette Charte afin que ce phénomène de transhumance soit complètement banni dans notre pays.

Que proposez-vous pour régler ce problème de transhumance politique ?
Lorsque vous êtes élus sur une liste, vous ne pouvez plus quitter ce parti jusqu’à la fin de votre mandat. D’ailleurs, il est prévu que le mandat d’un élu appartient au parti politique même quand vous quittez, jusqu’à la fin, le mandat est comptabilisé pour le parti qui a porté votre candidature. Ça veut dire que selon la nouvelle charte des partis politiques, les neuf conseillers de Sinendé qui sont partis continuent d’être des conseillers Fcbe au niveau du Ministère de l’intérieur et par rapport à la répartition du financement public des partis politiques. Mais au vu de tout ce qui se passe actuellement, il faut aller au-delà.

Des informations font état d’une conférence des Forces vives de l’opposition et de la résistance prévu pour la fin du mois d’avril. Où en êtes-vous par rapport aux préparatifs ?
Le parti Fcbe n’est nullement impliqué dans ce mouvement. D’abord, il faut clarifier les choses. Fcbe est un parti de l’opposition. Mais pas une opposition radicale, va-t-en guerre. La ligne idéologique du parti Fcbe est claire. C’est une opposition constructive, modérée et républicaine qui respecte les lois de la République.

Avez-vous été invité à la conférence des Forces vives de l’opposition ?
Ils ne peuvent pas nous inviter à partir du moment où ils connaissent notre ligne idéologique.

Qui sont les initiateurs de cette conférence ?
Je ne saurai le dire. Le peuple béninois n’est pas dupe. Il sait aujourd’hui qu’on a taxé la Fcbe de tous les maux. Mais dans le fond, qui a actuellement raison ? Lorsque vous appelez vos militants à exposer leurs poitrines au canon et qu’on les tue, on en arrête qu’on jette en prison, certains qu’on contraint à l’exil…Qui perd ? C’est le parti forcément. De 2016 à 2019 notamment après les législatives, c’est à ce genre de scènes que nous avons assisté. La majorité de nos militants étaient en exil, certains contraints à la clandestinité, d’autres qui croupissaient dans les prisons du pays et qui à longueur de journées, nous appellent et demandent de faire quelque chose. C’est ça qui justifie la participation de la Fcbe au dialogue politique que le pouvoir avait organisé. Pour ça, nos détracteurs nous avaient traités de poltrons. Mais après ce dialogue politique, nous avons pu quand même obtenir une loi d’amnistie qui a permis la libération de tous les prisonniers politiques. C’est depuis ce temps que la Fcbe a tracé une nouvelle ligne idéologique qui est basée sur la non-violence. Tout ce qui est violence, nous n’y participerons pas. C’est clair dans nos têtes.
Les gens ont peur que l’opposition se parle, s’entende. C’est l’image qu’ils veulent vendre. L’annonce du cadre de concertation par le chef de file de l’opposition a commencé par gêner. D’où, ils font tout pour qu’il n’en soit pas ainsi. En réalité, les partis de l’opposition si hier, ils ne se parlaient pas, ce n’est plus le cas puisque nous n’avons pas d’ennemi dans l’opposition. Notre adversaire, c’est la mouvance présidentielle. Les autres sont de potentiels alliés pour le moment. Mais, chaque parti a son idéologie et sa ligne de conduite. On peut s’entendre sur le minimum. Mais quand il s’agit d’atteindre un objectif, on peut opérer de façon différente. C’est ce qui se passe actuellement au sein de l’opposition. Contrairement à ce que les gens disent, l’opposition fait des pas en avant et entre les différents courants, il y a des échanges. C’est plutôt au niveau de la mouvance qu’ils s’entredéchirent et nous savons de quoi nous parlons. En réalité la Fcbe est sereine. Ce sont nos adversaires de la mouvance, débaucheurs de nos élus qui ont peur. L’opposition est, je le répète plus sereine que la mouvance qui a peur que l’opposition s’entende.

Votre mot de la fin pour conclure cet entretien ?
Comme je viens de le dire le parti FCBE s’active ardemment pour les élections législative 2023. Nous allons participer aux élections. Pour 2022, nous avons une série d’activités à mener sur le terrain pour que les élections législatives de 2023 soient quand même un succès pour notre parti afin qu’enfin, l’opposition ait des représentants au niveau de l’Assemblée nationale. Nous invitons le gouvernement à impliquer la classe politique notamment l’opposition à la confection de la liste parce que, les guéguerres commencent par-là. Lorsque la liste électorale est bâclée, lorsque qu’elle n’est pas fiable, c’est clair que les résultats qui vont en sortir ne seront pas aussi fiables et ça fait l’objet de crises, des mouvements de crises un peu partout dans le pays et il faut que nous évitions ça a notre peuple.
Depuis 2016 que ce gouvernement est arrivé, ils n’ont jamais organisé une élection libre et transparente. Il faut qu’il enlève cette honte au Bénin, pays phare de la démocratie en Afrique. Nous avons réinventé la démocratie. Nous avons été les premiers à parler du renouveau démocratique en Afrique et aujourd’hui, nous sommes pratiquement à la traine. Ce n’est pas bien. Nos aînés qui ont organisé la conférence nationale, la plupart sont dans leur tombe aujourd’hui et pleurent. Il faut penser à eux, tout au moins les héros de cette démocratie-là qui sont morts. Il faut honorer leurs mémoires en permettant tout au moins une fois à l’opposition, de prendre part véritablement aux élections législatives de 2023. Je voudrais aussi ajouter quelque chose au nombre des doléances. Je lance un appel à la CE, la Commission électorale afin qu’elle vulgarise les textes qui régirons les prochains votes c’est à dire les prochaines élections législatives. Il est important que dès maintenant, tous les partis politiques connaissent les règles du jeu parce que c’est ce qui amène les frustrations à la dernière minute. Quoi qu’on dise, on a vu les députés aller saisir eux-mêmes la Cour constitutionnelle en vue de se faire expliquer les lois que eux-mêmes ont voté et tout ça a créé des problèmes. Quand les bases ne sont pas déterminées à l’avance, s’il y a une loi pas claire, qu’on procède à sa vulgarisation. Aujourd’hui personne ne peut dire avec certitude le jour du vote, quand est ce qu’il faut déposer la liste électorale, comment la liste des femmes veut se faire réellement, le montant de la caution, les termes du vote ne sont pas dégagés. Il est important, et c’est le rôle du Conseil électoral de tout faire pour vulgariser les textes. Ces textes existent, on sait qu’on va nous dire qu’on n’a pas cherché à les avoir. Mais, il y a toujours des anicroches. La preuve, le député même qui a voté est allé demander qu’on lui explique la loi. Ce n’est pas au niveau du simple citoyen qu’il ne pourra pas avoir des points d’ombre. Par rapport à tout ceci, il faut des clarifications du Conseil électoral par rapport à son agenda, c’est très important. Il faut que les institutions, les parties qui prennent part à l’organisation de cette élection commence par jouer, très vite, leur rôle. Si le parrainage a posé problème, c’est que c’est à la dernière minute que c’est sorti. Les choses qui posent problème, c’est forcément parce que les règles sont fixées à la dernière minute. Nous sommes encore en février, si aujourd’hui les textes sont vulgarisés, les bases seront clairement définies et, aucun parti ne viendra dire qu’il faut remettre cela en cause sinon, il n’y participera pas. C’est quand tout intervient à la dernière minute que ça permet aux gens d’avoir des arguments et des réticences.
Propos recueillis par : Angelo DOSSOUMOU S. et Isac YAI
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