1-/ Depuis quelques années, le Bénin à l’instar de la communauté internationale célèbre la journée internationale de la femme. Je suis un peu plus fière de remarquer que la gent féminine béninoise a compris qu’il est temps de déposer les foulards kilométriques agencés à la multitude de tissus embellissants pour plutôt réfléchir sur l’avenir réel de la femme béninoise dans la société. Le résultat escompté n’a pas encore atteint le paroxysme mais on peut déjà commencer à pousser un "ouf" de soulagement à l’idée de savoir que nos chères sœurs sont de mieux en mieux conscientes des enjeux.
2-/ Le thème de réflexion sur la journée internationale de la femme retenu cette année vient une fois de plus mettre l’accent sur l’importance de l’égalité entre les genres. Il n’y a pas développement effectif dans une nation sans implication à grande échelle des hommes et femmes en particulier. Mais pour que les femmes soient impliquées, il faut qu’elles aient été préalablement reconnues comme bénéficiaires des mêmes droits que les hommes. Ce qui nous ramène à la case mi-départ : rappeler à tous que la femme a les mêmes droits que l’homme dans la société. Ce thème revient également et surtout pour pousser chacun à faire un bilan partiel de l’avancée ou non des nombreuses luttes enclenchées en faveur de l’égalité entre les sexes.
3-/Il est bien triste de remarquer qu’aujourd’hui, dans notre pays, malgré les nombreux combats menés, les femmes continuent de subir une certaines marginalisation, brimade et injustice en ce qui concerne les marges salariales. Pourtant, nous sommes conscients que sous nos cieux, la femme fournit pratiquement le double des efforts et sacrifices qu’un homme est sensé fournir, simplement pour pouvoir se faire respecter et accepter dans le milieu professionnel. On peut ainsi comprendre aisément que quoi qu’elle fasse et fera, la femme sera toujours vue comme un être à minimiser. Il est bien clair que cet état de choses s’explique purement et simplement par le fait que la notion de l’égalité entre les sexes ne soit pas encore comprise par tous. Il est sans doute temps que le Ministère de la Fonction publique, à l’instar des autres se penchent sur la question. Je suis déjà fière de savoir que ce portefeuille ministériel est tenu par une femme, une mère, qui bien évidement ne restera certainement pas insensible à ce constat. C’est le moment pour moi de tirer une fois de plus la sonnette d’alarme. Au-delà, je lance un appel de secours à la cour constitutionnelle au nom de toutes ces femmes brimées. Je crois fermement en la compétence des instances juridiques de ma chère nation. Tout ceci avec bien-sûr la collaboration et le coup de gueule de l’Institut National de la Femme qui elle aussi tenue par une femme, une mère, devrait pouvoir penser à cet état de chose.
4-/Parmi les nombreuses lois votées par le parlement béninois figure celle relative à l’élasticité laissée quant à l’avortement. Une loi qui a fait couler beaucoup d’encre, tant dans le rang des hommes que des femmes elles-mêmes. En réalité, cette loi, loin d’être une invite au sacrilège est plutôt une brèche ouverte uniquement pour la légalisation dans notre République des avortements médicalement autorisés. C’est en effet le type d’avortement autorisé par un médecin de l’État dans les cas de malformations congénitales aiguës et sans issues convaincantes, cas où le fœtus met la vie de la mère en danger. Malheureusement, les interprétations dans le rang de la population ont étés tout autres. C’est le lieu d’attirer l’attention de nos honorables députés sur l’importance et l’urgence du fait de descendre à la base expliquer le vote des lois aux populations afin de diminuer non seulement les infox mais surtout dissiper les nombreux doutes souvent laissés. Les populations ont besoin de comprendre le bien-fondé de ces lois votées, notamment celle sur l’avortement. Il leur faut descendre à la base.
5-/Depuis quelques temps, les cas de viols sur mineurs sont légions. C’est bien triste, choquant et révoltant à la fois. Les faits sont généralement bien réels et le phénomène existe effectivement sous nos cieux. Cela est bien triste. Malgré les nombreux barrages judiciaires érigés par les autorités compétentes pour décourager cet état de chose, le phénomène gagne toujours du terrain. Il est certainement temps de passer à une phase de répression plus extrême.
6-/La forte représentativité des femmes aux prochaines législatives dépendra en grande partie du chef de l’État SEM Patrice TALON et des responsables de Partis politiques de notre cher pays. Des femmes au parlement, nous en aurons. Mais ce qui devrait plutôt inquiéter ce n’est pas juste le nombre de femmes qui y seront, mais plutôt et surtout la qualité de femmes que nous y enverrons. Et c’est plutôt ce qui devrait tous nous préoccuper. Des femmes qui se battent, qui sont sur le terrain, qui ont le background intellectuel et le leadership qu’il faut sont bien là. Mais si ces dernières sont boycottées au détriment des amies, copines et protégées seules, vous convenez que ce serait une catastrophe terrible. Aujourd’hui, nous n’allons plus dire que les femmes ne s’intéressent plus à la sphère politique, non et non. Les femmes depuis un moment ont compris qu’elles doivent intégrer la sphère politique pour se faire véritablement entendre et pouvoir défendre conséquemment leurs droits. Et la multiplication des organisations de renforcement de capacité en leadership de la gent féminine a beaucoup aidé. Et puis, au-delà de tout ceci, seule la volonté manifeste des chefs de partis politiques aidera à avoir des femmes en nombre conséquent et qualité requise au parlement. Ils nous ont demandé les compétences, nous sommes intellectuellement blindées désormais. Ils nous ont demandé la compétence sur le terrain, nous avons fait du terrain politique notre champ d’entraînement depuis des années. Ils nous ont demandé le leadership, nous nous sommes déjà armées. La balle est donc désormais dans leur camp !
7-/ Des femmes en politique, et dans les instances de prises de décisions, il en faut, mais encore et beaucoup plus des femmes capables de défendre valablement la gent féminine. Il ne suffira pas de nommer ou positionner les femmes sur les listes pour le plaisir, mais de donner la chance aux femmes dignes du nom de représenter leur paires. Quant aux femmes, il est davantage temps de laisser de côté nos querelles et jalousies stériles et infondées pour ensemble se donner la main. Ce n’est que dans l’unité que nous réussirons.