Mieux vaut tard que jamais. Devant les prix exorbitants pratiqués dans les marchés surtout en ce qui concerne les produits de première nécessité malgré les efforts du gouvernement pour les faire baisser en procédant à des dédouanements avec un taux forfaitaire de la Taxe sur Valeur Ajoutée, la ministre de l’industrie et du commerce Alimatou Shadiya Assouman, a décidé de taper du poing sur la table. Déjà, après la séance de travail qu’elle a eue jeudi dernier avec les opérateurs économiques de Cotonou, il faut retenir qu’au regard du constat de la persistance de la surenchère due à la mauvaise foi à un niveau donné de la chaîne commerciale, il est prévu dès cette semaine, l’affichage des prix pour une bonne transparence dans les transactions. Et, pour s’assurer du respect des engagements pris par ses interlocuteurs, le ministère du commerce entend également lancer une vaste opération de contrôle des prix de vente sur les marchés. D’ailleurs, pour décourager à jamais la spéculation autour des produits de première nécessité et permettre au contribuable de profiter des mesures palliatives prises par l’Exécutif, l’autorité n’a pas caché que la rigueur sera de mise et les contrevenants subiront la rigueur de la loi.
A priori, avec de telles bonnes nouvelles, le consommateur devrait se réjouir. En plus, le flux de container au Port de Cotonou doit connaître par ces temps-ci, une pente ascendante. Car, si le fret dont les coûts sont restés longtemps élevés à cause non seulement de la Covid-19 mais aussi de la baisse du trafic vers le Port de Cotonou a négativement impacté les transactions, le recul de la pandémie devrait coïncider avec un regain d’activité à notre frontière maritime et donc à plus d’offres pour satisfaire la demande à des prix plus réduits.
Après la Covid-19, la guerre !
Cependant, dans la recherche légitime de l’Exécutif de soulager les peines du consommateur béninois, il n’est pas exclu que d’autres facteurs externes en viennent à compliquer la situation. En effet, si la Covid-19 n’est plus actuellement à l’ordre du jour des préoccupations majeures et ne saurait être la principale cause des difficultés commerciales, il est toutefois à noter que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a, de son côté, déjà des incidences au plan mondial sur les prix de certains produits de grande consommation. Entre autres, il y a le pétrole, le gaz et le blé qui indéniablement ne faciliteront pas la tâche quant à la résolution de la flambée des prix de certains produits de première nécessité. Cela suppose que d’un aléa externe à un autre, le consommateur est loin d’être sorti de l’auberge. Raison de plus pour les gouvernants, d’être vraiment regardants sur les prix pratiqués sur les marchés puisqu’au-delà des produits de première nécessité notamment alimentaires, les commerçants ont choisi la mauvaise manie de gonfler tous les prix antérieurement pratiqués. La preuve, autant les prix de produits alimentaires donnent matière à réflexion aux populations, autant ils sont aussi dégoûtés devant ceux de matériaux de construction. A la fin, il est tout simplement à souhaiter que la ministre du commerce et ses collaborateurs ne s’en arrêtent pas aux menaces mais agissent réellement et sur le long terme. Autrement, la récréation des commerçants reprendra de plus belle au grand dam du consommateur qui ne sait plus où donner de la tête.