Elle aurait pu, en quittant le dernier gouvernement du Président Boni Yayi, proclamer, paraphrasant l’Empereur romain Jules César, après sa victoire sur la Gaulle : « veni, vidi, vici » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu)….
Mais, égale à elle-même, nous pouvons imaginer qu’elle s’est sûrement dit : « veni, vidi, vidi et encore vidi » car sa nature profonde étant de servir les autres et d’abord son pays, il n’y avait aucune victoire à revendiquer… sauf d’avoir vu et revu encore et finalement d’avoir commencé à apprendre et à comprendre.
N’étant pas à son baptême de feu, l’intéressée savait par expérience et depuis le jour de sa nomination, que l’attribut de ‘‘membre du gouvernement’’ n’était pas, et ne saurait jamais être une fin en soi. Elle s’est donc retirée, aussi humblement qu’elle était arrivée.
A la différence de quelques esprits-chagrins, et comme pour rester toujours au-dessus de la mêlée, l’Amazone candidate n’a pas trouvé matière à se rependre en quolibets, pour embrumer le ciel de la République d’une pluie d’amertumes.
Non, elle n’a pas senti le besoin de mêler sa précieuse voix à un inutile et inélégant concert de jérémiades, au prétexte d’un départ inexpliqué du gouvernement.
Elle a opté pour la posture de la maturité, de la sérénité. Si elle voulait signifier que l’ingratitude n’est pas inscrite au patrimoine de ses défauts, Marie-Elise Gbedo (MEG) a royalement réussi son pari.
En choisissant de rester stoïque dans un contexte où la critique acerbe du gouvernement, particulièrement de son Chef, s’était imposée en sport-favori pour les déchus du système, Marie-Elise Gbedo en a rajouté au mythe d’une légende qui s’écrit à l’encre du temps présent pour consacrer l’immortalité de l’œuvre d’une vie, celle d’une reine de cœur…
Que comprendre de la vie de ce roseau qui plie, mais jamais ne rompt ? ‘‘Soit belle et tais-toi !’’ ? Au célèbre chœur de Serge Gainsbourg, la vie de notre dame de cœur plaide et innocente toutes celles qui trainaient le délit d’un faciès trop bien fait pour une tête trop bien pleine.
On essayera, longtemps encore, de comprendre le secret de ce visage à l’eternel sourire, sur lequel le temps qui use tout, ne réussit toujours pas à avoir la moindre emprise… !
Avec elle, il n’y a pas que le visage qui ne connaît pas de rides. Ses combats, ses convictions, ses actions, ses prises de positions, etc., MEG dégage, aujourd’hui encore, cette fougue, cette force de caractère, cette énergie, cette bravoure contagieuse et toutes ces autres valeurs autour desquelles elle a bâti, comme sur du roc, la notoriété qui est la sienne.
Ce dimanche, 29 décembre, elle a soufflé une bougie de plus. Et ce mercredi, elle rentrera dans une nouvelle année, l’année de la soixantaine.
Et toujours aucune ride, ni sur le visage, ni sur son sens des valeurs.
La soixantaine et ce sourire ravageur qui continue de faire la joie des magazines de mode.
Son état d’esprit hors du commun, secret d’une jouvence éternelle, continuera pendant des années encore, à illuminer la vie d’une cour d’admirateurs et d’admiratrices, pour qui l’effigie de MEG représente une intarissable source d’inspiration.
Ceci dit, on ne peut pas plaire à tout le monde. La fière allure, l’élégance et l’inaltérable beauté du cœur et du visage de MEG, ont de quoi provoquer des crises d’urticaires chez ceux qui ont choisi l’amertume comme produit de maquillage et la jalousie comme style d’expression par excellence.
Continuez votre chemin, brave Amazone, comme vous avez si bien su le faire jusqu’ici, et gardez toujours à l’esprit ces paroles qu’une vie comme la vôtre a inspiré à un homme de la stature de Nelson Mandela : « L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté, ceux qui essayent toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l’humiliation ou même la défaite. Depuis l’aube des temps, l’humanité a honoré et respecté les individus braves et honnêtes. »
Reine de Cœur Nationale, ce grand homme qui a choisi le mois de votre naissance pour rejoindre l’immortalité, Nelson Mandela (encore lui !), disait en 2002 : « Ce qui compte dans la vie, ce n’est pas le fait d’avoir vécu. C’est la différence qu’on a faite dans la vie des autres qui donne un sens à la vie que nous menons. »
Parce que vous avez su faire vôtre ces profondes paroles, pour cette raison et pour mille autres encore, la Nation qui a eu le privilège de vous voir naître de ses entrailles devrait baptiser le 29 décembre : ‘‘Journée nationale du don de soi’’.
Parce qu’en définitive, voilà la meilleure leçon qu’on tire de l’engagement de MEG, cette Amazone qui, à force d’offrir son sourire, d’ouvrir son cœur à la détresse et de déployer toute son énergie pour la dignité humaine, a fini par nous dévoiler le secret pour rester toujours jeune malgré les années qui défilent…
Joyeux anniversaire et respect éternel !