Il n’y a pas que les politiques qui réagissent après les attaques jihadistes des 8 et 10 février dernier en terre béninoise dans la zone du Parc W, zone frontalière entre le Niger, le Burkina Faso et le Bénin. Il y a aussi les autorités religieuses. Contacté pour se prononcer sur le sujet, Sètondji ADANKLOUNON, président de l’association des Agassa, Ohê, Otô, Adjra, Tori, Manguè du Bénin (cultes Vodoun), estime qu’il va falloir que les autorités religieuses du Vodoun implorent les mâness des ancêtres afin qu’aucun acte de terrorisme ne vienne souiller la terre du Bénin, un pays réputé pour sa stabilité et la paix qui y règne.
Réaction de Sètondji ADANKLOUNON, président de l’association des Agassa, Ohê, Otô, Adjra, Tori, Manguè du Bénin (cultes Vodoun)
"...Ce qui se passe dans d’autres pays de la sous-région Ouest-africaine comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger en matière de terrorisme a donc atteint notre pays le Bénin. Après avoir été repoussés par les forces de sécurité et de défense à mainte reprises, ces jihadistes s’attaquent à un lieu touristique faisant encore des morts et des blessés les 8 et 10 février derniers. Ces attaques jihadistes ne peuvent laisser aucun Béninois indifférent parce que le Bénin a toujours été un havre de paix et de stabilité. Nous n’allons donc pas baisser les bras. Nous invitons donc les populations de toutes les régions du Bénin à la vigilance et à la collaboration avec les forces de sécurité et de défense que je félicite au passage. Ce sont les populations qui peuvent identifier la présence de toute personne étrangère dans leurs milieux de vie. Elles doivent pouvoir les signaler aux autorités de leurs localités parce que même si ces attaques se produisent pour le moment au niveau des zones frontalières, il n’est pas exclu qu’un jour, ces terroristes se fondent dans les populations pour commettre leurs forfaits. En tant chefs religieux, nous ne pouvons qu’accompagner les efforts du gouvernement par des prières pour mettre hors d’état de nuire ces terroristes que je traite de bandits. Le Bénin est une terre sacrée du Vodoun. Nous implorerons la bénédiction des mânes de nos ancêtres afin qu’aucun acte terroriste ne vienne la souiller..."
*Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN*