Une vingtaine de dépôts de ciment faisant de la surenchère ont été fermés et amendés par la direction départementale de l’Industrie et du Commerce de l’Ouémé/Plateau, à la suite d’une opération commando hier.
La direction départementale de l’Industrie et du Commerce de l’Ouémé et du Plateau a déclenché une guerre sans merci contre les commerçants véreux qui font de la spéculation sur le prix du ciment sur son territoire. Du coup, une vingtaine de magasins ont été fermés après contrôle. Les fermetures ont eu lieu dans les deux départements, informe le directeur départemental Apollinaire Togbadji.
Selon lui, depuis que cette crise qui ne dit pas son nom sévit, il n’est pas resté inactif. Sa direction descend tous les jours sur le terrain pour visiter les dépôts de ciment, vérifier les factures d’achat et les confronter avec les prix de vente affichés. Il fait ce suivi au quotidien depuis le début de cette spéculation contre laquelle il a initié une opération commando.
Une opération qui, hier mercredi 23 mars, lui a permis de mettre la main sur un camion chargé de 40 tonnes de ciment appartenant à un promoteur agréé. Ce dernier a détourné, à en croire le directeur départemental, la trajectoire du camion dans un coin très éloigné au niveau du carrefour Agata situé entre Porto-Novo et Adjarra, où il livre la tonne de ciment à 87 000 F Cfa. Interpellé et écouté sur procès-verbal, le promoteur a avoué les faits. Mais, selon Appolinaire Togbadji, les explications fournies par ce dernier ne tiennent pas la route. Il s’agit purement et simplement d’un détournement de camion, soutient-il, pour nourrir un circuit parallèle de vente et spéculer.
Face à la situation, la direction départementale de l’Industrie et du Commerce de l’Ouémé/Plateau a décidé d’arraisonner le produit et d’assister le promoteur dans la vente du ciment à la population mais au prix raisonnable de 80 000 F Cfa la tonne. Appolinaire Togbadji et ses éléments ont suivi l’opération jusqu’à l’épuisement du chargement des 40 tonnes. Les fonds ont été encaissés par le promoteur. Toutefois, il a été convoqué à la direction départementale à Porto-Novo pour être amendé comme tous les autres spéculateurs de son acabit dont les dépôts ont été fermés dans les deux départements. Car, pour le directeur départemental, le prix du ciment n’a pas connu d’augmentation et les usines n’ont pas changé de prix. «Si le prix à l’usine n’a pas évolué, le coût de vente ne saurait véritablement changer», insiste Appolinaire Togbadji.
L’Etat, maître du secteur cimentier
La spéculation exagérée s’observait sur le terrain depuis plusieurs semaines. Les promoteurs livraient la tonne de ciment à 90 000, 100 000, voire 110 000 F Cfa par endroits dans l’Ouémé/Plateau. Il reconnait que le prix du ciment peut varier à l’intérieur d’un même département en raison du coût de transport d’un endroit à un autre. Et rien ne peut justifier une augmentation vertigineuse allant jusqu’à 110 000 F Cfa sur son territoire. Le directeur départemental de l’Industrie et du Commerce rassure de la détermination de son institution à veiller au grain pour que la marge ne soit pas exagérée. «Le prix plafond de la tonne du ciment, toutes sociétés et tous frais confondus, ne peut excéder 90 000 F Cfa sur son territoire», martèle Appolinaire Togbadji. Tous les dépôts des commerçants spéculateurs qui se feront épingler seront, sans autre forme de procès, fermés et amendés conformément à la loi portant protection du consommateur, insiste l’autorité en charge du commerce dans l’Ouémé et le Plateau. Ils ne seront autorisés à rouvrir qu’après présentation de la quittance de payement au Trésor public, ajoute-t-il. « Force doit rester à la loi », martèle Appolinaire Togbadji.