Une enquête de Banouto révèle les difficultés d’accès aux soins de santé dans les milieux carcéraux. Selon ladite enquête réalisée dans le cadre du projet « Enquêtes sur les droits sociaux au Bénin en 2021:cas de l’eau et la santé », financé par la Fondation Friedrich Ebert (Fes) et piloté par Banouto dans un partenariat avec Matin Libre, La Météo, Daabaaru et Odd TV, le système de santé dans les centres de détention présente des insuffisances.
« Paludisme, dermatose, troubles digestifs, insomnie…Au Bénin, la surpopulation carcérale et les conditions de détention pas encore conformes aux règles Nelson Mandela, selon la Commission béninoise des droits de l’Homme, sont à l’origine de nombreuses maladies dans les prisons. Mais « le système de soins de santé dans les centres de détention continue de présenter des insuffisances », renseigne le journaliste Hervé Kingbêwé. Des témoignages recueillis, il ressort qu’il est fréquent de voir des prisonniers souffrir de plusieurs affections lors de leur séjour carcéral. “Selon des informations recueillies auprès de personnes dans le système de prise en charge sanitaire des détenus, plusieurs dizaines de détenus vont en consultation médicale par mois dans les maisons d’arrêt et prisons civiles. Dans l’une des prisons civiles du Bénin, un nombre moyen de quatre cent (400) consultations mensuelles est avancé. Les raisons pour lesquelles les détenus se font consulter sont nombreuses et diverses. Selon de nombreux acteurs intervenant dans les lieux de détention, les maladies récurrentes dans les maisons d’arrêt et prisons civiles du Bénin sont l’indigestion alimentaire, les dermatoses, l’insomnie, le paludisme, les pathologies respiratoires….Ces maladies, a confié un agent de santé d’une prison civile, sont dues à « l’hygiène et à la qualité de ce qu’ils (les détenus, ndlr) mangent »…Le changement d’habitude alimentaire expliquerait également certaines maladies. La promiscuité, la chaleur parfois, et quelquefois l’insalubrité dans les maisons d’arrêt et prisons civiles sont aussi des causes de maladies, notamment les affections de la peau, aux dires de Dr Aliou Djialiri, directeur exécutif de »Bénin Excellence » » révèle l’enquête selon laquelle, les “Règles Nelson Mandela“ ne sont pas respectées dans les prisons. “Selon l’Ensemble des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus, aussi appelé « Règles Nelson Mandela », « l’État a la responsabilité d’assurer des soins de santé aux détenus, ceux-ci devant recevoir des soins de même qualité que ceux disponibles dans la société et avoir accès aux services nécessaires sans frais et sans discrimination fondée sur leur statut juridique »…Dans les lieux de détention au Bénin, la réalité est loin de ces normes…La première difficulté dans la prise en charge sanitaire des détenus est le diagnostic. Les infirmeries ne sont pas équipées de sorte à diagnostiquer de façon précise ce dont souffre un détenu…L’autre anicroche dans la prise en charge du détenu malade, c’est l’indisponibilité des médicaments. Les médicaments pour le traitement de plusieurs maladies sont indisponibles dans les prisons » peut-on lire également. Lire l’intégralité de l’enquête sur www.banouto.bj