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Art et Culture

Exposition des trésors royaux : avis des personnalités

Publié le vendredi 25 fevrier 2022  |  Fraternité
Vernissage
© Autre presse par DR
Vernissage « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révélation » sous la présidence du Président de la République, Monsieur Patrice TALON, ce samedi 19 février 2022 dans le cadre de l’exposition publique diptyque au Palais de la Marina
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icéphore Dieudonné Soglo, Ancien Président de la République
Venir voir et visiter cela, j’ai l’impression d’entrer dans la mission que nos ancêtres nous ont confiée. J’ai fait le 10 janvier et j’ai fait la porte du non-retour ; il faut que nous nous appropriions notre histoire. Nous avons vu des événements historiques précis. C’est important de savoir, si tu veux être quelqu’un ; si tu ne connais pas ton histoire, ta langue, ta religion, on peut dire que tu n’as rien. Ce sont ces éléments de base qu’il faut reconstituer pour l’Afrique au sud du Sahara. Nous sommes le berceau de l’humanité.

Mehdi Qotbi, président des musées du Maroc
C’est un sentiment de bonheur et de satisfaction, parce que cette exposition symbolise le retour de l’histoire ou le retour où nous africains, on s’approprie notre propre histoire. Le Bénin est un exemple qui donne une fierté non seulement aux béninois mais aussi aux africains.

José Pliya, chargé de mission du chef de l’État
Beaucoup de bonheur et d’émotion de révéler enfin cette double exposition au public. D’abord les 26 œuvres, et puis la surprise, 36 plasticiens et les 106 œuvres qui viennent compléter une histoire des arts plastiques et de la peinture au Bénin.

Komdé Sékou Akpamakpai, roi de Badjoudé
L’exposition de ces œuvres royales à la présidence, pour moi, est mieux que dans un palais royal. Elle est faite sous haute surveillance. Que les jeunes y aient l’accès pour pouvoir connaitre l’histoire de leur passé et fassent confiance à leur pays pour l’avenir. C’est une fierté, cette exposition.

Marc Arbogast, fondateur du musée Château Vodou à Strasbourg
C’est une grande émotion, c’est bien de voir les œuvres royales retourner dans leur pays. Ravi de voir l’inspiration du Vodou rester dans la majorité des œuvres exposées.

Bernard Djibodou, secrétaire général porte-parole de la fédération des associations des cultes endogènes du Bénin(FACEB), Olori Adjana Baba Oro de l’Ouémé ; membre du conseil des sages de la ville de Porto-Novo
Le retour et l’exposition des œuvres royales au palais de la Marina est une victoire pour le président Patrice Talon et pour le Bénin entier y compris tous ceux qui sont rois, têtes couronnées, chefs spirituels, vodouisants, chrétiens ou non chrétiens ; puisque nous avons la chance de revivre la présence de ces œuvres au milieu de nous. Ce sont non seulement des œuvres royales mais aussi des esprits car chaque objet royal a sa vibration qui joue un rôle précis dans le royaume et qu’il va continuer d’ailleurs de jouer. Privés de rituels et de sacrifices pendant des années, ces objets royaux ont besoin de libations, de sanctification, de rituels et d’être refaits et je suis sûr que les gouvernants et les autorités traditionnelles du Bénin prennent les dispositions nécessaires pour le faire afin que nous puissions encore bien jouir des biens spirituels et cultuels de ces objets royaux.

Al Faraj Adam Soulé, fiscaliste :
Si je suis venu à l’exposition des œuvres royales, c’est par curiosité car je n’ai jamais participé à pareil événement. Je découvre que c’est une merveille et je suis vraiment content d’être là. Ma présence à cette exposition m’a fait réaliser combien le Bénin regorge de souvenirs, d’artistes et d’ingéniosité. Nos artistes sont très ingénieux et ils ont besoin d’être soutenus par nos dirigeants pour que dans l’avenir, on puisse assister à plus de merveilles. Ce qu’on a découvert amène à dire que le secteur culturel peut être un levier de développement et pour cela on a besoin de soutenir financièrement ce secteur. En voyant les œuvres royales, je ne vais forcément pas dire que la jeune génération a du pain sur la planche ; puisqu’il y a aussi des œuvres d’art contemporain à cette exposition. Elle a plutôt besoin d’être soutenue et aussi s’inspirer de ces objets royaux pour faire mieux.

