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Devenir propriétaire d’un logement après 25 ans: Le social à 80 000f le mois

Publié le mercredi 23 mars 2022  |  Matin libre
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© La Nation par DR
Logements économiques et sociaux: Le mécanisme d’enchères porte sur plus de 3300 dossiers d’offres de prix
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On en sait un peu plus sur les conditions de cession des logements économiques et sociaux en construction dans certaines villes au Bénin. Achille Houssou, le Dg/Simau, structure chargée de la mise en œuvre du programme « 20 000 logements économiques et sociaux », a donné quelques précisions pour les candidats à la location-cession de ces logements. De ses explications, il ressort que le loyer tourne autour de 80 000f le mois. Il faut payer une avance de trois mois avant d’intégrer un modèle de trois chambres-salon. Pour devenir définitivement propriétaire, il faudra payer 80 000f par mois pendant 25 ans. Soit l’avance de loyer revient à 240 000 FCFA et le coût total de revient de la maison, au bout de 25 ans, est de 24 000 000FCFA. Achille Houssou justifie ce coût par le fait qu’à Cotonou, on ne peut trouver 3 chambres-salon à moins de 80 000f le mois, d’où, à ses dires, le côté social de ce projet de location-cession destiné aux populations à bas revenu du secteur public et privé.



Seulement, quand on analyse les conditions jugées « avantageuses » pour les populations à faible ou intermédiaire revenu, on a l’impression que le gouvernement n’y est pas encore. Dans un pays où le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est de 40 000 FCFA, combien de personnes du secteur public comme du privé peuvent payer 80 000 FCFA de loyer le mois ? Combien de personnes de cette catégorie vivent dans 3 chambres-salon à Cotonou ? Et pourquoi prendre Cotonou pour référence, quand on sait que les logements sociaux sont en construction à Ouèdo dans la ville d’Abomey-Calavi, à Porto-Novo et ailleurs ? Des endroits où le coût du foncier demeure accessible à la cible visée. Quand on fait le compte entre s’acheter une parcelle à ces endroits, la construire peu à peu selon ses moyens, et l’option de location-cession que propose le gouvernement, il y a une énorme marge. Laquelle ne milite pas en faveur d’un engouement certain des Béninois autour de ce projet. Même le Béninois jugé modeste, quand il fait le compte, va certainement vouloir acheter et construire lui-même sa maison au lieu de s’engager dans un contrat qui lui coûte 80 000f le mois sur 25 ans. Dès lors il ne reste qu’une petite catégorie de personnes « les aisés de la République » pour s’offrir ces logements en payant cash ou à échelonnement assez réduit. Ce qui en soi est un échec pour ce projet de logements dits sociaux.

Des zones d’ombre à éclaircir

Ce n’est pas que le coût de location-cession des logements sociaux qui pose problème. Le Dg/Simau n’a rien dit sur les conditions que doivent remplir les personnes désireuses de s’engager dans ce contrat. Quand on prend la durée au bout de laquelle on devient propriétaire, 25 ans, on se rend à l’évidence que ne peut accéder à ces logements qui veut. 25 ans, c’est toute une carrière. Sachant que la retraite intervient au Bénin autour de 60 ans d’âge ou 30 ans de service, il est impossible au candidat qui a plus de 35 ans d’être éligible. D’un autre côté, la structure qui promeut ces logements doit s’adosser à une banque qui finance le projet et qui ensuite sélectionne les candidats. Le cas échéant, la banque sélectionne les candidats sur des critères de solvabilité, comme si elle leur octroie un prêt bancaire sur 25 ans. Par conséquent, la cible visée devrait exhiber un contrat de travail à durée indéterminée. Voilà qu’au Bénin, le contrat à durée indéterminée est révolu et le contrat à durée de travail renouvelable est devenu la règle. Alors comment l’artisan ou le jeune, ayant un contrat de travail renouvelable, peut-il accéder à ce projet ? Ce sont autant de zones d’ombre que le Dg/Simau Achille Houssou doit éclaircir afin que les logements sociaux ne soient construits pour finalement abriter les rats et les chauves-souris.



B.H
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