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Accès aux soins de santé en zone lacustre: Le calvaire des femmes et enfants à Dékanmey

Publié le vendredi 25 fevrier 2022  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
L’organisation internationale Koweïtienne Direct-Aid Benin a offert six barques motorisées modernes aux populations de la Commune de Sô-Ava
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Les femmes et enfants rencontrent d’énormes difficultés pour accéder aux soins de santé dans les localités lacustres du Bénin. Projecteur sur les réalités d’accès aux soins de santé à Dékanmey, un arrondissement de la commune lacustre de Sô-Ava dans une enquête réalisée par la journaliste Flore Nobimè. Ceci, dans le cadre du projet « Enquêtes sur les droits sociaux au Bénin en 2021: cas de l’eau et la santé », financé par la Fondation Friedrich Ebert (Fes) et piloté par Banouto dans un partenariat avec Matin Libre, La Météo, Daabaaru et Odd TV.



« A Dékanmey, un arrondissement de la commune lacustre de Sô-Ava sur le lac Nokoué dans le sud du Bénin, l’accès aux soins de santé relève toujours d’un parcours de combattant notamment pour les femmes et enfants » constate la journaliste. Des témoignages recueillis sur le terrain révèlent ces difficultés auxquelles font face les femmes et enfants de cette localité. Des cas d’accouchements dans les pirogues aux difficultés d’évacuation des urgences ainsi que les réalités contraignant des patients à renoncer à se rendre au centre de santé, le calvaire des populations semble encore loin de connaître une fin. « Dans cette localité enclavée de Sô-Ava, donner naissance dans une barque n’est pas un fait exceptionnel…Ainsi va la vie des femmes à Dékanmey où l’accès équitable à des soins de santé de qualité reste un défi entier. Alors qu’en son article 8, la constitution garantit à tous les Béninois «l’égal accès à la santé » sans oublier que le Bénin a pris des engagements internationaux et nationaux à travers de nombreuses initiatives pour la survie de la mère, du nouveau-né et de l’enfant » lit-on dans l’enquête.

Selon l’enquête, “l’offre sanitaire demeure encore faible dans la commune. Pour plus de 118.000 habitants (d’après les données du quatrième recensement général de la population et de l’habitation de 2013), Sô-Ava dispose de neuf formations sanitaires réparties dans cinq arrondissements“. « Seulement que Dékanmey, érigé en arrondissement depuis 2013 à la faveur de la loi n° 2013-05 du 15 février 2013 portant création, organisation, attributions et fonctionnement des unités administratives locales en République du Bénin, n’est pourvu, à ce jour d’aucun centre de santé. Pendant de nombreuses années, les habitants de l’arrondissement ont eu recours aux services du centre de santé « Mahudjlo », annexe du Centre médical (CM) Saint Joseph de Sô-Tchanhoué. Selon les explications de l’actuel directeur Aurèle Aïtchédji, depuis une décennie, l’annexe est passée aux mains des Sœurs de l’inculturation de l’Evangile qui voulaient en faire un dispensaire. Avec les réformes engagées dans le secteur de la santé au Bénin, le centre « Mahudjlo » finira par mettre la clé sous le paillasson, parce que ne disposant pas des documents requis, à en en croire Nathaniel O Godonou. Pour bénéficier de soins de santé, les populations de Dékanmey doivent se rendre dans les centres de santé environnants, une épreuve s’apparentant à un véritable casse-tête, le déplacement s’effectuant principalement en pirogue ou avec des barques motorisées. En raison de la pandémie de Covid-19 et du coût du carburant sur le marché, les tarifs du transport ont été revus à la hausse, au grand dam des populations » révèle l’enquête.

Se soigner malgré tout…

« L’iniquité dans l’accès à la santé n’épargne pas les enfants de Dékanmey. A cause de la distance et des ressources financières limitées, quand ils sont malades, les parents « essaient de les soigner avec des produits achetés auprès des vendeuses de médicaments » qui s’érigent en médecin-pharmacien, mettant doublement en danger la vie des enfants. A Dékanmey comme partout dans la commune de Sô-Ava, le paludisme figure en tête des maladies les plus courantes. Sa transmission est continue tout au long de l’année et touche surtout les enfants. La communauté veut jouer sa partition mais attend, pour ce faire, que l’Etat se décide. « On peut mettre des terres pour accueillir le centre. Nous sommes prêts à mettre la main à la pâte mais nous ne pouvons pas devancer l’Etat», martèle Nathaniel O. Godonou » peut-on lire. Lire l’intégralité de l’enquête sur www.banouto.bj

A.B
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