Bernard Dossou Dossa, enseignant à la retraite :
C’est la curiosité de découvrir ces objets royaux enlevés à leur terre sacrée des centaines d’années après qui m’a motivé à venir voir l’exposition. Face à la réalité qui me fait revivre l’histoire de Danxomè racontée dans des ouvrages, j’éprouve le sentiment de la satisfaction. Ce qui retient mon attention, c’est surtout la taille géante des trônes des rois et d’autres objets et cela amène à se demander comment les rois parviennent à s’asseoir sur leur trône. Ce constat rime avec le dicton : « on ne voit pas le roi manger, on ne voit pas le roi boire, on ne voit pas le roi monter sur son trône... » Le constat fait est très satisfaisant.

Sœur Antoinette Akakpo, Communauté des servantes de l’amour rédempteur du Christ (SARC) basée à Porto-Novo
Je suis ici aujourd’hui parce que je suis une bonne béninoise, j’aime tout ce qui est de la culture béninoise et puis c’est arrivé en notre temps. Je ne veux pas me faire raconter l’histoire. Moi-même j’ai voulu bien voir ça de mes yeux et avec le guide, nous avons plus aisément connaissance de l’histoire de notre grand royaume d’Abomey qui fait la fierté des béninois
Ça me rend fière d’être béninoise, c’est mon premier sentiment. Et puis avec les explications, nous avons pu comprendre que nos aïeuls étaient des gens très cultivés, ça me confirme vraiment que ce ne sont pas les blancs qui sont venus nous donner une identité culturelle. Ils nous ont certes passé leur langue mais nos ancêtres étaient des gens très intelligents, habiles et avaient déjà une civilisation bien à eux. Ils n’ont pas eu besoin de l’aide des européens pour faire tous ces chefs-d ‘œuvres que nous voyons aujourd’hui. Les européens sont juste venus nous arracher notre patrimoine.
Ici, on nous a fait comprendre que le royaume d’Abomey est le second royaume au monde à fonctionner avec un régime de succession de sang c’est à dire de père en fils ou d’un frère à un autre successivement pendant trois siècle à part la Corée. C’est une grande fierté pour moi.

Joseph Bidossessi : « La faim est béninoise comme l’entretien des trésors royaux est français »
Quand on réfléchit faim à longueur d’existence, on perd de vue les notions d’héritage et d’investissement.
Les œuvres ancestrales, d’une valeur historique, mémorielle, et financière inestimable sont destinées à nourrir à court et moyen termes le tourisme national et donc contribuer à générer de la croissance, de la valeur ajoutée à un secteur porteur et créateur d’emplois.
Le vernissage de ces joyaux doit être perçu comme un investissement financier dont on peut espérer un retour multiple sur investissement. C’est également un investissement mémoriel destiné à conserver ces œuvres dans le temps pour les générations futures afin de leur transmettre en bon état ce précieux héritage.
Mon DIEU, comment en arrive-t-on à se plaindre de l’entretien des œuvres de nos ancêtres alors que l’ennemi en prenait davantage soin au Quai Branly et n’était même pas disposé à nous les retourner prétextant de notre incapacité notoire à les conserver en bon état.
Le gaulois finira par avoir raison sur ce bénino-dahoméen dont la pensée est limitée à la panse et à la plainte. Tout comme Hegel et Senghor, on finirait par croire que l’immédiateté est nègre comme l’investissement est hellène"

Kpadé Jean, économiste :
Deux raisons justifient ma présence à cette exposition. Vivre le retour effectif des trésors royaux et une occasion pour visiter la présidence de la République. C’est vrai que la présidence n’est pas un lieu ordinaire mais je ne suis pas déçu. Tout se passe bien. Ce qui retient mon attention, c’est l’esprit de créativité qu’on voit à travers les œuvres exposées. On se rend compte que le Bénin a une grande histoire. Il est souhaitable qu’un musée soit mis à disposition où les générations à venir peuvent voir aussi ces merveilles. A ma famille, je peux raconter ce que j’ai découvert ici mais surtout je vais la ramener afin qu’elle vive aussi la beauté de tout ce qui est ici.

