Face à l’inefficacité des lois de protection de la biodiversité, au Bénin, l’appel à la religion vaudou permet de défendre les espaces naturels menacés. L’affinité de cette religion avec la nature et le respect qu’elle inspire encore expliquent ce succès, dont l’échelle reste toutefois limitée.
« Si tu es parti couper la mangrove, c’est terminé pour toi. Le fétiche va dormir dans ta chambre, tu seras envoûté et ne trouveras plus le repos. » Assis devant le couvent vaudou orné de peintures de divinités du village d’Hakouè, Kassavi Codjo Vincent exprime la sentence réservée aux braconniers avec la véhémence d’un grand orateur. Autour de lui, les têtes acquiescent. Tous savent qu’il parle sous l’œil attentif du dieu vaudou.
Quelques minutes plus tôt, le dignitaire religieux avait courbé l’échine face au temple, attendant un signe du dieu. Sans approbation, pas d’interview… Une fois la faveur accordée, notre entretien pouvait commencer. Sur ce lambeau de terre abîmé au milieu de la Bouche du Roy, partie béninoise de la réserve de biosphère transfrontalière de Mono, les croyances ne sont pas prises à la légère.... suite de l'article sur Autre presse