La tension politique monte de plus en plus au Bénin. Le rejet du projet de budget de l’Etat gestion 2014 n’a fait qu’accentuer la chose. Aujourd’hui, c’est clair dans la tête du président de la République d’en découdre avec certains de ses compatriotes : deux personnes restent dans son collimateur. Patrice Talon et Pascal Irénée Koupaki.
Boni Yayi ne lâche pas Patrice Talon et Pascal Irénée Koupaki. Il n’est d’ailleurs pas prêt à le faire. Le Chef de l’Etat est arrivé à un point où il n’est plus possible d’évoquer le mot pardon vis-à-vis de certains de ses compatriotes. Pourtant, il avait parlé d’amour du prochain et de pardon à nos collègues de Rfi suite au décès de Nelson Mandela. Mandela a pardonné. Yayi ne le fera pas. Ses ennemis numéros 1 et 2 du moment sont Patrice Talon et Pascal Irénée Koupak, son ex-premier ministre.
Patrice Talon : Boni Yayi ne sait plus quoi faire de cet homme d’affaires cité dans les affaires de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Dans ces affaires, Yayi a essuyé un échec patent et cuisant. D’abord avec les non-lieux rendus par le juge Angelo Houssou actuellement en exil aux Etats Unis.
Puis avec le rejet par la Cour d’appel de Paris de la demande d’extradition vers le Bénin des Sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco. Toutes ses tentatives pour …se sont avérées nulles. Alors, le président de la République ne fait que déverser sa colère sur les proches de l’homme d’affaires béninois contraint aujourd’hui à l’exil en France. D’autres sont rentrés dans ce cercle. En effet, tous les députés qui ont voté contre le budget général de l’Etat-gestion 2014 sont soupçonnés d’être à la solde de Patrice Talon.
La fouille minutieuse de l’honorable Nicaise Fagnon à l’aéroport international Cardinal Gantin de Cotonou, de retour au pays mercredi dernier, en dit long. Pourtant, beaucoup de ces députés ne connaissent ni de près ni de loin Talon. Ils ont voté pour le rejet du budget par conviction. Mais aux yeux de leur famille politique, c’est un péché. Ils sont mis sur la liste des hommes à abattre, à l’instar de Pascal Irénée Koupaki, désormais ennemi n°2 de Yayi.
Pascal Irénée Koupaki : La colère de Yayi contre son ex premier ministre surprend d’ailleurs. L’homme est calme. Ne dit rien. Il a même disparu de la scène depuis la présentation de son livret bleu, le samedi 26 octobre 2013, au palais des congrès à Cotonou pour ne faire qu’une brève apparition à Parakou lors des travaux de soutenance de nouveaux docteurs. Il était le parrain de la promotion. On ne sait réellement pas où il est. Pourtant, il est dans le collimateur du Chef de l’Etat. Pour quelle raison ? Beaucoup affirment que c’est à cause de 2016. Pour cela, Yayi n’est pas prêt à mettre de l’eau dans son vin. L’exemple de Nelson Mandela attendra.