El Hadji Diouf, Responsable à la Coopération canadienne au Sénégal
Je fais partie de la délégation sénégalaise qui est venue participer au Cashew day organisé par l’Interprofession d’anacarde du Bénin. A la fin des travaux, nous avons profité pour venir voir les œuvres qui ont été restituées au Bénin. En venant ici, je me disais que ce n’était pas la peine d’aller voir des œuvres, parce que cela ne m’intéressait pas. Mais j’ai été agréablement surpris de la valeur symbolique de ces œuvres. Je le regretterais si je n’étais pas là. Je peux maintenant retourner au Sénégal en ayant toutes les informations, parce que j’ai été impressionné par les portes du palais du Roi. Cela m’a vraiment impressionné. Je ne savais pas qu’il y avait des œuvres d’art comme cela en Afrique. J’ai aussi découvert dans le royaume de Danxomè qu’il y avait des amazones et leur niveau d’organisation à l’époque. Cela m’a aussi surpris. J’ai aussi vu la tenue de ces amazones. Là aussi, c’était une découverte extraordinaire, parce que je ne savais pas que les amazones avaient des tenues de guerre. C’est très intéressant de voir tout cela, ce patrimoine africain, ce patrimoine béninois. C’est un patrimoine excessivement riche. Je pense que les autres africains gagneraient à venir voir ce qui se passe ici. A plus de 1000 km d’ici, nous n’avons pas toujours la bonne information. On voit cela à la télé. On ne voit pas l’importance de cela si l’on nous le présente à la télévision ou dans les journaux. Mais nous l’avons vécu ici en direct avec des guides qui connaissent très bien l’histoire du royaume du Danxomè. Félicitations au Bénin d’avoir pu récupérer ses patrimoines excessivement chers. Ce patrimoine n’appartient pas seulement au Bénin mais à toute l’Afrique. Je pense que d’autres musées africains gagneraient à venir emprunter ces œuvres au Bénin et exposer dans leurs pays. Cela se fait dans les pays européens avec les centres d’œuvres d’art. Le Bénin pourrait prêter ces œuvres au Sénégal pendant un certain nombre de temps, ceci pour valoriser l’histoire du Bénin et l’Afrique toute entière. C’est donc un sentiment de satisfaction et de découverte. Je vais quitter le Bénin enrichi de ce patrimoine.

Djily Lo, Directeur des petites et moyennes industries du Sénégal, Coordonnateur national du projet Agropole
C’est un immense plaisir de me retrouver ici. Déjà, j’ai suivi l’actualité avec cette exposition. L’un de nos compatriotes Felwine Sarr a travaillé sur la restitution des œuvres africaines. C’est donc une fierté en tant que Sénégalais d’être ici. Mais en regardant ces œuvres, cela nous transporte dans l’histoire de l’Afrique, du Bénin. On nous a toujours raconté que l’Afrique n’avait pas d’histoire. Mais toutes les œuvres que nous voyons aujourd’hui et qui témoignent d’un certain raffinement montrent vraiment que ce continent a son histoire. Il est salutaire que nos Chefs d’Etats aient compris vraiment l’importance de ce travail de mémoire par rapport aux jeunes générations pour qu’elles soient fières de leur continent, et qu’elles sachent vraiment que la construction et l’édification de ce continent est entre leurs mains et non entre les mains de personnes étrangères.

Anne-Marie Faladé « il y a une technicité artistique »
Je trouve cela presque émouvant, parce qu’on voit que, dans le pays, il y a déjà une technicité artistique. En plus de cela, ça développe aussi un sentiment de patriotisme et de fierté. Je trouve les œuvres très magnifiques, aussi bien les sièges que les portes qu’on vient de nous présenter. Je dirais à ceux qui veulent venir de le faire, parce que c’est beau. Ça vaut le coup de venir découvrir ces merveilles artistiques qui nous plongent dans l’histoire de notre pays. Je dirai que ces œuvres ne me rappellent rien du tout. On ne m’a pas raconté l’histoire du pays. Sauf que je l’ai appris de façon normale. Je vis dans mon pays après avoir grandi ailleurs. Ça me rend très fière.
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