Dans mon récent ouvrage, ET SI ON S’ASSURAIT TOUS? j’invite le lecteur à découvrir le lien entre le développement de l’assurance et le développement de l’Afrique.
Pour beaucoup ce lien existe peut-être dans l’esprit des seuls assureurs qui seraient les seuls beneficiaires d’un accroissement du volume de primes collectees auprès des populations.
Cette vision des choses est erronée je vais vous donner un petit exemple qui illustre parfaitement ce lien si fort entre l’assurance et l’économie mais largement méconnu de beaucoup de personnes.
Prenons simplement le cas du Bénin, environ 12 Millions d’habitants. On fait l’hypothèse qu’il y a 2,5 millions de beninois qui sont en capacité ( âge et conditions financières) de souscrire une assurance prévoyance par exemple pour bénéficier d’une assistance financière lorsqu’ils sont éplorés. Plusieurs options existent aujourd’hui auprès des assureurs. Une option que je connais bien, puisque NSIA Vie Bénin la commercialise, c’est celle qui promet le versement de 1 150 000 FCFA chaque année à l’assuré ou à ses ayants-droits en cas de disparition de l’assuré lui-même ou de l’un des membres de sa famille comme ci-après: 100 000 FCFA en cas de décès de conjoint, père, mère, enfants à concurrence de 4 enfants, beau-père, belle-mère soit 900 000 FCFA à payer à l’assuré si l’une de ces personnes décède chaque année. En sus en cas de disparition de l’assuré lui-même, NSIA Vie Bénin verse 250 000 FCFA à ses ayants-droits soit globalement 1 150 000 FCFA chaque année contre le paiement d’une prime annuelle de 7 950 FCFA.
Imaginons donc que ces 2,5 millions de béninois décident de souscrire à ce produit d’assurance toute suite à NSIA Vie Assurances Bénin. Tout calcul fait l’assureur collectera 2,5 millions x 7950 soit 19 875 000 000 FCFA. En termes clairs l’assureur collecte sur ce seul produit près de 20 milliards FCFA en une année.
Avec ces 20 milliards, l’assureur va faire deux choses principales :
1- Payer diligemment les capitaux décès de toutes les personnes qui auront des sinistres pour les soulager de la perte d’un être cher. Aucun souci à se faire pour la rapidité du paiement car les fonds sont disponibles chez l’assureur.Il suffira pour l’assuré ou ses ayants-droits de fournir les documents pour en bénéficier.
2- Déposer ces 20 Milliards dans les banques. Celles-ci vont les utiliser pour financer les particuliers, les grandes ou petites entreprises. Mieux, et c’est ce qui est formidable, l’assureur peut financer directement l’État au travers des emprunts obligataires pour lui permettre de faire les routes, les écoles, les hôpitaux dans l’intérêt des mêmes populations qui ont souscrits à ces contrats d’assurances.
Avec seulement 7950 FCFA, Chers lecteurs par an soit 25 FCFA par jour à peine, les populations vont non seulement beneficié d’une assistance financière à hauteur de 1 150 000 FCFA par an, mais ces primes globales collectées auprès de tous vont permettre de financer l’État dans le cadre de ses operations de levées de fonds à travers les emprunts obligataires.
Au Bénin ici typiquement ces 20 milliards équivalent par exemple au coût de l’échangeur de Vèdoko ( environ 18 Milliards selon les informations lues dans la Nation du 20 décembre 2021). C’est dire qu’en développant ce produit d’assurance sur plusieurs années on peut réaliser par la mobilisation de l’épargne intérieure, des projets d’envergure chaque année sans forcement recourir aux capitaux étrangers avec toutes ses contraintes.
Cette illustration démontre à suffisance que si le secteur des assurances se développe plus rapidement nos économies vont se développer tout aussi rapidement et avec plus de ressources locales.
Il s’agit ici d’analyses techniques faites sur la base d’éléments factuels et vérifiables. Ce n’est pas une vue de l’esprit c’est bien possible si nous le voulons vraiment nous y arriverons.
Mais est ce que tout le monde comprend bien cela ? Vous trouverez plus de détails sur le lien entre le développement de l’assurance et celui de l’Afrique dans mon ouvrage ET SI ON S’ASSURAIT TOUS ? disponible en librairie et sur Amazon. Je vous invite à le lire afin de mieux comprendre formidable outil de développement économique et social qu’est l’assurance mais qu’ hélas nous sous-exploitons au Bénin en particulier et en Afrique en général.